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CHAPITRE 3

Un éclat de soleil au creux de la tempête.

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Le vent tape la roche et donne l'élan suffisant aux vagues pour venir s'exploser contre dans un rat de marrée salée. La tempête s'annonçant au large, sous des nuages devenus gris tout comme le ciel qui les supporte. Peter apparait là, son couvre-chef s'envole sous les rafales, alors que la pluie commence à peine à tomber. Il a encore le goût presque armer de sa potion dans la bouche quand il a une grimace, il n'aurait pas dû apparaître si proches des côtes, il croyait arriver directement sur l'une des îles de l'Archipel. Le voilà sur un pique rocheux, à l'extrême sud-est de la Nouvelle Amérique. Après le désert, après des étendus de forêts, on atteint des terres abritantes de longues côtes rocheuses, cachant en contre-bas d'imprenables plages d'un sable sombre qui s'étendent sur des kilomètres. Il y a peu de population ici, toujours promisse aux aléas de la météo. C'est la juste limite entre les deux morceaux détachés du nouveau continent américain. Peter est allé trop peu de fois dans ces endroits reclus. Personne ne vit ici, c'est un non-lieu pour la population, rapatriée ailleurs, étalée sur le reste du continent.

Ici est une terre battue et désertique, volcanique, froide, parfois chaude, ravagée par les tempêtes, rarement approchée par les navires. Pourtant, au loin, Peter sait que par-delà la brume, les Archipels se dressent et survie contre vents et tempêtes. En attendant, Peter doit trouver une solution pour s'y rendre. D'un long coup d'oeil circulaire, il fini par dénicher un îlot rocheux sur lequel un phare de pierres a été bâtit. Le sorcier fait apparaître sa baguette d'un claquement de doigts. Il a soufflé un sortilège et s'est volatilisé dans un nappage de fumée sombre, pour apparaître sur la coursive arrondie située au sommet du phare, longeant l'intégralité de ce dernier. Dans un bruit lourd, son éclairage tourne, bravant les épais nuages de pluie de la tempête qui cette fois, est réveillée. Peter peut sentir que sa magie se heurte à un mur invisible qu'il peine à comprendre, il sent qu'il ne peut aller plus loin en glissant jusqu'aux Archipels.

Il peste en affrontant la fatalité de l'instant, il va devoir trouver une solution pour pouvoir traverser les flots. Il a levé sa baguette et un filament vert en est sortit et a été projeté au loin, traversant le paysage, survolant l'eau en cloche, jusqu'à disparaître du champ de vision du sorcier. Le sortilège finit par stopper sa route en plongeant dans l'eau chahutée par les vagues, des kilomètres plus loin. La lumière s'est entendue sous la surface, comme les anneaux d'une pierre jetée à l'eau, éclairant l'océan sur une longue distance, jusqu'à remonter en direction du phare sur lequel attend le sorcier.

Le vent siffle, le silence frappe, la solitude est immense, seulement, tout ce tableau se retrouve brusquement troublé quand de l'eau émerge un imposant vaisseau qui fut probablement pirate jadis. Il émerge, en éclatant les vagues et laissant la pluie marteler sa coque aux planches abîmées. Le sortilège semble s'être infiltré dans les entrailles du navire, longeant les trois mâts, serpentant sur le pont, s'enroulant à la barre. Les voiles dépliées, bien que percées, s'accordent malgré le vent en contre-sens et parviennent, par magie, à rapporter le navire jusqu'au phare. De là, Peter quitte son perchoir et apparaît sur le pont supérieur. Les vagues éclatent contre la coque de bois et l'eau passe entre les rambardes qui ferment le pont, entre-ouvertes parfois pour des canons qui n'ont plus tirés depuis des siècles peut-être.

Sans magie, jamais aucun navire saurait braver la tempête désormais bien installée, ils finiraient tous par sombrer ou bien percuteraient-ils la roche d'une côte. Sans magie, il aurait fallu attendre que le calme revienne enfin dans les cieux. Mais Peter n'est pas patient, son sortilège est puissant et saura mener le navire jusqu'aux Archipels, peu importe la hauteur des vagues, peu importe le vent, peu importe la pluie. Le sort stabilise même le navire sur les vagues et, bientôt, il commence à prendre le large, déchirant les vagues devant-soi comme si s'agissait-il de sable. Bientôt les voiles s'engouffrent, bientôt les côtes sont loins.

LE DERNIER SORCIER LIVRE 1 [STATUT : PUBLIÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant