L'amant du Parrain - Tome 2 [Terminée]

Chapitre 16 : Explications

Je reste seul avec le jeune Oméga, m'extasiant devant sa petite merveille. Sur les traits de l'enfant, je trouve des traces de mon grand frère. Si une telle vue est dure pour moi, je n'ose imaginer le calvaire qu'il doit endurer. A plusieurs reprises, je lui propose mon aide, que ce soit pour s'occuper du bébé, pour le ménage ou la cuisine. Mais il décline à chaque fois, faisant tout seul avec son fils dans les bras.

_ C'est très bien, mon ange. Tu as tout bu. » lui sourit-il en écartant le biberon vide.

_ Tu ne nous as pas dit comment tu l'as appelé.

L'enfant sur l'épaule pour lui faire faire son rot, il me regarde de travers.

_ Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ? Je te demande juste comment tu l'as appelé ! C'est mon neveu, j'ai le droit de savoir, non ?

_ Tu n'es pas son oncle. Et la seule raison pour laquelle j'accepte que Loan soit son parrain, c'est parce que c'était le souhait de William. Mais si ça ne tenait qu'à moi, il vivrait loin de tout ça.

Je le regarde, puis baisse les yeux en ricanant.

_ Je commence à comprendre de mieux en mieux ce qui leur à plu chez toi. Ils m'ont dit que tu me ressemblais, et quand je t'ai vu, je n'ai pas compris. Mais à t'entendre, je vois ce qu'ils voulaient dire.

_ Mais encore ?

_ J'ai toujours vécu dans ce milieu. Mon père travaillait pour le parrain, et Willy m'a pris sous son aile. » me rappelle-je, les yeux rêveurs. « Mais, moi, je ne rêvais que d'une chose. Je voulais être médecin. Et si j'ai pu réaliser une partie de mon rêve de moi-même, je me suis heurté à la bêtise des Alphas et des Bêtas : aucun hôpital n'a accepté de prendre un Oméga en externat, et je n'ai jamais pu obtenir mon diplôme. Je sais que, si j'avais demandé à Willy, il aurait fait le nécessaire, et j'aurais trouvé un poste, je serai devenu médecin. Mais je ne voulais pas que la mafia s'en mêle, et à ce moment là, j'étais déjà avec Loan depuis quelques années. Alors je me suis dit que, passer du temps à m'occuper de mon Alpha, qui ne demandait pas mieux, c'était aussi une bonne chose. On vivait ensemble, et même si je ne travaillais pas, on ne manquait de rien. Sauf qu'il prenait toujours plus de risques pour le bien de la mafia et pour la sécurité de Willy. Et un jour, ça a été la goutte d'eau de trop, et j'ai claqué la porte. J'ai ouvert un restaurant à Sejelsa, et je ne voulais plus entendre parler de la mafia. Pour moi, la mafia et Husa, c'était derrière moi... Puis, il y a quelques mois, j'ai eu des problèmes avec des voyous. J'ai demandé l'aide de la police, mais ils me l'ont refusée. Alors je n'ai pas eu d'autre choix, et je me suis tourné vers Willy...

_ Je ne vois pas le rapport entre ta situation et la mienne.

_ Moi aussi, je suis déterminé. Et tout comme toi, je voulais vivre loin de tout ça, comme tu dis. » lui souris-je.

_ La situation est différente ! Et sache que je refuse de croire que William a couché avec toi ! » se lève-t-il, le bébé dans les bras.

_ Quand est-ce que j'ai dit une horreur pareille ? » écarquille-je les yeux. « Willy ne m'a jamais touché ! T'es pas bien !

_ Mais bien sûr ! Et comment as-tu payé son aide alors ? L'aurais-tu payée à Loan ?

_ Tu crois que tout passe par le cul ? Willy m'a aidé parce que je suis son petit frère, quoi que tu en dises. Mais c'est aussi vrai que ça n'a pas été gratuit. Ça m'a coûté mon indépendance de la mafia. Ne te fais pas d'illusions, Tristan. Une fois qu'on a un pied là-dedans, de quelque façon que ce soit, c'est quasi impossible d'en sortir.

_ Je ne suis pas dupe. Je sais que, tout ce qui est ici, de même que l'argent sur mon compte, n'est pas à moi, mais à la mafia. Et je me doute que, si Loan et toi êtes là, c'est pour tout récupérer. Mais je refuse. William a fait des travaux dans cette maison pour moi et notre enfant. Et je ne vous laisserai pas me la prendre. Et je ne rejoindrai pas la mafia. Je protégerai mon fils de tout ça.