Toji Fushiguro

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Ces regards libidineux, ces râles rauques, ces mains qui te touchent... C'est ton quotidien. Tu ne détestes pas ton travail, mais des fois, tu as du mal à assumer ce que tu fais. Pas que tu manques d'assurance et de confiance en toi: tu es une très belle femme, des yeux de biche, un regard enjôleur, qui te vaut de gros pourboires, sans oublier ton corps, dont certains de tes clients affirment qu'il est "sculpté par les dieux eux-mêmes".

Tu prends ton service dans ton club, un club pour adultes, cela va sans dire. Un club où tu danses pour de l'argent, où tu sers des consommations en petite tenue, où tu dispenses quelques danses privées pour ceux qui peuvent se les payer.

Oui, un club de strip-tease.

Dans les loges à l'arrière, avec deux de tes collègues et amies (parce qu'il va de soi que dans ce genre d'endroit vous êtes toutes solidaires) vous vous préparez. Il n'y a aucune gêne entre vous, que ce soit question pudeur ou langage. De toute façon, vous êtes toutes dans le même bateau. Toutes tes collègues se sont mises d'accord un jour, après t'avoir surprise nue, pour dire que tu étais la plus belle de ce club. Et sans te vanter, oui. C'est vrai. C'est toujours toi que réclament les clients, et qui récupère les plus gros pourboires.

Tu avais eu des nuits occupées ces derniers temps. On est en période hivernale, là où, bizarrement, les maris se font les plus infidèles, là où les hommes d'affaires friqués viennent chercher un peu de réconfort et de chaleur humaine auprès de vous, de vulgaires danseuses de club, qu'ils doivent payer par-dessus le marché. Mais tu ne portes aucun jugement, la détresse des hommes -des femmes aussi quelques fois- c'est ce qui te fait vivre, ce qui te permet d'assurer un train de vie plus que confortable. Il ne faut pas se mentir, ton travail te rapporte beaucoup, et tu aimes ce contrôle et ce pouvoir que tu peux avoir sur les hommes. Surtout sur les plus riches, les PDG, qui croient bon de te confier leurs petits secrets. Tu pourrais ruiner des carrières et des réputations si jamais tu le voulais.

Ce soir, alors que tu es accoudée au bar avec une de tes collègues -l'autre ayant déjà été réclamée par un client- et en train de discuter avec le barman -accessoirement tenu d'assurer la sécurité- tu vois un homme passer la porte du club:

Grand, immense, aussi large qu'une armoire. Des cheveux noirs qui lui retombent en fines mèches sur le visage, des yeux d'un vert si intense que tu peux les distinguer malgré la faible lumière violette du club, une musculature développée à la perfection. Il porte un t-shirt près du corps ce qui ne laisse pas de place au mystère quant à la présence d'abdominaux, son pantalon lui, large en tissu léger, laisse plus de doutes. Mais tu es persuadée qu'il renferme des cuisses énormes et fermes, et bien d'autres merveilles.

Il retire sa veste l'entrée et l'attache aux crochets, avant qu'un homme, le patron du club, un petit homme trapu très gentil, ne vienne le voir.

Tu fronces les sourcils. Un homme pareil, tu l'aurais remarqué depuis bien longtemps. Tu n'aurais pas pu le louper. Tu serais allée toi-même lui faire du charme pour qu'il te choisisse.

"Ohh... Il est revenu... Ta collègue sourit: C'est Toji Fushiguro... Ca fait plusieurs soirs qu'il vient. Il tire toujours la tête.

- Je ne l'ai jamais vu.... Tu réponds vaguement, sans vraiment savoir ce que tu dis, trop occupée à la contemplation de cet homme qui semble -lui aussi- avoir été forgé par les dieux.

- T'es toujours en rendez-vous en salle privée quand il vient... Ta collègue sourit: Hier il m'avait choisie moi. J'espère que j'ai été assez douée pour qu'il change pas d'avis."

Tu ne prends pas la peine de répondre. Trop occupée à essayer de distinguer la discussion entre ce Toji et ton patron, qui en comparaison, à l'air vraiment, vraiment petit et gringalet. Tu ne te fais pas de soucis de toute façon, ta collègue est un peu gauche, en général, les hommes expérimentés -et celui-là n'a pas l'air de l'être qu'un peu- ne la choisissent pas deux fois.

Le goût de la Luxure (Toji Fushiguro x reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant