Le goût de la Luxure (Toji Fushiguro x reader)

Indomptable

Dépendre d'un homme, quelle idée saugrenue. Cet idiot t'avait pris au dépourvu avec sa demande bizarre de l'autre jour. 

Venir vivre avec lui... Et pourquoi faire ? Pour qu'il puisse profiter de toi gratuitement ? Qu'il se rince l'œil toute la journée ? Hors de question. Tu n'appartiens à personne, et tu ne dépendras jamais de personne. Surtout pas d'un homme rencontré sur ton lieu de travail. 

Et malgré ton absence de réponse à sa demande, Toji a continué de venir te voir tous les soirs au club. Il a continué de payer plein pot et il n'a pas insisté avec sa question. Tu l'as entendue la première fois et il le sait. 

Ce soir comme les autres soirs, après avoir payé ton patron directement pour t'avoir toi -toi et pas une autre- il t'a emmené dans votre salle. Tu lui fais dos pour te déshabiller. Pas que tu aies honte de ton corps, bien au contraire, mais tu as découvert que ça l'excitait un peu plus. 

Mais pourquoi tu te préoccupes de ça ? 

Toji n'est qu'un client comme les autres. Il n'est rien d'autre qu'un homme qui a probablement trompé sa femme dans un de ces clubs miteux, et de toute évidence il n'en a tiré aucune leçon, puisqu'il revient encore et encore, pour te voir toi. Alors que tu n'es qu'une simple danseuse certes belle comme une déesse, mais ton travail ne te permet pas de te lier à quelqu'un. Ce n'est pas possible. Et de toute façon tu ne veux pas, ce concept d'appartenance, de possessivité, ce concept de couple tout simplement, ça te donne la nausée. Tu n'es à personne. Et aucun homme n'aura la satisfaction de t'appeler sienne. Impossible. 

Toji Fushiguro ne fait pas exception à la règle. 

Alors pourquoi ? Pourquoi tu as hésité à accepter sa proposition ? Non pas celle où il t'a demandé de venir vivre avec lui. Mais la deuxième, avant de partir du club, quand il t'a demandé si tu acceptais de venir boire un verre avec lui. Et qu'il t'invitait, bien entendu. 

A cette demande, tu t'étais contenté de mettre ton poing sur ta hanche, de le regarder avec un regard hautain, ton regard de dédain qui fait fuir et qui fait repartir tous tes clients la queue entre les jambes, puis tu as refusé. D'un simple "non", et sans rien ajouter, tu lui avais tourné le dos, et t'étais éloignée pour aller retrouver ta collègue au comptoir du bar. 

Mais tu l'avais vu. Toji avait souri, avant de quitter le club. Il a souri. D'un sourire malsain, qui aurait fait frissonner n'importe qui. Mais pas toi. Tu as l'habitude de ça, de ces réactions, de ces questions de ces demandes de la part des hommes. Une femme de ta stature, bien sûr que tous les hommes se retournent sur toi, bien sûr qu'ils tentent tous leur chance. 

Tu remontes ton sac sur ton épaule et ricane en te rappelant tout ça, tu marches, d'un pas assuré et rapide, aux côtés de Toji, qui lui a les mains dans les poches, après avoir essayé de te prendre par la taille, ce que tu lui as catégoriquement refusé. Il ne faut pas non plus pousser. 

Il t'avait attendu à la fin de ton service, au beau milieu de la nuit, et aux vues du nombre de mégots de cigarettes qui trainait dans le cendrier prévu devant le club, il avait attendu ici depuis le moment où il avait quitté l'enceinte du bâtiment. 

Tu marches donc à ses côtés, en le regardant du coin de l'œil, tu peux sentir malgré l'air froid qui pique ta peau nue, une forte effluve de parfum pour homme mêlée à une odeur de sueur qui te rend folle. Tu lui sauterais dessus sans hésitation, mais ce n'est qu'un client. Et le fait que tu aies finalement accepté ce verre n'est qu'une stratégie pour faire en sorte qu'il ne puisse plus se passer de ta compagnie. Plus il sera attaché à toi, et plus il paiera pour ta compagnie. C'est comme ça que les affaires fonctionnent.