Chapitre 40 : Le doux goût de l'interdit

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Heyyyy ! Comment ça va ?

Comme promis, un nouveau chapitre cette semaine ! J'espère sincèrement que vous allez l'aimer !

Merci à tous pour vos retours *-* <3

Très bonne lecture, et à la semaine prochaine !!

Chapitre 40 : Le doux goût de l'interdit

Elle montait sur une chaise pour récupérer un livre trop haut. Coupait les légumes au couteau, même quand son père n'était pas dans les parages. Elle lisait des auteurs moldus, partait cueillir des fruits et légumes à la main, avait pris du papier et un stylo à son père, rangeait sa chambre à grands renforts de bras... Un inconnu la prendrait pour une moldue. A sa mère, elle répondait qu'elle embrassait la moitié de son âme. A elle-même, elle se disait qu'elle se sentait plus proche de Dougal en agissant ainsi. Elle avait été ravie de lui annoncer qu'elle avait changé l'ampoule de sa chambre seule la dernière fois, après s'être rendue à vélo à la boutique. Puis, quand il lui avait demandé si elle avait de quoi écrire, elle avait été enchantée de pouvoir lui tendre un stylo.

En les observant, n'importe qui aurait pu croire à deux individus entrant dans les prémices d'une belle histoire d'amour ; l'un des deux, en revanche, cachée derrière son masque désormais habituel, mentait déjà. Et se mentait.

Elle trouvait même du réconfort à aider son père dans les champs, non seulement parce que cela lui permettait de passer du temps avec lui, mais aussi parce qu'elle pouvait ensuite échanger avec Dougal sans paraître stupide ou oisive.

Ils avaient pris l'habitude de se retrouver sous le cerisier du domaine des McGregor, celui dans lequel Minerva avait passé son enfance à y grignoter les fruits. C'était leur point de rendez-vous, à l'abri des regards de leur deux familles, trop loin des maisons pour être discernables et trop à l'écart des terres cultivées. Là, ils passaient des heures entières à refaire le monde, à tester leurs connaissances, à théoriser sur tout et n'importe quoi... Jamais Minerva ne s'était sentie aussi stimulée intellectuellement qu'avec Dougal, en dehors de Dumbledore. Cela lui faisait étrange à chaque fois qu'elle invoquait le nom de son ancien professeur, comme fantôme d'un lointain souvenir, alors qu'elle avait été son étudiante à peine deux mois auparavant. Mais cette période lui paraissait si reculée dans son esprit qu'elle y songeait peu. Là, dans sa bulle, en présence de son voisin, elle se sentait bien. Pas de pression, pas d'attentes des autres, pas de jugement... Juste le soleil, l'odeur de l'été, ses pairs écossais. Minerva, qui avait toujours été d'un naturel solitaire, se retrouvait presque dépendante de la présence de Dougal... sans que cela la dérange. Au contraire, longtemps effrayée de se voir accrochée à un homme, elle y trouvait ici du plaisir. Peut-être parce que, selon elle, lui-même appréciait réellement sa compagnie : ainsi, leur relation était d'un tel équilibre, qu'elle n'y voyait pas d'enchaînement. Ils échangeaient, donnaient et recevaient. Sans cesse, elle abordait chaque jour sous un œil nouveau. Elle cultivait doucement son amour pour lui, lentement mais avec précaution.

Et chaque jour, elle qui ressemblait tant à son père, elle qui était si différente de sa mère, prouvait qu'elle était finalement bien la fille d'Isobel.

***

- C'est tellement impressionnant ! J'aurais aimé avoir ces facultés...

Minerva éclata de rire.

- Crois-moi, on devient très fainéant avec la magie, c'est traître !

Dougal eut un soupir amusé et entoura ses jambes de ses bras.

- Montre-moi encore comment tu fais voler ce livre !

Minerva haussa les sourcils, l'air faussement prétentieux : elle était capable de faire de la magie bien plus complexe. Mais il avait l'air tellement enchanté qu'elle obéit, tentant de dissimuler la bouffée d'affection qu'elle ressentait envers ses yeux émerveillés. Si elle avait su à quel point il serait ouvert d'esprit à l'encontre de la magie, elle n'aurait pas tergiversé pour lui en parler.

Minerva McGonagallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant