Cartes postales

Chapitre 12

Danny poussa une exclamation de douleur étranglée, mais fut soulagé de pouvoir reprendre son souffle. Il tomba au sol, les yeux rivés sur Mei qui était au sol, inerte, baignant dans une mare de sang. Le blond ne prit pas la peine de prendre son pouls, la balle avait traversé la gorge de l'asiatique pour venir finir sa course dans son propre bras, juste sous l'épaule. Aucune chance qu'elle ait survécue à ça. Avec difficultés, il se leva, tituba jusqu'à Steve, constata avec soulagement qu'il était évanoui, mais pas blessé et appuya sur la sonnette des médecins. Finalement, il éloigna l'arme du lit, la mettant hors de portée de Steve comme de la tueuse à gage russe et tourna son regard vers l'agent Tutto, étendu au sol, immobile. Danny se précipita et tomba à genoux à ses côtés. Il porta son oreille au-dessus de la bouche du jeune agent italien et réalisa immédiatement qu'il ne respirait plus. Sans perdre une seconde, il oublia sa propre blessure à l'épaule, le sang qu'il perdait en grande quantité et commença le message cardiaque.

"A l'aide ! hurla-t-il, en réalisant que les médecins ne réagissaient pas à la sonnette."

Danny donnait toute son énergie pour essayer de ramener le jeune italien à la vie. Il s'était attaché au jeune homme qui avait été son interprète et une aide précieuse depuis une semaine. Il avait appris que son prénom était Matteo, qu'il avait vingt-cinq ans, qu'il était fiancé et allait être papa dans quatre mois. Danny ne pouvait pas l'abandonner, il ne pouvait pas le laisser mourir, surtout pas alors qu'il venait de sauver Steve.

Il appela à l'aide à nouveau, se demandant où étaient les policiers en poste et le personnel hospitalier. Ce fut à ce moment qu'il se rappela que lorsqu'il était revenu de la machine à café, il avait trouvé le couloir entièrement vide. C'était d'ailleurs ça qui l'avait fait paniquer. Il avait lâché sa boisson sur le carrelage et avait couru jusqu'à la chambre de Steve où il avait trouvé Mei en train d'étrangler Matteo. Il espéra que toutes les personnes qui auraient dû être dans ce couloir étaient en vie, mais il avait un gros doute. Ce doute lui faisait mal au cœur, mais malheureusement il ne pouvait pour rien faire pour eux, il devait se concentrer sur Matteo.

Il hurla à l'aide à plusieurs reprises, durant ce qui lui sembla être une éternité alors qu'il sentait ses forces diminuer. Il savait qu'il allait bientôt être lui-même dans un état critique, il perdait trop de sang, mais il refusait d'arrêter son massage cardiaque pour s'occuper de lui.

La tête commençait à lui tourner et des tâches noires apparaissaient par moment devant ses yeux lorsqu'il entendit finalement des pas dans le couloir. A nouveau, il appela au secours et cette fois la porte s'ouvrit. Lincoln entra, arme à la main dans le chaos de la chambre d'hôpital.

"Tout est sécurisé, l'informa Danny d'une voix faible.

-Il te faut un garrot, s'inquiéta Lincoln en se mettant en face de lui.

-Occupe-toi de lui, je vais me le faire, conclut-il en arrêtant le massage."

Danny retira sa ceinture et la passa autour de son épaule, à peine quelques centimètres au-dessus de sa blessure. Il prit une grande inspiration et tira. Le blond laissa échapper un gémissement de douleur lorsque le cuir lui coupa la circulation du sang du bras, mais fut soulagé de voir l'écoulement cesser. Cependant il savait qu'il avait perdu trop de sang et perdrait bientôt connaissance.

"Les policiers qui étaient dans le couloir ? demanda-t-il à son collègue.

-Morts, Nasseli et Mazzatera sont en train de faire le tour de l'hôpital pour essayer de voir l'ampleur des dégâts. Prends la radio à ma ceinture pour les contacter."

Danny acquiesça et prit l'appareil. Il fut soulagé que ce soit Andrea qui lui réponde. Il put entendre l'interprète parler dans la radio en italien à des personnes à ses côtés avant de lui confirmer que des équipes médicales allaient arriver dans quelques minutes. Danny parvint à rester conscient jusqu'à l'arrivée de celles-ci, mais sombra dès qu'elles arrivèrent.