Coach ; renouveau

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– Ma mère adorait que je danse alors pour elle, je n'ai pas arrêté. J'ai continué à aller aux cours de ballet et chaque soir, je croisais les doigts pour avoir une nouvelle professeure. Bon, ça n'est jamais arrivé, mais bref, chaque soir, elle nous entraînait à danser sur pointes le plus possible et à presque arrêter les pieds plats. Je t'avoue que ça devenait vraiment dur pour moi de ne plus avoir ces moments de passion, de laisser-aller. La professeure était très dure, très sévère, elle voulait vraiment de la perfection, de la technique, des figures. Fini les petits soubresauts et les pirouettes à un seul tour.

– Mais chez toi, tu dansais pour te faire plaisir, non ?

– Non. Parce que j'essayais vraiment de perdre ces anciennes habitudes de danser pour écrire et narrer une histoire. Cette Jōriko là s'était endormie et ne dansait plus. En réalité, je ne dansais pas. Je n'étais qu'un robot qui refaisait les mêmes mouvements continuellement. J'en oubliais presque la musique. Je ne travaillais plus dans la cour du collège, je ne pensais plus du tout à la danse. Je n'avais plus de passion. Je n'étais plus rien.

– Jōriko, tu ne peux pas dire ça. Peut-être que tu as dû danser mécaniquement pendant cette année avec cette professeure mais...

– Oh non ! Je n'ai pas fait qu'une seule année. J'y suis depuis la quatrième. Je sais qu'on est en première mais actuellement, je danse encore avec cette vieille folle. Et puis je peux te dire qu'elle compte pas prendre sa retraite ou même mourir, hein.

– Quoi ? Mais enfin ? Pourquoi est-ce que tu t'infliges pareille souffrance ?

– Armin, c'est gentil de te soucier de moi mais que veux-tu, je suis avec cette professeure depuis quatre ans et elle me guide vers mon rêve de danseuse étoile. Oui, je suis bien d'accord, je n'aime presque plus danser, ce n'est plus une passion mais une obligation. Ce n'est plus un passe-temps mais un fardeau. Je peine à me sortir de chez moi quand il faut que j'y aille. Je suis juste lasse de tout ça mais en même temps, je veux réaliser mon rêve.

– Mais ce n'est plus ton rêve, alors.

– Si. Je fais peut-être penser à un robot quand je danse. Je suis peut-être obligée de me coller un sourire totalement mensonger sur le visage quand je danse mais au moins, mon niveau augmente et je danse quoi.

– Mais... Jōriko, où est passée la passion dont tu parlais au début de ton récit ? Où sont passées tes sourires de fierté après que tu te sois dépassée ? Qu'es-tu devenue sincèrement ? Vas-y, réponds-moi. Va devant ton ennemi le miroir et dis-moi ce que tu vois parce que là, je crois pas qu'on soit du même avis.

– Arlert, ça ne sert à rien.

– Fais ce que je te dis. Fixe-toi dans le miroir et dis-moi à quoi tu ressembles maintenant. Le miroir voit tout ce que tu fais et prévoit tout. Montre-lui alors que tu n'es pas ce qu'il croit.

❀ AVERSION | 𝗮. 𝗮𝗿𝗺𝗶𝗻Où les histoires vivent. Découvrez maintenant