1. Prison

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Une fois parti, je me pressais à me changer. Les vêtements qu'il m'avait amenés n'étaient pas neufs, ils étaient presque miteux. Et les draps dans le même état. Je faisais le ménage dans la cellule avec mes anciens habits, je changeais les draps. Il m'avait amené quelques livres, et une lampe torche. Grâce à elle je pouvais enfin regarder autour de moi. La cave était toute grise, et elle ne contenait rien à part ma cage. Un plafonnier était suspendu, et l'ampoule brisée. Il y avait des araignées dans les coins, et des restes de nourriture juste devant ma cage. Ils avaient dû tomber de l'assiette. Il y avait aussi quatre livres.

La Nostalgie de l'Ange

Orgueil et Préjugés

De Grandes Espérances - Ah, tient ça, je crois que c'est moi qui en ai...

Et Anna Karenine

Je décidais donc de me lancer dans la lecture d'Orgueil et Préjugés, que j'avais déjà lu. En fait il n'y a que De Grandes Espérances que je n'avais pas lu. J'arrivais au moment où Elisabeth faisait la rencontre de Mr Darcy, personnage orgueilleux, et hautain, quand il entra dans la pièce.

Je levais la lampe vers lui, mais il était cagoulé. Je crois qu'il avait prévu que j'essaierai de le regarder.

— Si tu n'éteints pas la lampe je resterai comme ça.

Je l'admirai un moment, une grande carrure athlétique, des muscles visibles sous son T-shirt, j'aperçus ses yeux bleus, et son regard éteint. J'éteignis enfin la lampe, la posait sur le sol, et je l'entendis retirer quelque chose, sûrement sa cagoule.

— Tu as réussi à t'habiller ?  Ils ne sont pas trop grands ? Je les ai trouvés dans une armoire en haut. Une pointe d'inquiétude était présente dans sa voix.

— Non tout va bien. Merci pour les livres et surtout pour la lampe. Répondis-je faiblement.

— Je suis content que cela te convienne. Je ne suis pas censé te parler, mais tu as l'air...

— Seule ? Ah ! Alors écoute, oui ! Passer mes jours à dormir ou à observer le plafond.. C'est sur qu'on ne se sent pas seule !

— Je t'ai déjà dit que je ne pouvais rien faire. Je suis obligé de te garder ici, et ça aussi je l'ai déjà dit.

— Oui, oui à part ça rien ne change. Je suis toujours là, et je ne sais pas pourquoi. Je n'ai rien fait de mal. Toi tu me connais, moi non. Tu m'as déjà vu, moi je ne sais même pas ton prénom.

— Je ne peux rien te dire. Je risquerai de mettre la vie de quelqu'un en jeu.

— Comment pourrais-t-on savoir que tu m'as parlé ?

— On ne sais jamais ! Imagine, si on l'apprend, je pourrai perdre quelqu'un. Ou si tu l'apprends et que tu t'échappes, tu me dénonceras et je mourrai.

— Comme si je pouvais m'échapper..Dis-je dans un rire sarcastique.

— Je suis désolé. Je dois y aller. Ils m'attendent.Et il s'éloigna. J'étais à nouveau seule, et je me replongeais dans ma lecture. En pensant à ma famille je finis par tomber dans un sommeil profond, auquel je n'avais pas eu droit depuis des mois.

***

Je fus tirée des limbes du sommeil par quelque chose qui me chatouillait. Une plume.

Il était là.

Je brandis ma lampe dans l'espoir de le voir. Évidement il était encore masqué, mais cette fois juste avec un sweat à capuche. Je pouvais voir sa mâchoire finement ciselée, et ses lèvres fines, incurvées dans un léger sourire. Puis il baissa la tête, passa sa main entre les barreaux, et le faisceau lumineux retomba sur les draps.

↠ CaptiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant