Je déboucle la ceinture de sa voiture sous son regard persistant et je rougis, à nouveau. Bon sang ! On dirait une gamine et ça m'énerve.
<< — Tu ?
— Je dois y réfléchir... >>
Ses yeux me transpercent et je peux y lire toute la déception dans ceux-ci. Je dois rêver. Tout simplement.
<< — Je n'ai jamais fais ça, rajoute-je en avouant que c'est — évidemment — la première fois pour moi alors qu'il semble habitué à ce genre de « relation ».
— Très bien, je comprends.
— Ça ne veut pas dire non.
— Mais ça ne veut pas dire oui. >>
Il semble se parler à lui-même et pour toute réponse je lui souris de toutes mes dents. Je lance un « on verra » qui donne l'effet d'une femme qui a l'habitude de draguer et qui a les cartes en mains (alors que c'est tout l'inverse) et je lui demande son numéro.
<< — Mon numéro ? Mon numéro de portable ?
— Oui, ça sera plus simple pour communiquer que l'application du boulot...
— Mais et si tu refuses, il te servira à quoi ? me taquine-t-il.
— À rien en effet mais je le supprimerai, je réponds avec une arrogance qui ne lui échappe pas puisqu'il se met à rire en commençant à dicter les chiffres. Au revoir, Amaury.
— Bon week-end Élisabeth. >>
Il m'offre un sourire de dragueur et je sors de la voiture les joues légèrement (énormément) rougies par l'atmosphère qui se dégageait entre nous. Mais aussi par la gêne et la timidité qui prennent possession de moi lorsqu'il est là. Je m'avance vers l'entrée principale et je me retourne pour le voir s'éloigner et je constate qu'il était en train de mater mon postérieur ! Je lève les yeux au ciel et le salue une dernière fois alors qu'il, pris en flagrant délit, me sourit de manière coquine.
Bon sang, ce mec ultra canon, veut qu'on devienne un plan cul régulier lui et moi alors que je suis sacrément moche et grosse par rapport à lui. Merde. Peut-être que c'est ce qu'il cherche baiser une grosse pour voir ce que ça fait et dès qu'il aura mieux, il m'ignorera complètement. Est-ce que je suis prête à accepter de vivre un échange purement sexuel avec un homme ? Tous mes autres partenaires (et il n'y en a eu que deux sur les quatre relations) se sont bien foutus de moi et j'étais pourtant sincère dans mes sentiments. Ici, le principe c'est qu'il n'y a aucun sentiment, c'est peut-être plus facile ? Ce qui m'intrigue, c'est qu'il semble réellement me désirer... si ce n'est pas un test peut-être que son type ce sont les grosses ? Non, je dois certainement me tromper, j'ai bien vu comment il matait régulièrement Morgane avec qui il passe beaucoup de temps. Si on est PQR est-ce que ça veut dire qu'on a le droit à d'autres relations en même temps ? Enfin, je doute fort que moi je puisse en avoir plusieurs mais lui... c'est autre chose. Cette question que je me pose me rappelle que je ne connais rien de cet homme avec lequel j'ai passé deux moments imprévus. Je rougis à cette pensée et je décide d'en parler avec ma meilleure amie.
(...)
Je termine de pianoter sur le clavier de mon téléphone et je souffle un bon coup en fermant les yeux avant d'envoyer le message à mon nouveau partenaire sexuel. Uniquement sexuel.
* Je suis réellement en train de faire une grosse connerie. Grosse, comme moi. *
21h06
// J'accepte. \\Mon pouls s'accélère malgré moi et je crois que mon cœur s'arrête de battre un instant lorsque j'entends la sonnerie de mon téléphone retentir même pas trente secondes après l'envoie de mon message. Abigaïl m'a convaincue.
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Entre tentations et confusions
RomanceÉlisabeth Lefèvre est une jeune femme de vingt-trois ans qui réussit tout dans la vie. Excepté en amour. En manque de confiance, elle finit toujours par détruire toute relation - qu'elle soit amicale ou amoureuse - avec chaque homme qu'elle rencontr...