chapitre 20

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Printemps de 2019

playlist de Taehyung :
_ Reflections, THE NEIGHBOURHOOD
_ Lost one, EPIK HIGH, KIM JONG WAN

La période qui suivit fut particulièrement étrange. Jeongguk avait l'impression d'osciller entre un rêve et la réalité car tout lui semblait trop absurde pour être vrai. Il préparait son départ de la banque et, après avoir accepté l'offre, son arrivée à son nouveau travail dans l'entreprise de Suho avec une sorte de fébrilité qui ne lui ressemblait pas. Notre protagoniste, si calme, composé, d'habitude, se sentait nerveux et savait très bien que cela venait de ce changement soudain. Cela faisait des années qu'il était employé à la banque et il avait considéré y rester jusqu'à un certain âge car, jusque là, cela avait été son seul projet professionnel. À ce moment là, pourtant, un nouveau changement l'attendait et il se demandait comment il fallait réagir. Les jours défilaient à toute vitesse, et, tout aussi rapidement, le printemps s'installait dans la ville. Jeongguk avait l'impression, tous les matins, d'être surpris par la progression du temps. Il se rendait au travail et se rendait compte que son départ approchait de plus en plus, alors que les jours, paradoxalement, ne faisaient que s'allonger. Il vivait plongé dans une forme de chaos qui ne lui déplaisait pas. Pour une fois, notre protagoniste avait besoin de vivre en dehors de son rythme habituel. C'était une question de survie.

Les journées défilèrent donc, à une vitesse qui lui sembla surnaturelle, et d'un seul coup, Jeongguk terminait son dernier jour à la banque. Il avait réuni ses affaires et les avait soigneusement rangées dans un carton pour que ce soit plus aisé puis avait pris le temps de saluer chaque collègue, en s'attardant particulièrement vers Minhyuk qui le regarda d'un air terrifié. Ces banalités l'ennuyèrent mais il ne pouvait pas y échapper.

Notre protagoniste ne put s'empêcher de compter les minutes qui le séparaient de son départ. Ce soir-là, parce qu'il ne devait plus rien à l'entreprise, il pouvait se permettre de partir à l'heure et attendait dix-sept heures avec une impatience non dissimulée. Le temps, pourtant, parut passer bien plus lentement que d'habitude, mais il savait très bien que la consultation intensive de sa montre et de son téléphone n'aidait pas. Comment puis-je avoir si hâte de quitter ce travail que j'ai tellement voulu ? Songea-t-Jeongguk avec ironie. Puis il réalisa qu'il était dix-sept heures et une minute et qu'il n'avait plus rien à faire là. Naturellement, ses considérations philosophiques furent mises de côté et notre protagoniste se leva d'un bond, attrapa le carton qui contenait ses affaires et quitta le bureau en saluant ses collègues pour la dernière fois.

Tout lui sembla étrange, en partant. Il eut l'impression qu'il n'avait jamais réellement regardé les immenses bureaux en open space, l'ascenseur luxueux, les quelques plantes en plastique utilisées pour décorer l'espace de travail, les machines à café, même certains collègues. Jeongguk prit le temps, une nouvelle fois, d'observer ces éléments, de leur donner une importance, puis appuya sur le niveau zéro de l'ascenseur sans plus d'états d'âme. C'est bon, maintenant, se dit-il, pas la peine d'insister. Il se fit la réflexion qu'il devait garder Miso le soir même et que passer du temps avec la petite lui ferait du bien, car elle représentait à ses yeux une compagnie plus agréable que tous ses collègues réunis — Yumin, qu'il respectait, était bien évidemment mise à part dans cette comparaison.

Les plans de notre protagoniste furent cependant mis de côté quand, en sortant pour rejoindre le parking souterrain, il fut soudainement intercepté. Il sentit une poigne solide l'agripper et le tirer avant même qu'il ne puisse se défendre, et il fut forcer de resserrer sa prise autour de son carton. Naturellement, Jeongguk, qui avait pris des cours de self defense, pensa immédiatement à la manière la plus adéquate de se dégager de cette poigne de fer et se tendit pour riposter avant de réaliser qu'il s'agissait de Seongyeom qui l'observait d'un air surpris.

our burning dreams - jjk; kthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant