L'amant du Parrain - Tome 2 [Terminée]

Chapitre 9 : Le non de Loan

Peu après le départ de William, j'ai eu un appel de mon gestionnaire. A ce qu'il semble, il a fait une erreur de calcul, et les travaux entrent en totalité dans mon budget. Comme c'est pratique... Je n'ai aucun doute sur le fait que mon Alpha ou mon grand frère, voire les deux, y soit pour quelque chose. De même quand je vois arriver dès le lendemain des équipes d'ouvriers qui travaillent d'arrache-pied dans mon établissement sans que j'ai vu passer le moindre contrat ou signé le plus petit devis. Mais là par contre, j'ai des choses à dire.

_ Loan ! » ouvre-je la porte de son bureau.

Derrière moi, je pourrais presque voir trembler devant leur chef les gorilles qui ont eu trop peur du nom du parrain pour m'empêcher de passer, alors que je continue d'avancer vers lui, sans me soucier des hommes qui l'entourent.

_ Un instant, bébé. » lève-t-il la main pour m'interdire de parler. « Les gars, laissez-nous. Vous avez déjà à faire, et le reste peut attendre.

Si j'ai failli répliquer, le fait qu'il les éloigne sans plus de discussion m'emplit d'orgueil, et je croise les bras sur mon torse en attendant en silence leur départ, les ignorant toujours. J'en profite pour le regarder. S'il a réenfilé un costume, celui-ci est différent du gris presque noir et chemise blanche qu'il arborait quand il était le second de William. Il a opté pour quelque chose de bien plus clair qui adoucit ses traits, même si la chemise blanche continue de relever ses yeux noirs.

Je l'admets, le voir aussi distingué derrière un bureau, donnant des directives mais ne les exécutant pas lui-même, me satisfait, même si je me demande combien de temps il tiendra. Loan est un lion, le genre que les cages dorées ne satisfont pas.

_ Je t'écoute. » m'invite-t-il à m'asseoir quand la porte se referme derrière le dernier de ses seconds.

_ Que Willy et toi fassiez pression sur mon gestionnaire pour qu'il valide le financement de mon projet, passons. » reste-je debout, mes bras parlant presque pour moi. « Que vous injectiez de l'argent dans mon affaire, à la limite. Mais les travaux, c'est moi qui gère ! Je sais ce que je veux, je sais quel niveau de qualité je recherche, et je veux que ce soit fait de façon légale, Loan !

_ Je vois. Autre chose ?

_ Satisfait déjà à ça, ça sera un début. » grince-je.

_ Non.

_ P... Pardon ? » m'étouffe-je en prenant appui sur une chaise.

_ J'ai dit non, Zack.

_ C'est mon établissement, Loan !

_ C'est là que tu fais erreur, et je sais que Rewo te l'a dit. » quitte-t-il son fauteuil. « Tu fais partie de la mafia. Donc, tout ce que tu fais appartient aussi à la mafia, que ça te plaise ou pas.

_ J'espère que tu plaisantes ! Tu crois que je vais vous laisser tout me prendre ?

Si je m'attends à ce qu'il agisse comme à son habitude en tentant de me cajoler, il n'en fait rien et s'assoit au bord de son bureau, la chaise sur laquelle mes mains se crispent restant le seul obstacle entre nous.

_ Je te prends rien. Tu peux continuer d'y travailler, si ça t'amuse. Tout comme je te laisse dicter tes exigences sur la qualité du travail à réaliser. Et même si Rewo m'a donné ses consignes en termes de teintes, là-dessus aussi, je te laisse le choix. Mais pour ce qui est du choix des entreprises et des contrats passés avec eux, c'est moi qui m'en occupe. Ensuite, libre à toi de te joindre à moi pour avoir un droit de regard supplémentaire.

Je reste bouche bée une seconde puis ricane.

_ C'est tout ce que tu as trouvé pour me récupérer ? Faire pression sur moi à travers mon affaire ? M'inciter à rejoindre ton lit pour garder la main sur ce que j'ai créé de toute pièce ?