part 18- Cuffin' Season

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Je suis pas trop sûre pour cette partie, j'ai eu du mal à l'écrire. Je suis pas vraiment satisfaite mais je vous la sors parce que sinon il n'y aurait pas eu de suite pendant des jours voire des semaines et même des mois. Et je peux pas vous laissez en hess, surtout que vous avez grave été réactives ces derniers temps et je tenais à vous remercier d'ailleurs.

PS : la prochaine partie sera du pov d'un des Zita's Boys


Nour crèche chez moi depuis trois jours. Après le plan de la dernière fois, elle est revenue coloniser mon espace personnel. Entre nous, c'est l'amour vache. Je crois que je kiffe détester ceux que j'aime. On a passé nos dernières 72H comme si c'était une immense pyjama party. Entre temps, j'ai travaillé sur des commandes. Grâce aux contacts d'Isaac, mon ange gardien, j'ai réussi à me faire un petit carnet d'adresse. Ce qui est lourd avec Nour, c'est que c'est une maniaque de fou. Elle est en guerre avec le désordre, du coup, mon appart n'a jamais été aussi propre.

Le manque de revenus suite à ma disparition des réseaux se fait ressentir alors Nour m'a conseillé de me faire un Mym ou un Onlyfans mais c'est mort. Pour rien au monde je tomberais aussi bas. Je critique pas ceux qui le font mais je pourrais jamais, street cred oblige.

– Une fois un money slave a slide dans mes DM, comment je m'en suis mise pleins les poches, tu devrais tenter, insista Nour, allongée sous un plaid.
– Ça me dégoute tellement.
– Tu fais trop ta mijaurée, déclara-t-elle en secouant la tête.

Nour cumule trois jobs. Son premier taff, c'est conseillère en vente chez Hermès, celui des Champs-Elysées. La métisse est passionnée de mode, elle a toujours rêvé d'être styliste et d'habiller les stars. Malheureusement, elle n'a jamais pu faire des études de mode. Ma récente pote porte toujours des marques de luxe et a un sens aiguisé pour le style. Il m'arrive parfois de piocher dans ses inspirations parce que j'admire son côté ultra féminin. Son deuxième travail, c'est barmaid dans une boite de nuit branchée de la capitale. C'est là-bas qu'elle rencontre souvent des footeux ou des émirs cherchant à passer des nuits torrides sur Paris. Elle a toujours des anecdotes rocambolesques là-dessus. Son dernier boulot c'est baby-sitter. Quand elle a le temps, elle effectue quelques missions pour une agence afin d'arrondir ses fins de mois. Nour vit dans 8e arrondissement, un des plus cher de Paris, dans une chambre de bonne qu'elle paye mensuellement une somme à 4 chiffres. Vivre la fast life dans la capitale parisienne, ça a un coût et elle s'efforce tous les jours de la maintenir. Pour une fois depuis 4 ans, elle profitait d'un repos de trois jours.

Nour vient de province, de Creil plus précisément. Elle dit que c'est pratiquement l'Île de France mais je suis pas d'accord. Certes c'est à une heure de Paris mais n'est pas francilienne qui veut. Je la traite souvent de campagnarde. Elle a toujours rêvé de vivre à Paname, pas en banlieue parisienne, dans le cœur du réacteur. Ça me choque toujours cette fascination parce que j'ai toujours vécu à moins de dix minutes de cette ville et je l'ai longtemps détesté. C'est ce qu'on disait avec Mana la dernière fois, Paris tu kiffes seulement lorsque tu la quittes parce qu'une fois à Londres, cette ville ne m'a jamais autant manquée.

D'ailleurs en parlant du serbe, j'aurais jamais pu penser un instant qu'on puisse s'entendre. Pourtant, il est pas si différent des gars de mon quartier. Ce mec, je le connais à peine mais c'est comme si on avait grandi ensemble, l'archétype du mec de tess. Landry m'harcèle pour que j'accepte sa proposition pour le tournage du clip mais avant j'avais besoin d'en parler à Nour. J'ai pas envie qu'elle pense que je veuille la tacler ou quoi.

– Et du coup, ça y'est en une discussion vous êtes devenus les meilleurs potes ? M'a-t-elle sorti en ouvrant mon frigo.
– En deus', il m'a juste tenu compagnie. Pourquoi ça te gène qu'on se parle ?
– Non, j'en ai rien à foutre de lui, je pensais que c'était clair.
– C'était juste pour être sûre. Mais crois-moi s'il y avait pas mon pote, on se serait pas revus.
– Pourquoi ? Il te plait pas ? Elle m'a demandé en fermant le frigo sans avoir trouvé ce qu'elle cherchait.

Je comprenais pas, ça avait quoi avoir dans la conversation ? Franchement, si c'est sur le mode passif-agressif que marchent les amitiés féminines, je préfère passer mon tour.

– Bah non, t'es bizarre, je réfutai après une poignée de secondes de silence.
– Anh.

Un blanc s'installa avant que Nour ne s'éclipse aux toilettes. Je l'avais vexé ? C'était quoi son problème ? Nour était l'une des personnes que j'avais eu le plus du mal à cerner. Suite à ça, elle est devenue froide et j'ai pas voulu insisté. C'est comme si elle me reprochait un truc que je n'avais pas fait. Franchement, j'attendais avec impatience son départ parce qu'elle m'avait soûlé pour le coup. Parfois, j'ai l'impression qu'elle supporte pas de ne pas être le centre de l'attention.

Sa réaction m'avait presque donné des nausées et provoqué en moi un sentiment de révolte. Elle m'avait carrément poussé à céder à Landry et Arman. J'y serai à ce tournage. 

Je déteste le silence treatment et ces bails de meufs. Sérieux, qu'on me rende mes gaillards sans sentiments et aux gros muscles. Dernièrement, j'ai rêvé de Dixon. On était à l'époque et il y avait littéralement tout le monde, les gars et même F. On se tapait des barres et en me réveillant, j'ai voulu que mon rêve soit réel. Ces moments me manquent, mon frère me manque. Parfois, j'imagine qu'il revienne mais son retour ferait encore plus mal que son absence. Dixon m'avait abandonné deux fois et je lui en voulais. Je rêvais de pouvoir tout lui dire en face, lui faire part de mes peurs, de mes frustrations mais non. Je suis seule, livrée à moi-même, suis-je maudite ?

À mon réveil, j'ai envoyé un message à Hichem et après plusieurs relances il a accepté qu'on se capte dans la semaine. Je sais pas pour qu'il se prend ces derniers temps mais il fait trop le mec overbooké et je sais qu'il y a sûrement une meuf derrière tout ça.

En ce moment, j'ai l'impression que tout le monde m'évite et le sentiment de rejet est constant. J'aurais aimé avoir des bras dans lesquelles me réconforter, un amant à qui me confier, c'est la cuffin season et je suis là à jouer au vieux couple avec une meuf qui fait partie de ma vie depuis littéralement deux minutes. J'ai l'impression de reproduire le schéma que j'avais avec F. avec Nour. Son excuse pour son absence de la dernière c'était qu'elle avait ses règles. Je veux bien la croire mais il s'agit de prévenir les gens, d'autant plus que c'est pas la première fois. J'ai l'impression que personne ne me respecte, que mon appart est un squat dans lequel tout le monde peut venir sans autorisation.

Je crois que je suis destinée à passer en second plan. Que ce soit dans la vie de mes potes ou de mon frère ou de F. En parlant de ce dernier, lorsque j'ai appris pour son mariage, j'étais effondrée. J'en ai pleuré des jours alors que j'avais jamais versé une larme pour un mec. On se devait rien, on baisait même plus ensemble mais j'aurais préféré être tenu au courant autrement qu'en guettant par hasard la story de Walid. Un jour, F. m'a dit qu'il m'aimait et j'ai l'impression qu'il le regrette encore aujourd'hui puisqu'il semble me faire payer de ne pas lui avoir répondu la même chose.

Je m'en veux d'encore penser à ce négro. En fait, je lui en veux de me laisser m'enfoncer six pieds sous terre. Il aurait pu attendre que je me reprenne en main, là, j'ai l'air d'être une meuf désespérée, jalouse face au bonheur de son ex. Je vais peut-être passer pour une rageuse mais j'espère de mon cœur que leur mariage se casse la gueule.

J'aurais tant aimé pouvoir me confier à Mahdi. Je crois que c'est seul qui me manque vraiment. Mon véritable âme-sœur. Posée devant un épisode de Love is Blind, mes pensées sombres furent brusquement interrompues par le retentissement de mon interphone.

« Quand on parle du loup », je me suis dit en attendant sa voix.

– Je peux monter ? J'ai quelque chose d'important à t'annoncer..., m'a-t-il révélé au bout du fil.

J'aurais préféré ne rien savoir...

By my sideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant