B1.C2"Enlevé"

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En me réveillant, je remarquai que mon corps était étrangement engourdi, mes membres douloureusement ankylosés. J'étais comme paralysé. L'unique chose que je pouvais réellement ressentir était une douleur aiguë se situant derrière et au-dessus de mon œil gauche. Je tentai de remuer mes doigts, me demandant si je n'étais pas victime d'une sorte de paralysie du sommeil. Je parvins à bouger ces derniers ; c'est du moins ce qu'il me sembla. L'endroit dans lequel je me trouvais était si sombre que j'étais incapable de discerner quoi que ce fut, y compris mes propres mains. Mes sens étaient confus, j'étais déboussolé.
Étais-je seulement toujours dans l'appartement ?
Il m'aurait normalement était possible de percevoir de la lumière en provenance du balcon, du fait de la présence de lampadaires dans la rue adjacente. Pourtant, la pièce paraissait plongée dans une noirceur absolue.

Je commençai à paniqer un peu. De par la sensation d'engourdissement qui m'habitait, ainsi qu'à l'idée d'être devenu aveugle - d'une manière ou d'une autre -. Je me concentrai pour réorganiser mes pensées et essayai de me remémorer tout ce qui avait pu se passer dernièrement.
M'étais-je rendu quelque part, dans un club peut-être ?
Je me souvins soudain de la boîte de nuit dans laquelle mes amis étudiants et moi nous étions rendus la veille.
Mais avais-je pris quelque chose, étant là-bas ?
Je me redressai, prenant appui sur mes bras, et remarquai alors quelque chose de doux sous mes mains - une surface -...suivie d'une seconde, un sol, quand à lui beaucoup plus dur. Il était clair que je n'étais pas sur un lit, que je n'étais plus sur mon lit.
Je commençai dès lors à sérieusement paniqer, me demandant si j'avais été kidnappé. Je réussis à me mettre à quatre pattes, au moins heureux de constater que mon état de paralysie s'estompait peu à peu. Je fus également soulagé de découvrir que je n'avais en vérité pas perdu la vue ; il m'était donné d'apercevoir une faible lumière. Celle-ci traçant le contour de ce qui me semblait être une porte, laquelle se dressait face à moi. J'ouvris la bouche pour au final la refermer presque aussitôt, songeant au dernier moment qu'il valait mieux ne pas me faire remarquer. Je n'avais après tout aucune idée de l'endroit où j'étais ni de comment je m'y étais retrouvé. Mais en tout cas, je n'aimais rien de tout cela. J'avais peur.

Un mal de tête commença à m'élancer et je fermai les yeux, tentant de stabiliser ma respiration et me concentrant sur les battements de mon cœur. Ce faisant, je réfléchis.
Je me souvenais être revenu à l'appartement, j'en avais la certitude. Je me souvenais aussi m'être couché, puis ensuite...
Mes yeux s'ouvrirent subitement au souvenir qui me traversa l'esprit avec la vivacité d'un éclair. Cette créature...ce loup, me fixant de ses yeux bleus si curieusement similaires à ceux d'un être humain. Je me souvins également de ses crocs, de ses énormes et effroyables crocs. Je me persuadai instantanément que rien de tout ceci n'avait véritablement pu se produire. C'était strictement impossible. Ce qu'était cette chose, je n'en avais pas la moindre idée, mais j'étais cependant sûr qu'elle n'était pas réelle.
Anxieux, j'observai la forme rectangulaire se dessinant en face de moi, prêtant l'oreille à se qui se passait de l'autre côté de la porte. Je notai la présence d'un sorte de bourdonnement constant s'apparentant au vrombissement d'une grande machine. C'était léger et presque apaisant, mais me rappelait le bruit qu'aurait pu émettre un véhicule. Cette idée n'était franchement pas pour me plaire. Toutefois je ne sentais rien, aucun tournant, aucune secousse...comme cela aurait dû normalement être le cas dans un quatre-roues.

Je rampai lentement vers la porte, cherchant à percevoir des voix ou des mouvements. Rien, depuis la pièce voisine, ne trahissait cependant la présence de quelque personne s'y trouvant. Toujours fut-il qu'en me rapprochant un nouveau son me parvint : un étrange gazouillement, doux et léger.
Décidant d'arrêter ma progression, je m'immobilisai, restant à l'écoute du moindre bruit. Je restai ainsi ce qui me parut être une bonne quinzaine de minutes, tendant en vain l'oreille.
Réprimant ma peur, je réfléchis. Je songeai à essayer d'ouvrir la porte, mais réalisai très vite que ce n'était probablement pas la bonne chose à faire. Je pensai à nouveau à ce loup, lequel m'avait paru si réel...mais je me ressaisis aussitôt. Il ne pouvait pas l'être, c'était absurde. Il était plus plausible que quelqu'un ait glissé une drogue dans ma boisson, la veille, ayant eu pour conséquence de me donner des hallucinations. Oui, cela expliquait tout. Je m'étais autrefois bien moqué des mises en garde de mes parents, avertissements selon lesquels les touristes étaient particulièrement vulnérables à Rome, mais désormais cette perspective me semblait parfaitement envisageable et surtout concrète. J'étais à présent certain d'avoir été drogué, suivi jusqu'à l'appartement, puis enlevé.

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⏰ Dernière mise à jour : May 13, 2022 ⏰

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