dream of flying.
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Les rues bondées de Shibuya rappellent à Maki que le danger est partout, et que le pire est qu'elle ne peut pas le voir du premier coup d'oeil.
Ses doigts entrelacés avec ceux de Nobara, son attention se porte sur tout sauf la rousse qui la devance sur le trottoir, pressée d'entrer dans nombre de boutiques avec l'espoir d'y trouver son bonheur. À chaque carrefour, le danger guette. Maki ne saurait dire qu'elle est sa source ni d'où il provient, mais elle sait qu'elle doit rester alerte. C'est dans son sang, dans ses gènes; elle ne peut pas laisser quelqu'un d'autre qu'elle prendre le dessus sur cet après-midi ensoleillé qui est sien, et dont le souvenir n'a le droit d'appartenir qu'à Nobara et elle.
Au-dessus de sa tête, un son de clochette se fait entendre lorsque sa moitié pousse la porte d'un magasin appartenant à une chaîne, toujours à la recherche de vêtements de nuit qui sauront complimenter son charme naturel lors de la saison estivale, laquelle approche à grands pas.
Derrière ses lunettes rectangulaires qui ne la quittent jamais, celles qui lui permettent de déceler d'où surgit le péril lorsqu'elle ne peut que le sentir sans pour autant le voir, Maki inspecte les éléments alentours à l'aide de coups d'œil discrets. Les couleurs qui sont à sa portée sont issues de nombreuses palettes différentes, allant du chaud lorsqu'il s'agit d'un cardigan carmin exposé sur un mannequin à la peau ivoire jusqu'au froid quand il est question de jeans denims classiques, en stock dans des dizaines d'exemplaires différents.
Ces teintes l'agressent presqu'autant que le brouhaha incessant des clients venus faire leurs emplettes avec tant d'innocence, candeur écœurante propre aux humains dépourvus du pouvoir de se servir de leur énergie occulte à bon escient et qui vivent dans l'insouciance de tout ce que leurs émotions négatives peuvent causer. Elle les envie tout autant qu'elle les dédaigne: ils sont l'incarnation du repos qu'elle aimerait trouver mais aussi la raison pour laquelle elle n'y a pas droit.
— Qu'est-ce que t'en penses?
Happée par la voix de Nobara qui l'extrait de ses pensées lugubres, Maki baisse les yeux vers les siens qui sont obstrués par son propre sourire, aveugles aux traits de sa chérie qui sont tirés par l'angoisse et l'appréhension d'un danger qui n'est pas.
La jeune Zenin ne sait pas quoi dire lorsqu'elle voit le t-shirt en coton jaune pâle aux motifs roses pendu au cintre que Nobara tient dans ses mains, son design lui rappelant les glaces vanille-fraise servies dans des pots accompagnés d'une cuillère en plastique aux jeunes enfants. C'est un simple vêtement, une chose dont l'on se sert et qui n'a pas de valeur morale ni sentimentale particulière; et pour cette raison, Maki tombe sous son charme. Il n'est symbole ni de lutte ni de souffrance. Ce n'est qu'un haut de pyjama qui sera bientôt revêtu par la fille qu'elle aime, mais sa simple vue lui rappelle qu'en cet instant, elle est à l'abris du besoin de se battre.
— Il te plaît?
— Oui. Il t'irait bien.
Lorsque Maki s'imagine Nobara le porter dans quelques semaines, quand les températures ambiantes seront assez chaudes pour dormir uniquement couvert d'un drap et loin des bras étouffants de l'autre, elle prend conscience qu'il n'y a pas de futur possible. Pas pour elles, en tous cas, pas dans cette vie romancée dans laquelle elle s'est échappée pour fuir la douleur qui a parcouru son corps tout entier tandis qu'elle était en train de brûler vive dans la gare de Shibuya.
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𝐋𝐄𝐒 𝐐𝐔𝐀𝐓𝐑𝐄 𝐋𝐈𝐁𝐄𝐑𝐓𝐄𝐒. | maki zenin
FanfictionMaki ne s'est jamais vraiment intéressée à l'art, trop occupée à bâtir son corps et fortifier ses valeurs pour accorder du temps à ce monde parfois aussi concret que superficiel. Pourtant, le jour où elle se sent presque partir, elle n'est qu'en la...