our burning dreams - jjk; kth

chapitre 19

Printemps de 2019

playlist de Chaeyoung :
_ please me, CARDI B, BRUNO MARS
_ raising hell, KESHA, BIG FREEDIA

Une première solution se présenta très rapidement pour Jeongguk en la personne de Suho.

À vrai dire, ce dernier se manifesta tellement vite que notre protagoniste lui-même fut surpris car il était d'habitude celui qui était en avance sur les autres. Quelques jours après son retour de Busan, notre cher Jeongguk reçut un SMS de la part de Suho qui lui proposait de manger avec lui, un soir. Ce n'était qu'une idée sans prétention, disait-il, car il savait très bien qu'ils étaient tous les deux occupés et qu'un imprévu pouvait arriver n'importe quand mais qu'il avait tout de même tenté. Le message provoqua deux réactions chez notre protagoniste : il fut d'abord surpris par cette proposition qui, à ses yeux, sortait de nulle part, puis songea qu'il s'agissait d'une bonne idée et répondit par l'affirmative. Très rapidement, Suho répondit à son tour en lui proposant une heure précise et un restaurant qui, très curieusement, était très tentant, si bien que Jeongguk lui envoya un nouveau message pour le féliciter pour ce choix. Cela laissa notre protagoniste exsangue car il n'avait pas l'habitude d'échanger autant avec des personnes qui ne faisaient pas partie de son cercle extrêmement proche mais il ressentait une forme de satisfaction d'avoir accepté, sans vraiment savoir pourquoi. Quelque chose en lui lui disait qu'il fallait donner à la proposition de Suho une réponse affirmative.

Naturellement, Jeongguk se retrouva de nouveau noyé sous le travail car, rappelons le, son patron lui avait inventé des jours de congé et il fallait à présent rattraper tous les dossiers en retard. Cela ne dérangea pas vraiment notre protagoniste qui accueillit cette distraction avec plaisir. Il était rassuré de retrouver son petit rythme habituel même s'il savait pertinemment que tout cela n'allait pas tarder à s'effondrer. Ce n'était pas un instinct, quelque chose d'extérieur. Non, Jeongguk sentait qu'il allait tout bousculer lui-même, détruire une partie de ce qu'il avait construit pendant des années. La seule question était quand. Il ne pouvait se permettre de quitter son travail sans un plan de secours. Démissionner sans excuse était hors de question et démissionner avec l'excuse de ne plus vouloir travailler avec un harceleur sexuel était également hors de question car notre protagoniste savait que cela lui vaudrait de ne plus jamais trouver de travail dans le secteur dans lequel il était spécialisé. Se faire virer était purement impensable car cela laisserait une trace sur son dossier si parfait. En bref, Jeongguk était coincé mais il savait très bien qu'il finirait par trouver une solution car il avait fait déjà une grande partie du travail : il avait enfin décidé d'être totalement honnête avec lui-même.

Quand le jour du rendez-vous arriva, notre protagoniste manqua d'arriver en retard car il avait voulu passer chez lui pour se changer mais s'était rendu compte qu'il ne possédait aucune tenue décente pour un dîner au restaurant et était reparti en trombe, insatisfait. Jeongguk avait enfilé un sweatshirt noir et un pantalon de la même couleur en espérant que Suho ne se soit pas mis sur son trente-et-un et s'était dépêché de rejoindre sa voiture. Fort heureusement, son rendez-vous n'était pas encore là quand il arriva devant le restaurant et il se permis de pousser un soupir de soulagement. Pendant quelques secondes, Jeongguk se sentit parfaitement ridicule car il réalisa qu'il était en train d'attendre quelqu'un devant un restaurant pour un dîner à deux, chose qu'il n'avait absolument jamais fait. Comment suis-je censé me comporter ? Se demanda-t-il. Enfin, ce n'est pas comme je voulais le séduire, je n'ai pas réellement à faire d'efforts, finit-il par se rassurer. Puis Suho arriva et notre protagoniste regretta de ne pas avoir plus fouillé dans son armoire pour trouver une tenue correcte.

Suho avait beau ne pas porter de costumes ou de tenues extravagantes, il parvenait toujours à attirer l'attention des passants. Quelque chose en lui faisait que les gens l'observaient, se retournaient sur son passage, parfois. Jeongguk, qui peinait parfois à analyser ses semblables, se demandait de quoi il s'agissait précisément mais devinait bien que cela concernait son physique à peu près parfait. Suho ressemblait aux idols de Kpop que notre protagoniste voyait à la télévision et le rencontrer en vrai lui procurait toujours une drôle d'impression. Il s'agissait de quelque chose qu'il avait moins ressenti quand ils s'étaient re-croisés au restaurant, quelques semaines auparavant, car ils étaient tous les deux gênés et surpris mais depuis, le plus âgé semblait avoir repris un peu d'assurance et cela avait un impact sur son apparence. Peut-être qu'il a compris que je ne l'emmènerai pas dans ce fameux karaoké et qu'il n'a plus peur de moi, songea ironiquement Jeongguk en se rappelant de ce souvenir de lycée. Peur ou pas peur, Suho était très beau et il le savait, mais il avait dépassé le stade de l'insolence et arborait à présent cette désinvolture tout à fait charmante qui attirait bien plus les regards.