Chapitre un - Partagé

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Pour ceux qui n'auraient pas compris dernier chapitre, effectivement, dans cette histoire, Koko et Inui ont 8 ans d'écart. Inui a bien 20 ans tandis que l'autre en a 28. 



Résumons les faits : je travaille huit heures par jour, je gagne le même salaire brut tous les mois, rien de tout ça n'a changé. Et pourtant ma routine, elle, a été drastiquement modifiée. Il y a de cela quelques mois de cela, je serais rentré du travail, aurait partiellement dit bonjour à Kokonoi, me serait attelé aux tâches ménagères tandis qu'il aurait préparé un repas. Suite à quoi nous aurions dîné puis, lui comme moi nous serions posés sur la grande table de la salle à manger afin de bosser chacun de notre côté sur des dossiers pour le travail pour finalement, se poser sur le canapé à se regarder un film. En soit, presque rien sur cela n'a changé sur ces faits. Ce qui a changé n'est pas les grandes actions, moi qui déteste le changement subite, il était évident que de somme, il n'aurait pas fait quelque chose ayant pour but de me mettre mal. Le feeling était plus étrange et ambigu, seul ça était le problème. Depuis fort longtemps, j'avais développé des sentiments pour lui mais les avait cachés. L'âge n'était pas une grande source de différence maintenant et une relation était envisageable. C'était le hic : développer une autre sorte de relation allait m'apporter ce changement tant non voulu de ma part. Bien que ce ne soit que pour le meilleur si tel se produisait, il restait ardu d'accepter et se mettre en scène au préalable était la meilleure solution pour moi. Pour ce qui était des singaux que Koko essayait de renvoyer, ils sont assez clairs mais soyons honnête, il m'a toujours dis que l'homosexualité n'était pas pour lui.. Alors, attendons qu'il agisse de lui-même, seul l'avenir pourra guider nos pas afin de constater ce qu'il adviendra de cette relation.

Posé dans notre café habituel, je suis d'une oreille attentive les discussions de mes proches amis. Comme d'habitude, Takemichi se lamentait de sa vie chaotique où rien n'allait comme il fallait. Son voisin Chifuyu, lui caresse l'épaule, lui apportant les peu de mots de conforts qu'il pouvait. Ainsi nous étions bien souvent, tous les trois. Ce peu de personnes autour de moi me suffit amplement. Le nombre n'influe pas sur l'affection que me porte chacun de mes amis. Le sujet n'était pas fixe, il divaguait. En même temps, avec ces deux énergumènes qui me servent d'amis, il n'y a d'autre solution. Chifuyu est en Master santé animale. Je suis heureux pour lui, il est content de ses études et je ne peux donc rien lui reprocher. Je l'envie certe un peu.. Il a l'air de prendre tellement ses études à cœur, chose que je n'ai hélas pas pu vivre. Takemichi était dans le même état que moi. On ne sait trop comment, il a voulu arrêter ses études après le bac. L'attente des résultats pour savoir qui allait en études supérieurs où, il ne l'avait pas supporté. A vrai dire, du plus loin que je puisse m'en souvenir, il n'avait jamais apprécié le système scolaire et on ne peut lui en vouloir. Depuis, il enchaîne les emplois à temps partiels, trois par journée, comptabilisant une journée de 5 heures du matin à 23 heures. Le matin, il travaille comme employé dans le café dans lequel nous sommes jusqu'à 10 heures, jusqu'à 16 heures il travaille chez un disquaire et le soir, il était serveur. Un quotidien un peu trop chargé à mon goût mais tel était ses choix de vie.

« Bon, Inui, toi qui reste silencieux depuis tout-à-l'heure, parlons de toi un peu, comment ça avance avec ton pote là? demanda Chifuyu, un sourire mesquin sur son visage

— Tu parles de Koko là ?

— Oui, quel que soit son blaze je m'en fous... Bref, tu passes quand au concret ?

— Je vois pas de quoi tu veux parler. »

Cette phrase, je l'ai lancée sans grande conviction. Il est facile de me percer à jour dans mes émotions, il avait bien deviné.

« Nan mais sérieusement quoi, vous avez vu comment vous êtes proches ? Hein Takemichi, avoue, dit-il en lançant un coup de coude à notre ami tandis que je levais les yeux au ciel.

— Ouais grave, même moi je ne suis pas aussi proche avec Hinata...

— En même temps, vous avez vu comment vous êtes prudes ? Bref, on parlera de ça plus tard... Mec, on a noté tout ce qui nous paraissait étrange dans votre relation. Passe aux aveux ou je t'expose.

— Je ne sais vraiment pas de quoi tu veux parler, de toute façon, ce qu'il se passe entre nous est à peine perceptible, ça se voit de loin alors je vois pas très bien ce que tu veux me prouver.

— Mec, ce qui se voit de loin, c'est votre envie de vous sauter dessus. On ne voit que ça, continua Chifuyu, près de vous, on a l'impression d'être de trop.

— Quand t'as voulu qu'on le renconntre, le regard noir qui nous à laché. Il m'a glacée au sang frère, s'exclame Takemichi

— Mais je suis sûr-

— T'es sûr de quoi ? M'interompit-il. Y'a pas de mais. Attends, Take' passe moi le carnet qui est dans mon sac s'il te plaît.»

Ce dernier prit dans ses mains un petit carnet à spirales rouge, affichant un gros titre dessus : "Objectif Kokonui", incrit au marqueur noir. En ouvrant la première page, je vis qu'elle était remplie de texte et que c'était loin d'être la seule. Sur ces 96 pages, au moins trois quart en est rempli. Je crois que cette discussion va être longue...

SAMEDI 23 AOÛT

Conversation textuelle. Envoi régulier de "je t'aime" et de "<3" à fréquence régulière.

MARDI 10 NOVEMBRE

Sortie cinéma. Les deux spécimens assez proches, Inui sur les genoux de Koko. Koko positionant sa tête dans le cou de son partenaire.

LUNDI 12 DÉCEMBRE

Découverte des deux spécimens dans le même lit, sans aucun vêtement, dans une position alambiquée.

MARDI 8 MARS

Crise de jalousie de Kokonoi, je cite "qu'est-ce que tu foutais avec ce mec, c'est qui ce random ?" ou bien "Où sont les pépitos que j'avais rangés dans le tiroir ?".

DIMANCHE 22 MARS

Sortie en boîte, Koko se fait draguer par deux femmes de son âge. Il part dans une pièce à côté avec les deux, sous le regard amère d'Inui. Ce dernier est ensuite rentré chez Chifuyu, a pleuré toute la soirée.

LUNDI 23 MARS

(Certainement) après avoir vu qu'Inui n'est pas rentré, Koko a débarqué et s'est excusé d'un possible malentendu.

Lire les première pages a déjà pris une dizaine de minutes, en d'autres termes : si je ne dis pas la vérité une bonne fois pour toute, je signe mon arrêt de mort. Mais en soit, qu'ai-je de bon à dire ? Je l'aime du plus profond de mon cœur, ce type me rend malade ? J'en ai marre quand il ne fait que me montrer des photos de meufs qui ont exactement la même tête que moi ? Si je disais tout ça, à quoi bon ? Sur quoi cela déboucherait ? Rien. Une vie fade et ennuyeuse, c'était bien la vie que j'ai décidé de mener. 


Sans toi - KokonuiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant