Je relevais la tête, incapable de parler. Il était devant moi ! Il était encore plus beau que sur la photo ! Et ce costume ! Je me sentais déjà perdre pied. Tandis que mon cerveau plantait, il me sourit et mon cœur tambourina dans mon buste. C'était totalement mon type d'homme !
— Tu es Evan ? répéta-t-il, ce qui me réveilla.
— Oui !
— Parfait, suis-moi.
Il se retourna et commença à avancer. Pris de vitesse, j'avalai mes deux dernières gorgées avant d'attraper ma veste et de courir pour le rejoindre. Il ouvrit la porte noire, derrière laquelle se dissimulait un long couloir dont le sol était recouvert d'un tapis duveteux violet. Nous passâmes devant plusieurs portes sombres où les noms des divers employés étaient inscrits en lettres blanches. Derrière certaines on percevait sans mal des sons reconnaissables qui me firent me racler la gorge. Il ouvrit l'une d'entre elles et me fit signe d'entrer.
Je pénétrai dans une pièce de belle taille. Les murs étaient peints en blanc, et le parquet au sol était clair. Il me mena vers un petit salon disposé dans un des quatre coins, qui jouxtait une porte blanche. Un grand canapé en cuir noir et son fauteuil se faisaient face, séparés par une table basse en bois clair et le tout était posé sur un tapis beige et blanc à poils longs. Il s'assit dans le fauteuil et me laissa le canapé, d'où j'avais une magnifique vue sur le reste. Ça aurait pu être un salon très cosy. Si on oubliait le tas de choses qui se trouvait derrière cet homme. Dans le coin opposé, je vis un grand lit dont les colonnes du baldaquin étaient si hautes qu'elles étaient fixées au plafond. À gauche, je remarquai une grande croix en bois noir munie de menottes fixées aux extrémités. Adjacent la croix, se trouvaient plusieurs sièges rembourrés de différentes tailles et largeurs. À droite du lit, mon cœur loupa un battement quand j'aperçus divers instruments suspendus à une sorte de porte-manteau cloué au mur qui s'étalait sur deux bons mètres. Je pus nommer un fouet, un martinet, une cravache, beaucoup de cordes. Le reste, je n'étais pas certain de vouloir savoir à quoi ça servait. Finalement, levant les yeux pour oublier tout ce qu'il y avait autour de moi, mon regard tomba sur plusieurs crochets. Je sentis mon cœur s'emballer. Où est-ce que je venais d'entrer ?
— Alors, parle-moi un peu de toi, Evan.
Une jambe croisée sur l'autre, il avait une nouvelle fois ouvert sa veste, laissant pendre les pans de chaque côté de sa taille. Le dos droit et posé contre le dossier du canapé, je le trouvais beaucoup trop sexy.
— Tu peux parler sans crainte. Même si nous décidons que nous ne nous convenons pas, rien ne sortira d'ici.
Sa phrase me fit sourire.
— Ouais, le secret professionnel, hein ? Lola m'en parle souvent. Enfin, du coup elle m'en parle pas vu que c'est secret, enfin, vous voyez ce que je veux dire. Enfin... Je dois vous vouvoyer ?
Je vis un sourire commencer à se dessiner sur son visage, mais il disparut aussitôt.
— Nous ne sommes pas en séance, alors, c'est comme tu le souhaites.
— Ok. Alors... Je m'appelle Evan, j'ai vingt-six ans et je travaille dans un refuge animalier. J'aime boire, sortir avec des amis et je suis gay.
— Sans blague, se moqua-t-il.
Je me sentis perdre le peu de contenance qu'il me restait. J'avais déjà rencontré des hommes avec de la prestance, mais lui, lui, il avait quelque chose d'animal. Quelque chose qui me donnait furieusement envie de lui sauter dessus pour lui arracher ses vêtements. Pourtant, j'étais tellement stressé que mes mains cramponnaient mes cuisses. En parlant, je regardais partout autour de moi alors que lui essayait clairement de lire en moi en me transperçant de son regard bleu. Il m'invita à continuer.
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Safe World [MxM BDSM] [terminé]
RomancePour Evan, le BDSM est un ensemble de pratiques parsemées de violence et d'obligations. Sa meilleure amie, Lola, est dominatrice professionnelle. Elle tente de lui faire comprendre son monde en l'invitant régulièrement dans son club. Un soir, il acc...