Les boîtes en carton

61 2 0
                                    

Je ris nerveusement à l'entente de ces mots. Je crains que ma meilleure amie se soit trompée en m'envoyant cette « aide ». Je ne vais certainement pas demander à quelqu'un qui a bu plus qu'un verre de me ramener chez moi.

<< — C'est bien gentil mais... vous avez un peu trop bu, je ne préfère pas. >>

Je n'y vais pas par quatre chemins et je refuse son offre. Il rigole et me regarde sérieusement.

<< — Je n'ai bu que deux verres et le dernier remonte à plus d'une heure. Je suis parfaitement apte à vous ramener chez vous, en plus je passe par là pour rentrer chez moi. >>

Sa proposition est tentante et si je me fie à ce qu'il dit, il n'est peut-être pas si éméché que ce qu'il en a l'air.

<< — Mais si vraiment ça vous dérange, j'ai cru comprendre qu'un certain Vincent se proposait et-

— J'accepte votre offre, je l'interrompt et il me sourit victorieux. >>

Lorsqu'on sort de la maison, je vois cet homme incroyablement beau se diriger vers une impressionnante moto. Je crois que je commence à regretter d'avoir accepté sa proposition. Je déglutis quand je comprends qu'il s'agit bien de son véhicule. Amaury remarque ma réaction et me tend un casque en me soufflant qu'il fera très attention et qu'il n'ira pas vite. Il en sort un deuxième et au bout de quelques minutes — après avoir observé chaque détail de sa moto — je monte sur l'engin pas très rassurée même si tout m'a l'air en ordre. Il lève les yeux au ciel en rigolant face à mon attitude. J'espère qu'Abigaïl sait dans quoi elle m'a embarquée en m'envoyant le cousin de son compagnon.

C'est une première pour moi de monter sur une moto et je crains ne pas savoir comment m'y prendre. Je ne sais pas comment me positionner sans le déranger ni où mettre mes bras ni rien en fait. Je suis totalement perdue et comme s'il avait lu dans mes pensées, il démarre en mettant les gazes et je ne peux m'empêcher de finalement m'agripper à lui. Il m'avait promis qu'il n'irait pas vite !

<< — Amaury s'il vous plaît, moins vite, dis-je au bout de quelques minutes.

— On est même pas à quatre-vingt kilomètres heures, me répond-il assez surpris.

— C'est pas les mêmes quatre-vingt kilomètres heures qu'en voiture alors, je murmure dans mon casque pour être sûre qu'il ne m'entende pas. >>

Il rigole et ralentit sa conduite alors que je m'accroche à son torse comme je m'accrocherai à une bouée de sauvetage en plein océan.

En même pas vingt minutes, nous arrivons devant mon appartement. Amaury me dépose devant mon immeuble et en descendant de sa moto, je manque de tomber mais il me rattrape par la main.

<< — C'était votre première fois, je me trompe ?

— Merci. Première et dernière fois, je rigole en rougissant.

— On dit tous ça... mais quand on y goûte, on en veut encore.>>

Je sens comme un double sens dans sa phrase mais je ne relève pas. Amaury descend de son engin et retire son casque en me regardant droit dans les yeux. Je suis parfaitement déstabilisée car jamais aucun homme ne m'a regardé de cette manière. Je détourne les yeux ne me sentant pas à l'aise. Il me dit au revoir et me dit qu'il a été ravi de faire ma connaissance. On se sourit. Je le remercie une dernière fois et je pars sans un mot de plus. Je l'entends me rattraper et surprise je me retourne vers lui alors que j'arrive devant la porte d'entrée principale.

<< — Mon casque vous va comme un gant mais j'en aurai besoin.

— Oh ! Pardon, je suis confuse, dis-je un peu maladroite alors que je gardais ledit casque contre moi. >>

Entre tentations et confusionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant