NDA

603 63 130
                                    

Non, cette fois je résisterai à l'envie de placer la chanson de Billie. Par contre je vous précise que j'ai fait le dessin en média avec mes petites mains. (Accordez lui de l'importance svp, ça m'a prit des plombes.)

HELLO

À l'heure où je publie ses lignes nous sommes le 31 Mars, Journée Internationale de la Visibilité Trans. Occasion parfaite pour revenir sur les propos de JK Rowling qui en temps que fan et personne concernée me font hérisser les poils. 

Mais, sachant que ce que j'aime c'est écrire des histoires, ce qui est article, trucs un peu plus concrets, ça ne m'intéresse pas trop en temps que personnalité intuitive et observateur du monde abstrait (INFJ plus précisément, fonction dominante d'intuition introvertie... mais je m'égare.) 

Je trouve que la fiction est un moyen plus créatif de faire passer des idées et que le fait d'avoir plusieurs personnages permet d'être plus nuancé∙e. J'aime pas imposer mes opinions, je sais qu'elles risquent de changer c'est même sûr, alors je ne veux pas écrire un genre de traité philosophique avec lequel je ne serai pas forcement d'accord pour toujours. Je ne veux pas figer mes opinions, mes idées, je veux qu'elles se développent et que je puisse encore apprendre, comprendre, déconstruire, construire. Et dans une histoire tout ça est plus simple, car même si tout oeuvre est politique, tout oeuvre est également libre d'interprétation. Ce que disent les personnages c'est ce que disent les personnages, pas forcement ce que pense l'auteur∙ice. Et on peut toujours se concentrer sur l'histoire en faisant abstraction des points qui nous dérangent. 

Avec Harry Potter, par exemple, je fais souvent abstraction de la grossophobie omniprésente, des caricatures antisémites en guise de Gobelins, du queerbating avec Dumbledore... j'ai conscience que ses points là n'ont pas été voulu par l'autrice. Que comme tout individu elle vit dans une société et une culture qui lui apprennent à penser d'une certaine façon. C'est pour ça qu'on dit souvent que les oppressions sont systémiques : parce que notre société est raciste, homophobe, transphobe (etc) et que même avec les meilleurs intentions du monde nous le sommes tous∙tes d'une certaine manière. C'est normal, parce que c'est encré en nous depuis notre enfance. En revanche ça ne veut pas dire qu'il faut se conforter la dedans et penser que ça nous donne le droit d'être des oppresseur∙euses. Tout ça pour dire, une oeuvre qui n'avait pas de mauvaises intentions mérite qu'on la replace dans son contexte selon moi. <--- Cette opinion là, par exemple, est juste la mienne et peut être remise en question, vous avez tout à fait le droit de ne pas être d'accord et moi même je ne serai peut-être pas tout à fait d'accord avec plus tard. Je vais changer, je vais gagner en maturité et plus le temps passera plus ma mentalité changera et j'ouvrirai et on ouvrira les yeux sur des problèmes qu'on ne voyait pas. C'est le principe du progressisme. 

Mais si de certains choix de JKR dans les Harry Potter sont "problématiques" aujourd'hui alors que dans le passé on ne voyait pas le problème et que JKR n'a probablement pas écrit ça avec un regard malveillant, l'opinion qu'elle a choisie de défendre depuis quelque années n'est pas le résultat d'une oppression systémique, intériorisée ou banalisée. Si JKR est transphobe c'est un choix, ce n'est pas inconscient. Elle sait que ce n'est pas bien. Elle a toutes les resources pour comprendre pourquoi ce n'est pas bien, elle refuse juste des les entendre, c'est pour ça qu'on ne peut pas faire abstraction de sa transphobie, donc ce n'est pas excusable tant qu'elle n'a pas fait d'excuses, ce qu'elle ne fera surement pas. 

(Je crois que j'ai encore un peu divagué.) 

Bon tout ça pour en venir à l'explication du concept de ce que vous êtes en train de lire. (Oui j'aurai pu commencer par là mais, comme je l'ai dit, je suis INFJ -tout comme notre bon vieux Dumby, et notre pas-très-bonne-et-pas-très-vieille JK aussi d'ailleurs- et j'ai donc une passion non-avouée pour les phrases à rallonge qui ont toujours l'air très sages et dramatiques. -Enfin, à l'écrit, parce que à l'oral je ne sais pas aligner trois mots.-) 

Rowling,Où les histoires vivent. Découvrez maintenant