our burning dreams - jjk; kth

chapitre 11

Hiver de 2013

MP3 de Jeongguk
_ The solver, SHINHWA
_ Lesson 2, EPIK HIGH

La porte de la chambre claqua soudainement, réveillant Taehyung qui n'était de toute manière pas plongé dans un sommeil profond. Il ouvrit les yeux et les cligna plusieurs fois de suite, son esprit engourdi se demandant ce qu'il se passait. Il réalisa, au bout de quelques secondes, que cela devait être Jeongguk, et referma les yeux, rajustant la couverture d'un geste volontairement lent. Il ne voulait pas que son ami réalise qu'il ne dormait pas. À vrai dire, notre protagoniste ressentait pour la première fois quelque chose qui s'apparentait à de la gêne.

Il écouta Jeongguk s'affairer dans la chambre. Ce dernier marchait sur la pointe des pieds mais faisait un peu de bruit. Il avait annoncé au plus âgé qu'il allait à la bibliothèque en début de soirée, et ne revenait que quelques heures plus tard. Il devait être au moins deux ou trois heures du matin. Sa maladresse était donc compréhensible, et Taehyung sentit son coeur se serrer quand il imagina son meilleur ami travailler pendant des heures sans faire de pauses. Il connaissait très bien Jeongguk, et savait que ce dernier avait tendance à se réfugier dans les devoirs quand quelque chose le perturbait ou le contrariait. Quand il avait, par exemple, appris que Youngran attendait un enfant, ses notes déjà excellentes avaient encore augmenté. Le plus jeune traversait la chambre dans le noir, probablement éclairé par la lampe de son téléphone. Taehyung entendit le bruit de vêtements qui glissaient, puis un petit grognement de douleur quand Jeongguk se cogna contre un meuble. Il sourit malgré lui. Puis le souvenir du rêve lui revint et il grimaça, enfonçant sa tête dans son oreiller.

La veille, Taehyung était allé se coucher, comme d'habitude, dans le lit du colocataire de Jeongguk. Il avait dit bonne nuit à son ami, qui travaillait encore à son bureau, avait fermé les yeux et s'était endormi. Notre protagoniste faisait en effet partie de ces personnes très agaçantes qui avaient la capacité de faire des nuits complètes dès qu'ils s'allongeaient sur une surface plate. Plongé dans un sommeil profond, Taehyung avait d'abord fait des rêves insignifiants, qui allaient du magasin de vêtements à une invasion d'aliens mi chats mi autruches. Puis il y avait eu ce songe là, qui le perturbait énormément.

Il était assis dans la chambre de Jeongguk, celle de l'appartement de sa mère. Ils étaient tous les deux installés devant le bureau du plus jeune. Ce dernier avait un livre à la main et prenait des notes sur une feuille, cependant le contenu semblait un peu différent de celui de d'habitude. Il y avait en effet, dessinées au stylo noir, des guitares, mais également des notes de musique et même des portées. Il s'agissait ici du propre esprit de Taehyung qui n'aurait bien évidemment pas été capable de restituer ce que Jeongguk apprenait réellement à l'école. Cela faisait trop longtemps qu'il avait arrêté les maths.

- Le ré se place là, expliquait son ami de son habituel air imperturbable. Il faut que tu places les notes sur la portée, comme je suis en train de le faire.

- Mais... dit Taehyung. Jeongguk-ah, je sais déjà tout ça. J'ai appris ça à l'école primaire.

Le plus jeune l'ignora, comme s'il n'avait pas entendu sa remarque, et se remit à écrire sur la feuille. Taehyung avait beau plisser les yeux, il n'arrivait pas à lire son écriture, déformée par son cerveau endormi.

- Bon, maintenant, il faut que tu ranges les bottes dans les bonnes étagères, lâcha ensuite Jeongguk.

- Quoi ? s'exclama Taehyung.

Quand il tourna la tête, ils n'étaient plus installés au bureau, mais se trouvaient dans la réserve du magasin de vêtements. Il s'agissait d'un endroit que notre protagoniste appréciait. Il y avait d'immenses étagères qui montaient jusqu'au plafond, remplies de vêtements et de chaussures soigneusement rangées. La pièce était éclairée par de nombreux néons, donnant l'impression qu'il faisait jour alors qu'il n'y avait aucune fenêtre. Taehyung s'y rendait d'habitude pour ranger, naturellement, mais également pour appeler des gens quand il avait besoin d'un peu d'intimité, ou échanger des potins avec des collègues. Quand les clients étaient particulièrement désagréables, il allait y faire une pause et faisait des exercices de respiration pendant quelques minutes.