Après cet évènement, pendant un mois je travaillais à plein temps sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Je travaillais sans relâche, je n'abandonnais pas.
J'enchaine homme par homme. Pour l'instant je suis juste une « aide-soignante » je donne les outils pour que Lola puisse sauver nos soldats, elle ne fait que me crier dessus. J'ai l'impression d'être une enfant avec elle.
Les jours passent, lentement, il fait froid, mes doigts deviennent bleus, je claque des dents et je tremble.
Lola est partie hier, je suis seul avec cette guerre. Tous ses hommes qui arrivent torturé mutilé, me donne envie de vomir. Rick est revenue, et il continue de me regarder avec un regard froid, hautain et sans sentiment.
Il arrive avec un soldat qui doit avoir la quarantaine, il a une balle dans l'épaule gauche et une oreille à moitié déchiqueté. Je regarde le corps, sa respiration est saccadé il transpire et grimace à cause de la douleur.
Je déglutis.
Alice, vas-y ! Me dis-je en essayant de me donner confiance.
Je regarde Rick, je le regarde dans les yeux, je fixe ses yeux sombres et ténébreux. Puis je prends mon courage à deux mains. J'enlève le casque du soldat qui commençait à perdre beaucoup de sang, je recouvre son oreille d'un liquide censé désinfecter, l'homme se tord de douleur et sert les dents, par la suite je bande son oreille avec du tissu. Avec un couteau, j'ouvre le haut de la combinaison militaire que le soldat portait, je désinfecte et sous les cris de douleurs et de peur de l'homme je retire la balle qui c'était figé dans son épaule.
Après ça je me retourne, et regarde le dénommé Rick, je crois avoir aperçus une lueur dans ses yeux pourtant toujours sombre. C'est la première fois que je vois ses lèvres s'étirer pour esquisser l'ombre d'un sourire. Nous nous regardons longtemps et au bout d'un moment ses yeux devinrent moins durs et moins sombre, ses sourcils n'étaient plus froncés comme ils avaient l'habitude d'être, et ses joues étaient rouges comme si il avait trop chaud. Son visage était détendu et moins crispé. Sa mâchoire n'était pas contractée. Je viens de découvrir une autre facette de cet homme, cette partie de lui me paraissait magnifique et j'avais envie de mieux la connaitre.
Une explosion d'obus nous fit détourner le regard et cette tension entre nous disparut. Malgré le fais que nous ne nous entendions pas forcement, il y a des moments comme celui-ci ou j'arrive à lâcher prise juste en le regardant.
Je sortis de mes pensées quand je le vis partir, je dois avouer que j'avais envie qu'il reste avec moi, j'aimerais lui avouer que le courage que j'ai pu acquérir pour sauver ce soldat était grâce à lui et que si il n'avait pas était là je n'aurais jamais eu le cran ou même confiance en moi.
Après avoir quitté l'enfer car c'était à mon tour de me reposer, dans le train je pensais a lui a ses regards qu'il pense discret mais que j'arrive à percevoir, je pense à ses réflexions pessimiste à mon égard et à ses regards nonchalant et me demande pourquoi aime t il me rabaisser. Il m'observe des que je suis dans son champs de vision, il m'observe avec un regard bienveillant et souvent intrigués, mais dès que je suis en face de lui, j'ai le droit à son regard hautain et ses air supérieur...
Après m'être posée toutes ces questions je regarde dehors et m'endors bercée par le bruit des secousse des wagons sur les rails...