~ Chapitre 7 : Protection rapprochée ~

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~ Chapitre 7 : Protection rapprochée ~

(publié le 01/02/2023)

(- POV Candy-man -)

— Désolée les filles, mais ce sera sans moi pour une fois, je réponds à l'invitation aguicheuse de Pearl à poursuivre les festivités au Clubhouse.

Il est minuit passé et il ne saurait être question que je prolonge cette soirée et me couche à pas d'heure, ni que je fasse des folies de mon corps cette nuit, même si ma bite n'a pas complètement débandé depuis que la voix d'une certaine chanteuse l'a mis au garde à vous plus tôt dans la soirée. J'ai eu beau scruter la foule, je n'ai pas réussi à la repérer. Bon, je n'ai pas été jusqu'à me déplacer pour la chercher, encore moins à me rendre au pied du podium, comme certaines qui en avaient après son compagnon de scène ou bavaient sur le batteur ou l'autre guitariste du groupe, mais si nos brebis avaient réussis à convaincre les Rock4U2 de se joindre à nous, je n'aurai pas été contre l'idée de proposer à leur chanteuse vedette de continuer la soirée en privée, mais je suppose que la belle l'a terminé dans les bras du petit merdeux qui lui a donné la réplique lors de leurs duos.

Le visuel qui défile dans mon esprit en les imaginant ensemble, au lieu de m'exciter, comme cela aurait été le cas avec n'importe quelle autre fille, me fait au contraire grincer des dents, mais je chasse très vite l'incompréhension que cette réaction inhabituelle provoque en prime d'un revers mental. De toute manière, même si ce blanc-bec n'aurait pas fait le poids face à mon charme légendaire, je n'aurai pas vraiment eu le temps de m'amuser à lui faire subir cette concurrence déloyale. On a autour d'un millier de Miles de route à parcourir avant d'atteindre Sacramento et même si, depuis ce coup de fil funeste, un sentiment d'urgence s'est emparé de moi et me pousse à me rendre au plus vite auprès de ma mère, cela fait trop longtemps qu'on n'a pas fait de Road trip aussi long avec Spijker, alors il ne saurait être question de le faire d'une traite. Je table plutôt sur une virée en deux jours, vu qu'en plus des heures de route, il me faut tenir compte des haltes régulières de ravitaillement pour remplir les réservoirs de nos bécanes et l'estomac insatiable de mon meilleur pote.

— Allez frérot, si tu veux toujours m'accompagner demain, faut vraiment qu'on décolle, j'avertis Spijker avec une tape sur l'épaule pour attirer son attention, car il a, encore une fois, ses yeux rivés sur un certain chapiteau blanc, situé près de la buvette, pas encore totalement désertée, d'une association locale.

Il a passé la moitié de la soirée à faire des aller-retours entre notre coin près des arbres en bordure de la vaste clairière, il y a peu encore envahie de spectateurs en tout genre, et le stand du 2D où Simon et Tommy, avec l'aide de Kitty et Rowdy, ont passé la soirée à régaler de leurs casse-dalles, locaux et estivants.

Même si c'est surtout pour la voir, elle, qu'il s'y est rendu aussi fréquemment, ce type n'en reste pas moins un véritable ventre sur pattes. Il a beau manger comme quatre, il demeure maigre comme un clou. De ce côté-là, Spijker porte vraiment bien son nom, car il m'a avoué un jour que son patronyme, devenu aussi son nom de route, signifie littéralement clou en néerlandais.

Je me suis plus d'une fois demandé si un vers solitaire n'avait pas élu domicile dans son système digestif, mais apparemment il a juste un très bon métabolisme, limite trop rapide. Pas comme moi qui doit faire des efforts quotidiens pour garder la forme et préserver ce corps d'athlète que je me suis sculpté au fil des années à force de sacrifices et à la sueur de mon front.

J'admets que, si je limitais un peu plus ma consommation de « cochonneries » comme il appelle mes petites douceurs, je passerai sans doute moins d'heures à suer à grosse gouttes dans notre salle de musculation commune, mais ce besoin de grignoter est tellement ancré en moi que je ne saurai plus faire sans les sucreries dont je me suis délecté depuis ma petite enfance. Ce n'est pas pour rien qu'on me surnomme Candy-man, j'ai toujours un paquet de bonbons sur moi. Et quand je dis bonbons, je parle de ceux que même les enfants peuvent consommer, pas ceux qu'on achète, en cachette, sous le manteau. Les Desert Devils n'ont jamais trempé dans le trafic de drogues, peu importe le genre, et ce n'est pas maintenant qu'on n'a pour ainsi dire plus que des commerces légaux, qu'on va s'y mettre, pas plus qu'on ne tolèrerait la présence d'autres trafiquants sur notre territoire.

Bittersweet (- T3 chez les Desert Devils -)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant