4 - Exhibition

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 Derrière le battant, un long couloir arrondi vers la droite présentait un nombre assez démentiel de portes blanches. Lola répondit à ma question avant que j'aie besoin de la poser.

— Toutes ces portes donnent accès à une petite cabine capitonnée. Tu vas voir.

Elle avança longtemps dans ce couloir avant d'ouvrir une des rares portes restées entre-ouvertes.

— On a eu de la chance, il ne reste plus beaucoup de place ! s'exclama-t-elle.

La pièce devait faire à peine trois mètres sur trois. Les murs de côté et dans notre dos étaient recouverts d'un velours noir, tandis que celui devant nous était vitré à partir d'un mètre au-dessus du sol. Dans la partie sous la vitre, je remarquai un trou rond. La lumière était tamisée et je sentis immédiatement qu'il faisait plus chaud que dans le reste du club. Deux chaises étaient placées dos à nous, face à la vitre et nous n'avons pas tardé à nous asseoir.

Derrière la vitre, une salle ronde encerclée de miroirs s'offrait à notre découverte. Un grand lit avait été placé au centre, il était entouré de quelques tabourets tandis qu'un vieux coffre en bois était placé à son pied.

— Ce sont des miroirs sans tain ?

— Oui, ricana Lola. J'aime beaucoup venir ici pour me détendre. Les sessions sont préparées entre le Maître et le soumis. N'importe qui, qui a accès au club, peut venir regarder.

Je ne sus pas quoi répondre à ça, alors je pris une lampée de ma bière. La seule porte qui donnait sur la salle ronde s'ouvrit et un homme entra. Il portait un pantalon moulant en cuir foncé et une paire de rangers noires. Sur son torse nu deux sangles en cuir noir se croisaient. Il tenait une laisse à la main, cette dernière était rattachée au collier d'une femme, mais ce bijou me fit hoqueter, presque jusqu'à recracher ma gorgée. En apparence, il ressemblait à n'importe quel ras-du-cou, si on oubliait la large tige en fer terminée par deux pointes qui semblaient servir à maintenir la tête de la jeune femme levée. L'une s'enfonçant dans le dessous de son menton et l'autre dans le creux de la base de son cou. J'attrapai la manche de Lola qui posa sa tête contre mon épaule.

— Ne t'inquiète pas. C'est seulement un collier de maintien. Elle ne risque rien, Max est un bon dom, il n'en demandera jamais trop à ses soumises.

Je déglutis difficilement. Comment pouvait-on accepter de porter ce genre de chose ? La demoiselle revêtait une longue robe de soirée noire. Un décolleté impressionnant descendait jusqu'à son nombril et un côté de la jupe était fendu jusqu'au milieu de sa cuisse. Des escarpins rouges à talons aiguilles finissaient d'élancer sa silhouette pulpeuse, tandis que ses cheveux blonds ondulaient gracieusement jusqu'à la moitié de son dos.

— Elle est magnifique, chuchotais-je à Lola.

— Oui, Max aime les belles femmes. Il arrive toujours à trouver des beautés qui nous font toutes mourir de jalousie, ricana-t-elle.

Je pouffai. J'avais toujours trouvé Lola très belle. Elle avait ce charme qu'ont certaines femmes, avec une lueur dangereuse dans le fond de ses grands yeux marron toujours entourés de khôl noir. Sa peau était métissée, chocolatée. Comme elle s'entretenait régulièrement pour le travail, elle avait un physique harmonieux, bien qu'un petit ventre récalcitrant campait sur ses positions, ce qui l'énervait au plus haut point. N'étant pas très grande, c'était une adepte des talons hauts. Elle en possédait une collection impressionnante, certains de grandes marques comme des moins connues, mais c'était l'un de ses péchés mignons. Elle avait des cheveux d'un noir profond qu'elle colorait régulièrement avec un « noir corbeau » qui lui donnait de beaux reflets bleus au soleil. Ils étaient coupés en un carré court, qui se stoppait à sa mâchoire. Je trouvais qu'elle avait l'air d'une reine d'Égypte antique. Fière, forte, magnétique.

Le spectacle commença alors, j'allais de surprise en découverte, puis quand le moment du "partage" arriva, je ne pus en voir plus. Je me tournai vivement vers Lola, la suppliant du regard.

— On peut partir ?

Sans prendre la peine de me répondre, elle attrapa ma main et nous sortîmes de la cabine. Dans le couloir, je prenais conscience de la vitesse de mon rythme cardiaque.

— Tout va bien ? s'inquiéta-t-elle.

Je hochai la tête et pris une grande inspiration.

— Je suis désolée, ça t'a fait peur ?

— Non, c'est pas ça. C'est juste que je n'ai pas tout compris. C'était peut-être un peu trop intense pour moi.

Elle me renvoya un regard triste et m'enlaça. Je la serrai contre moi pendant quelques instants avant de me redresser. Nous retournâmes au bar et après avoir avalé un grand verre d'eau, j'osais enfin la questionner.

— Toi aussi tu fais des trucs comme ça ?

Elle haussa les épaules.

— Ça dépend. Je l'ai déjà fait quelques fois, parce que ma soumise était une exhibitionniste notoire. Mais j'avoue être plus voyeuse qu'exhib'.

— Tu veux dire que tu as aimé ce qu'on vient de voir ?

Elle avala une gorgée de vin.

— J'ai trouvé ça excitant. Max est un très bon Maître..., me dit-elle en détournant les yeux.

— Tu craques pour lui ?

Elle but de nouveau.

— Lola ? Tu craques pour lui ? insistai-je en attrapant son verre.

— Je... C'est pas..., souffla-t-elle. C'est pas vraiment ça. Mais... J'ai fait plusieurs séances avec lui en tant que soumise et... J'ai vraiment passé de bons moments...

— Tu veux dire que t'as couché avec lui ? C'est pas problématique de coucher avec des collègues de travail ?

Elle fit la moue.

— C'est pas interdit, c'est juste pas recommandé, grogna-t-elle en reprenant son verre.

— Lola, tu vas faire de la merde. Fais gaffe.

— T'inquiètes, je gère. On passe juste du bon temps ! plaisanta-t-elle. Et puis, je sais qu'il est pas sérieux. Donc ça m'empêche de m'attacher outre mesure.

— Hum... T'es assez grande pour savoir ce que tu fais, alors, je vais juste te donner un conseil par rapport à mon expérience : si tu commences à avoir des sentiments non-partagés avec un plan cul, fuis. J'ai pas envie de te ramasser à la petite cuillère.

— J'ai pu seize ans Evan, m'a-t-elle rappelé en souriant. Je sais faire face aux déconvenues.

Je la fixais sans répondre. De nous deux, Lola avait toujours été la plus fleur bleue. Là où je papillonnais d'un gars à l'autre, elle s'attachait et tombait facilement sous le charme d'un quelconque beau parleur. Et le fait d'être une domina ne l'a jamais protégée. Quand je passais simplement à autre chose, elle vivait toujours une « période de deuil » de sa relation.

Elle donnait autant l'impression d'être indestructible que je savais qu'elle était fragile et pour preuve, c'est elle qui pleurait à chaudes larmes lorsque mes premières relations s'étaient terminées.

Elle me proposa d'en rester là pour ce soir. J'acceptais volontiers et rentrais chez moi en Uber, vidé de toute énergie. J'allais directement m'effondrer sur mon lit. Cette soirée avait été plutôt forte en émotions. J'envoyais un message à Lola pour l'avertir que j'étais arrivé en un seul morceau et elle me répondit avec une avalanche d'émojis cœur scintillant. J'attrapais alors la carte de Maître X et la tapotait contre mon menton avant d'ouvrir ma boîte mail.


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CE CHAPITRE A ÉTÉ CENSURÉ POUR CONVENIR AUX RÈGLES DE WATTPAD

POUR LIRE LE CHAPITRE NON CENSURÉ, RENDEZ-VOUS SUR NEOVEL

(AVEC LE MÊME PSEUDO : PYTHONISSE)

Safe World [MxM BDSM] [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant