Quelqu'un de décisif

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Il doit être minuit, et je suis dans une cafétéria, en face de Gabriel. Il a fait le trajet en avion d'une heure juste parce que je lui ai demandé. Nos retrouvailles étaient naturelles. Cela me fait du bien de le voir.

"Alors... A part ça, Comment tu vas." dit-il avec son sourire habituel.

"Je vais bien. Et toi?" dis-je

"J'ai intégré l'équipe de New York, alors, je dirais que je ne pouvais pas rêver mieux."

"Je suis contente pour toi."

"Auxane, qu'est-ce que je fais là" dit-il d'une manière rassurante.

Je me mordille la lèvre et inspire.

"Je voulais parler de nous... Du passé. Histoire que je puisse passer à autre chose. J'ai besoin de te dire ce que j'ai ressenti. Et je suis désolé de t'avoir fait venir ici pour ça, mais j'avais besoin de faire ça face à face."

"Est-ce qu'on pourrait être ami après ça?"

Je hoche la tête.

"Alors vas-y." dit-il

J'ai songé à préparer une liste de choses à dire, mais je m'y suis résigné. Je préfère sortir tout ce que j'ai, malgré le fait que ça fait longtemps que j'ai enfoui tous ses sentiments au fond de moi.

"Tu m'as fait souffrir. Avec toi, je passais de la fille la plus importante à la fille la plus insignifiante. On pouvait discuter pendant des heures et se déconnecter sans la moindre difficulté. Tu avais une telle facilité à m'ignorer, et ça me faisait du mal. Tu étais tout pour moi. La personne que j'aimais le plus au monde, la personne pour qui je pouvais mourir. Avec toi, j'étais vulnérable, honnête. Et tu ne t'en rendais pas compte. Parce que tu me prenais pour acquise."

Il me regarde avec un air coupable.

"Gabriel, je ne regrette rien de notre histoire, car elle m'a fait grandir. Tu es et tu resteras quelqu'un de décisif dans ma vie, parce que je t'aime. Et... Je t'aimerais toujours... Comme ami."

Il sourit un peu, et me prends la main. Il semble touché.

"Moi aussi je t'aime Auxane."

Je finis doucement par sourire. Et il me prend dans ses bras

"Quand même... Je t'ai fait faire 1 heure d'avion pour te balancer ça..." dis-je en chuchotant

"Ce n'est pas si grave, je suis venu en jet." dit-il sur le même ton

"Tu as pris du vin blanc?"

"À ton avis?"

On rigole un peu dans les bras de l'un et de l'autre puis nous nous détachons.

"Mais la prochaine fois, c'est toi qui viens à New York." dit-il taquin

"J'y ferais peut-être un tour" dis-je en souriant

"Avec plaisir." Il regarde l'heure "Je dois y aller. Tu veux que ma voiture te dépose quelque part?"

"Je vais me débrouiller... Mais merci." dis-je

Il embrasse ma joue.

"Au revoir Auxane."

"Au revoir Gabriel."

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