7 juin 2332.
Il se figea en entendant le bruit. Il s'accroupit derrière le train avant du vaisseau spatial. Les oreilles aux aguets, il tentait d'en identifier la provenance. Un nouveau craquement lui fit lever la tête. Dans un grognement, il fustigea la mauvaise qualité de fabrication de la base lunaire. Il se redressa et se remit à l'ouvrage. Depuis un temps qui lui paraissait infini, il s'escrimait à ouvrir la trappe. Redoublant d'efforts, les deux mains crispées sur son outil, il parvint enfin à faire basculer le verrou. Il s'épongea le front et consulta l'heure. Cette stupide trappe lui avait fait perdre vingt minutes. Il devait se dépêcher s'il ne voulait pas se trouver nez à nez avec les premières équipes de maintenance. Il inspecta l'intérieur du boîtier. Le verrou était tordu, un abruti avait forcé lors de sa dernière fermeture. Comment pouvait-on avoir aussi peu de respect pour ces bijoux de technologie ? Un rictus mauvais se forma sur son visage alors qu'il sortait le composant de sa poche pour l'insérer dans le boîtier en remplacement de celui d'origine. Il maugréait contre le manque de respect des techniciens pour ces magnifiques machines alors que lui-même condamnait ce vaisseau à la destruction. Il lança un auto-test, l'ordinateur de bord ne constata aucune anomalie. Au décollage, le pilote ne s'apercevrait de rien.
Sa tâche terminée, il s'efforça de redresser le verrou pour s'assurer de ne pas perdre à nouveau du temps en refermant la trappe. Une fois tout remis en ordre, il s'avança sur ses gardes jusqu'au nez du vaisseau. Il jeta un coup d'œil circulaire, il était toujours seul sur place. Son regard s'arrêta sur le nom du pilote inscrit à l'avant du vaisseau en lettres d'or : Roland Carroyan. Il n'eut même pas une pensée pour le pilote qu'il venait de condamner, trop concentré à se glisser en douce jusqu'au sas de sortie. Il posa sa main sur un capteur situé à gauche de la porte, un écran s'illumina en affichant le message « Accès déverrouillé », la porte s'ouvrit sans un bruit et il disparut dans la nuit.
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Les Centurions - Première génération
Science FictionPère, je vous déteste ! Ce n'est pas que vous ne m'aimez pas, vous m'ignorez, c'est pire. Vous avez voué votre vie à la réussite de Roland, votre fils, oubliant que vous aviez aussi une fille. Et aujourd'hui, au dessus de son cercueil, vous êtes i...