Miss Deschamps

Chapitre 11

PDV Emma

J'approche de la porte de notre chambre et la déverrouille.

– Tu sais, Emma ?

– Quoi ?

Paul me regarde avec un sourire malicieux.

– Bah...

– Accouche, Paul, j'ai pas toute la journée.

– Kylian a dit que tu aimais bien Benji.

Je fronce les sourcils en croisant les bras, un sourire moqueur sur les lèvres.

– Paul, sérieusement ? Tu sais qu'il ne faut jamais prendre tout ce qui sort de la bouche de Kylian au sérieux, non ?

– Peut-être, mais ce n'est pas le seul à l'avoir remarqué.

– Ah ouais ? Et qui d'autre ?

– Presnel, Hugo, Antoine... et moi.

– Vous êtes ridicules.

Paul me fixe avec insistance.

– Alors, tu l'aimes ou pas ?

Je soupire, exaspérée.

– De un, je le connais à peine. De deux, ça ne vous regarde absolument pas.

– Mais je crois qu'il te plaît.

– C'est pas si sûr.

Je rigole, essayant de cacher mon embarras.

– Et toi, il te plaît ?

– Écoute, il est mignon, ok, mais comme je te l'ai dit : je ne le connais pas. Et surtout, je ne suis pas prête à me lancer dans quoi que ce soit avec qui que ce soit.

Paul sourit, satisfait.

– Donc, il te plaît.

Je lève les yeux au ciel, faussement agacée.

– Vous me fatiguez tous, je te jure.

Je souris pour désamorcer la situation.

– Bon, je descends.

– Ok.

Paul quitte la chambre. Je profite de ce moment de calme pour me changer. Ça fait des jours que je traîne habillée comme un membre du staff. J'ouvre ma valise et sors une robe légère accompagnée de sandales à talons. Une fois prête, je descends tranquillement les escaliers.

Dans le salon, tous les joueurs sont rassemblés autour de la télé, apparemment captivés.

– Sérieusement, vous avez pas de boulot ?

Ma remarque fait tourner toutes les têtes dans ma direction. Leur silence soudain me met mal à l'aise.

– Quoi ? Pourquoi vous me regardez comme ça ?

Ousmane se retourne rapidement vers l'écran.

– Non, rien.

Antoine et Paul échangent un sourire.

– T'es hyper jolie, Emma.

– Oui, sublime.

Je leur adresse un sourire.

– Merci les gars.

Tous retournent à leurs occupations. Enfin, sauf Benjamin. Je sens son regard insistant. Nos yeux se croisent, et il soutient mon regard. Gênée, je me détourne et pars vers la cuisine, où je croque dans une pomme pour me distraire.