~ Chapitre 3 : Flash back ~

597 82 104
                                    

~ Chapitre 3 : Flash back ~

(- 21/06/2019 <=> 19/12/2015 -)

— Pas de problème, je m'en occupe, je réponds à Gary avant de quitter son salon de Tatouage avec mon ordinateur portable sous le bras.

Je me doutais que Devon Price et son avocat iraient rendre visite à Gary au Black-Ink après s'être entretenus avec ma tante et moi alors, avant qu'elle ne retourne au Silver-Needle, je suis allée récupérer les documents nécessaires chez mon patron afin de m'occuper de la suspension des prélèvements automatiques de ses loyers, pro et perso à lui aussi. Il est hors de question que de Wit touche encore un centime de notre part et il vaut mieux que la banque ait toutes les infos en main, pour bloquer toute autre mensualité et mettre en place les conditions des nouvelles bien avant la date d'échéance, afin d'éviter les doublons et les réclamations qui en découleraient.

Sachant que j'allais revenir assez vite, je n'ai pas pris la peine de verrouillé la porte d'entrée principale, je l'avais juste rabattue assez fort pour qu'elle ne s'ouvre pas toute seule. J'enclenche la poignée et pousse simultanément le battant en bois d'un coup de hanche et d'épaule pour le débloquer.

Je heurte quelque chose, ou quelqu'un, en tout cas je rencontre un obstacle.

— Hé, gueule une voix masculine quasi simultanément à ce constat.

Elle me prend tellement au dépourvu que j'en sursaute et laisse presqu'échapper mon précieux ordinateur.

Le hall d'entrée étant bien éclairé, je n'ai aucun mal à distinguer de quoi à l'air l'intrus qui s'est permis de s'introduire chez nous pendant mon absence.

Je l'ai involontairement bousculé, alors qu'il était tourné de dos et clairement penché en avant, car une main blanche aux longs doigts frottent sa fesse gauche probablement mâchée sous l'impact en laissant au passage des traces graisseuses sur son jean usé.

— Désolée, je lance par réflexe plus que parce que je suis sincèrement navrée, car il m'est d'avis que ce type n'a rien à foutre ici.

Quand le malheureux se redresse et exhibe soudain sous mes yeux cet emblème diabolique que j'ai déjà trop vu aujourd'hui, non seulement je comprends sa présence, mais la redoute un peu.

Il est grand.., trop grand et blond.., trop blond.

Mon cœur rate un battement, car il pense tout de suite au grand blond que je ne veux surtout jamais voir débarquer ici.

— Putain, s'exclame le crétin qui a eu l'idée géniale de se courber juste derrière une porte qui peut s'ouvrir à tout moment.

Quand il pivote sur lui-même et me fait enfin face en me fusillant du regard, je me sens un instant soulagée, avant que la colère ne me submerge, au moment où son regard se modifie, passe d'irrité à intéressé et descend d'un cran.

Oui, je sais, devenir maman m'a plutôt réussi. J'ignore si l'allaitement y est pour quelque chose, mais au bout de huit mois j'avais retrouvé ma taille de guêpe, et même si mon ventre est un peu plus rond, j'ai surtout conservé des formes un peu plus généreuses là où les hommes les aiment tant.

Malgré mon statut de mère célibataire, je ne manque pas d'attention masculine, même si j'en fais peu cas, mais l'intérêt que me porte celui qui me fait face me répugne.

Je reconnais ce type à la balafre qui barre sa joue. J'ai déjà eu l'occasion de le croiser et cette rencontre ne m'a pas laissé un très bon souvenir, bien au contraire même.

Je déteste Candy-man et j'ai craint pendant une infime seconde qu'il puisse s'agir de lui, mais ce type n'est autre que son frère de débauche, son pote de toujours et je le classe dans la même catégorie, celle des queutards irresponsables, des conards arrogants, des salopards de première, des.., peu importe, rien qui ne mérite que je m'y attarde ou gâche ma salive, alors sans un mot, je contourne l'asperge mal dégrossie et m'apprête à gravir les marches de escaliers.

Bittersweet (- T3 chez les Desert Devils -)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant