Folly Island

CHAPITRE 19

- Je te le promets dis-je à mon tour.

Nous restons un moment comme ça et je commence à sentir que mon rythme cardiaque s'emballe. Zach finit par me regarder. Nos lèvres ne se trouvent qu'à quelques centimètres l'une de l'autre. Les yeux de Zach font des allers-retours entre les miens et ma bouche ce qui n'aide en rien à calmer mon rythme. D'un coup, une pensée un peu plus lucide prend part dans mon esprit et réalise qu'il est 16h de l'après-midi et que le « contrat » stipuler qu'on se voit que la nuit pour ne pas éveiller les soupçons.

- Y a-t-il une raison pour que tu sois là ? Dis-je mal à l'aise tout en gardant mes distances.

Toujours face à moi, je vois Zach secouer la tête et se tourner avec un sourire qui me montre bien qu'il attendait autre chose de ma part avant que je ne m'éloigne. Passant une main dans ses cheveux, le voilà qui s'avance légèrement avant de ne s'arrêter pour garder nos distances.

- Je voulais savoir si tu allais à cet évènement bidon ce soir ? Demande-t-il.

- Malheureusement oui... Obligatoire, pourquoi ? Dis-je à mon tour.

- On va donner un coup de main à la mère Vicky, la soirée se fait à son bar, alors je me demandais si tu voulais bien m'attendre après mon service ? Demande-t-il presque gêné.

Je dois dire que je m'attendais à tout sauf à ça. Sa demande me va droit au cœur et je mentirais si cela ne faisait rien. Cependant, je ne veux pas lui montrer... Je n'ai pas envie de trop m'attacher et souffrir... Je décide de m'approcher, avec un sourire amusé.

- Et il fallait que tu viennes en terre ennemi pour me le demander ? Tu pouvais m'envoyer un message, ça aurait été plus simple. Dis-je pour le déstabiliser.

Zach ne sait plus trop où se mettre et je le vois se diriger vers la fenêtre pour me fuir. Je trouve ce petit jeu amusant où, pour une fois, ce n'est pas moi qui suis mal à l'aise. Avant qu'il ne me donne sa réponse, quelqu'un vient frapper à la porte. Je me tourne aussitôt vers Zach, avec de grands yeux inquiets.

- Je finis vers minuit. Dit-il d'un coup avant de se précipiter vers moi pour y déposer un baiser furtif.

Le voilà reparti par le balcon sans que je ne puisse réaliser ce qu'il venait de faire. Passant mes doigts sur mes lèvres, essayant de ressentir ce baiser, quelqu'un vient de nouveau frapper à la porte.

- Charlie ? Je peux entrer ? Demande mon père d'une petite voix.

- Oui, entre. Dis-je sans réfléchir.

La porte s'ouvre doucement et je vois mon père s'introduire à son tour dans la chambre. Les yeux rouges qu'il a me renvoi à ce qu'il s'est passé, ce qui me brise le cœur. Il me regarde avec un léger sourire. Je me précipite alors, aussitôt dans ses bras.

- Je suis tellement désole ma chérie. Dit-il en me serrant.

- Non papa, c'est moi... Je n'aurais jamais dû pousser à bout tout le monde... Tout est ma faute... Dis-je prête à pleurer de nouveau.

- Je crois que tu as été la seule adulte dans cette maison et je t'en remercie. Nous aurions dû agir plus tôt pour ton bien mais également celui de ton frère. Dit-il en embrassant le haut de ma tête.

Après un moment, je me détache de mon père et lui souris afin de pouvoir passer à autre chose et qu'on puisse avancer, comme une famille le ferait après un obstacle.

- Bon, je ferais bien de te laisser pour te préparer. C'est ta soirée, ton avenir. S'exclame mon père fièrement.

Il me fait un signe de la tête avant de partir tout en refermant la porte derrière lui. Ma soirée ? Mon avenir ? ces paroles me brisent plus qu'elles ne m'encouragent... Après ce qu'il vient de se passer, je pense que je vais garder pour moi l'idée de ne pas partir à l'université. Aller Charlie, prends ton plus beau masque d'hypocrite et va te préparer...