Chapitre : 4

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En t'amenant un cœur qui a tendance à se briser

J'ai eu tort, j'étais déprimé

J'ai fait le fond de chaque bouteille 

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En effet, dix minutes après le dernier appel, l'ascenseur se remet en route, et les portes s'ouvrent dans la foulée. Ils se dépêchent de remballer les restes de pizza pour vite sortir. Mike semble vouloir partir tête baissée, mais ne sachant pas dans quelle chambre ils sont logés, il se retrouve finalement à devoir l'attendre.

Une fois dans la chambre, ils font vite fait le tour, et vite ils se rendent à l'évidence, il n'y a qu'un seul lit pour deux... Mike prétend ne pas avoir envie de dormir, et part s'enfermer dans la salle de bain. Simon s'étale sur le lit, en soufflant. Quelle journée de merde, vraiment. Dire qu'il attendait ce voyage avec beaucoup d'impatience, espérant qu'ils auraient l'occasion de pouvoir discuter tous les deux, aussi bien de ce qui s'était passé, mais également de la suite, mais il fallait croire que cette discussion n'arriverait jamais.

Pour Simon, il fallait crever l'abcès, il fallait que Mike lui parle, extériorise. Mais il savait aussi que c'était plus facile à dire qu'à faire...

Le problème étant que dès qu'il souhaiterait parler, le monstre prendrait le dessus... Il semblait tellement en colère, tout le temps...

Simon se lève du lit. S'il se bouge pas, il va s'endormir là comme une loque, et il est sûr que ça énervera Mike encore plus.

Il passerait bien à la douche, mais comme Mike ne semble pas vouloir sortir... Il se change, convaincu qu'il prendra le temps demain.

Il enfile un tee-shirt, reste en caleçon. La chaleur humide du climat de la région n'est vraiment pas agréable... Il se couche, prenant une place dans le lit, prêt à changer si Mike le souhaite.

En parlant de lui, le voilà qui sort. Totalement nu, une serviette à la taille...

Malgré les nombreux mois de collocation, il ne l'avait jamais surpris dans cette tenue, se montrant jamais très peu vêtu.

Il l'observe, sans rien dire. Mike attrape son sac de voyage, et retourne à la salle de bains, les joues rosies, et l'humeur massacrante. Simon reste muet de stupeur. Mais un bruit sourd de verre brisé le sort de sa torpeur.

-Mike ? Tout va bien ? Demande Simon, inquiet.

-Ta gueule, dit-il de l'autre côté de la porte.

Voilà qui le remet à sa place... il souffle...

Il se couche, le bras sous la nuque, observant les taches au plafond... Il est en pleine réflexion quant à la forme de celle se trouvant le plus à droite quand enfin, la porte s'ouvre, et Mike sort à nouveau, habillé cette fois.

Il a troqué sa tenue Mano pour une tenue plus confortable. Il passe devant Simon sans le regarder, cherchant à s'assoir sur le fauteuil avant de renoncer et de choisir une chaise.

-Tu ne vas pas dormir ?

-Non. Pas besoin.

-Tu n'as pas dormi depuis quand ?

-J'ai dormi dans l'avion.

Simon ne répond pas, sceptique. Il ne s'en souvient pas, mais en même temps... il a tellement dormi lui-même que c'est parfaitement probable...

-Bon très bien...

Mike sort son téléphone et commence à pianoter frénétiquement dessus. Encore et toujours le boulot... enfin, espère-t-il.

Simon se tourne, prêt à dormir. Il sait très bien qu'il n'arrivera pas à le convaincre de se coucher s'il refuse. C'était déjà un sujet de discorde à la maison...

Un bruit fort de grincement se fait entendre et Simon relève la tête. Mike le regarde en levant les épaules, s'installe mieux sur sa chaise, qui fait à nouveau un bruit désagréable. La nuit va être longue...

Quand la chaise grince pour la cinquième fois, Simon ne tient plus, il se redresse dans le lit, et regarde fixement Mike qui ne lève pas la tête de son téléphone.

-J'y peux rien si cette chaise est pourrie. Comme le reste de cette chambre.

-Oui, mais je ne vais pas pouvoir dormir moi. Tu ne veux pas t'installer ailleurs ? S'impatiente-t-il

-Tu me soûles Simon...

-Oui bin désolé. Bouge.

Contre toute attente, Mike l'écoute, et change de chaise, qui fait exactement la même chose. Il grogne puis, à la grande surprise de Simon, vient le rejoindre dans le lit.

Il se décale légèrement, pour lui laisser de la place.

-Dors maintenant, ordonne Mike, fermement.

-Je suis pas vraiment en situation idéale là.

-Tu n'es jamais content.

Simon répond rien... il a l'air en colère, comme toujours... il cherche quelque chose à dire pour apaiser la situation, sans quoi il n'arriverait pas à trouver le sommeil et demain il serait bon à rien. Quand une idée débile lui vient... Après tout, ça peut marcher...

-Radio ou téléphone ?

Simon voit Mike lever la tête de son appareil, pour l'observer, sans comprendre.

-Quoi ?

-Radio ou téléphone ?

-Comment ça, radio ou téléphone ?

-Tu préfères quoi ?

-Pour quoi faire ?

-Bin pour rien faire, juste comme ça ?

-Comment ça pour rien faire ? Comment tu veux que je choisisse un truc pour rien faire ?

-Non mais...

-Je te comprends pas Simon, ça n'a pas de sens ton truc.

-Tu préfères utiliser quoi ? La radio ou le téléphone ?

-Mais qu'est-ce que ça peut te faire ?!

-Mais c'est un jeu !

-Un jeu ?

-Oui un jeu. Tu dois choisir ce que tu préfères, pour ensuite qu'on discute.

-Mais tu n'as pas besoin de savoir si je préfère la radio ou le téléphone pour discuter... Il est nul ton jeu.

-Peut-être parce que t'es buté et que tu parles pas ! Se vexe Simon, à bout de patience.

Mike ne répond pas, semblant réfléchir...

-Laisse tomber... bonne nuit Mike.

Simon se tourne, boudeur. Décidément il ne comprend rien. C'était pourtant une bonne idée...

-Colère ou frustration ?

Entre deux maux...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant