Cartes postales

Chapitre 4

Steve quitta le refuge au petit matin avec une drôle d'impression, mais il était seul dans l'air frais des Alpes, le couple dormait toujours dans le refuge. Il avait son sac avec toutes ses affaires sur le dos, la carte pour Danny à l'intérieur. Il ne pourrait cependant la poster que lorsqu'il atteindrait le prochain village. Sur sa carte de la région il avait vu qu'il y en avait un perdu dans les montagnes à moins d'une journée de marche de là où il était. Il décida de s'y rendre pour pouvoir prendre une douche chaude et poster sa carte à Danny, avant qu'il ne change d'avis. Il avait décidé de se confier sur les sentiments qu'il s'était découvert ressentir pour le blond et avait peur de revenir en arrière si jamais il tardait trop à la poster.

Il se mit donc en marche, appréciant la fraîcheur, les paysages sous ses yeux éclairés par le soleil levant, les chants des oiseaux. Il marcha de longues heures, seul avec ses pensées. Il repensait à ce qu'il avait écrit à Danny, se demandant s'il avait choisi les bons mots, s'il avait été réellement clair et honnête sur ce qu'il ressentait, s'il était vraiment certain de ses sentiments.

Il arriva au petit village en fin d'après-midi. Les maisons étaient toutes des chalets faits de pierre et de bois, organisées autour de la place principale et de l'église. Des murailles et des tours datant certainement du Moyen-âge, étrangement bien conservés, entouraient toujours l'ensemble des maisons. Un petit ruisseau faisait le tour des murs d'enceinte pour aller continuer sa route plus loin dans les montagnes. La poste et la mairie étaient réunies dans le même chalet. Steve regarda autour de lui, aucun hôtel en vue. Il espéra qu'il y en avait un dans le village et décida à aller poster sa carte et demander en même temps.

Une femme vers la cinquantaine qui ne parlait pas un mot d'anglais l'accueillit. Après avoir essayé de se faire comprendre sans succès, la femme lui fit signe de patienter. Elle prit le téléphone fixe de son poste, parla très vite à son interlocuteur et lui fit à nouveau signe de patienter. Amusé, le Navy Seal, regarda les brochures accrochées au mur du bâtiment pour patienter, reconnaissant quelques uns des coins où il était passé. Après cinq minutes d'attente, un jeune homme d'une vingtaine d'années, brun, le teint bronzé, les yeux marron, un mètre quatre-vingt environ, mince, mais visiblement athlétique entra.

"Bonjour, je suis Pietro, lui dit-il avec un fort accent italien.

- Steve, enchanté, répondit le militaire en lui serrant la main.

- Comment je peux vous aider ?

- Je voudrais poster une lettre pour les Etats-Unis.

Le jeune homme prit la carte que lui tendait Steve et la donna à la guichetière.

- 1,65€.

Steve donna la somme demandée en se disant que la femme aurait pu faire cette partie là d'elle-même, mais il était content que Pedro soit là pour lui demander l'adresse d'un hôtel.

- Autre chose signore ?

- Y a-t-il un hôtel ici ?

- Hôtel ? Si, si ! Suivez-moi !

Avec un sourire, Steve remercia la guichetière d'un signe de tête et suivit Pedro à la sortie du village. Là, dans un renfoncement de la muraille s'élevait un chalet de deux étages avec "hôtel" écrit d'une peinture usée au dessus de la porte d'entrée. Steve suivit son guide à l'intérieur qui l'aida à réserver sa chambre pour la nuit. La chambre était très sommaire, un lit, une table, une chaise, une douche et des toilettes, mais ça lui convenait très bien. Il prit une douche rapide et ressortit pour aller dîner au restaurant qu'il avait vu sur la place. Là il eut la surprise de retrouver le couple avec qui il avait partagé le gîte précédent. Ils se saluèrent d'un signe de tête et retournèrent à leur menu.