VIII. Guérison

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Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit. L'épisode d'hier soir m'avait confirmé que la relation entre Croyance et sa mère adoptive était plus qu'anormale. Le sort que je lui ai lancé ne fera plus effet dans quelques heures, et la douleur reviendra.

Victor se réveilla, et vint se poser sur mon torse, réclamant sa nourriture. Forcée par celui-ci, je me levai, coupai deux bouts de viande cru que je mis dans une petite coupelle et que j'apportai dans la cage de Victor. Il se jeta dessus et dévora toute sa gamelle en un rien de temps.

De mon côté, je pris une douche, mangeai mon petit déjeuner, me brossai les dents, m'habillai simplement et je pris un livre nommé : « Comment s'occuper d'un animal fantastique ? ». Je m'étais fixé l'objectif de lire un chapitre par jour, mais je connaissais déjà toutes les informations de ce livre. Étant une experte en la matière, je n'apprenais rien, je révisais.

Ce jour-ci, impossible de me concentrer. Je dû relire 4 fois la même phrase avant de comprendre son sens. Croyance occupait tout mon esprit. J'étais inquiète pour lui, est-ce qu'il allait bien ? Est-ce que sa mère l'avait laissé tranquille après mon arrivé soudaine ? Je devais en avoir le cœur net. Je fermai le livre d'un coup tellement sec que Victor fit un bond dans sa cage. Je pris ce dernier que je mis dans ma poche, j'enfilai une veste, mes chaussures, et je partis dans la direction de l'orphelinat.

Je savais que l'accueil n'allait pas être cordial, et je n'en attendais pas moins, à vrai dire, j'ose espérer que la mère adoptive de Croyance ne sera pas présente. Je n'ai pas envie d'utiliser un sortilège impardonnable et goûter à la Prison d'Askaban.

Arrivée devant le bâtiment sinistre, la porte était déjà ouverte, alors j'entrai doucement à l'intérieur, me frayant un chemin parmi les enfants. Lorsque je croisai un adulte, celui-ci m'annonça que Croyance, sa sœur et leur mère adoptive n'étaient pas là ce matin. Ils seraient partis à la mairie pour une raison qu'il ignore. Ni une ni deux, à la sortie de l'orphelinat, après m'être assurée que personne ne me vit, je transplanai.

Lorsque j'arrivai devant l'immense bâtisse, je fis un sortilège afin d'appeler ma cape d'invisibilité que j'avais acheter dans une brocante de moldu. Le vendeur de celle-ci avait prétendu que le motif était démodé, alors il m'avait fait un prix plus que convenable pour un objet si précieux.

-« Accio Cape d'Invisibilité ! »

J'attendis quelques minutes, adossée à un mûr d'un bâtiment. Puis, au loin, j'aperçus un voile gris voler vers moi. Je priai pour qu'aucun moldu ne le voit, je l'attrapai, et me la posa sur les épaules. Désormais, personne ne pouvait me voir, mage ou non mage.

A l'intérieur de cette mairie, tout était très propre, et les gens étaient habillés d'une manière à ce qu'au premier regard, on sache qu'ils sont importants. Comme je l'ai dit précédemment, le bâtiment est immense, je n'ai aucune idée de comment je peux retrouver Croyance avec tous ces escaliers et ces couloirs interminables.

Par chance, une voix m'intrigua. Une voix familière, qui venait de l'étage. Je monta les marches rapidement, en prenant soin de ne pas toucher les moldus qui circulaient. Je marchai afin de me rapprocher de cette voix féminine, d'une vieille femme. Elle avait l'air énervé, elle criait, semblait hystérique. Aucun doute, c'est bien la mère de Croyance. Lorsque j'arrivai devant la porte qui nous séparait, je n'avais nul besoin de coller mon oreille afin d'entendre la conversation, elle était audible dans tout l'étage.

Un homme dit :
-« Ma foi, vous êtes complètement folle madame, la magie n'existe pas, tout le monde le sait. »

Celle-ci répondit d'un ton faussement poli :
-« Regardez autour de vous enfin, nous ne sommes pas seuls, les sorciers sont parmi nous, nous devons nous battre face à ces monstres ! »

L'homme se mit à rire, et répliqua d'un ton froid :
-« Rentrez chez vous, vous et vos tarés d'enfants, je ne veux plus vous revoir dans ce bâtiment. »

La porte s'ouvrît brusquement, et je vis sortir la mère furieuse, et Croyance, qui tenait sa sœur par la main. Je m'approchai du groupe, et pris la main de Croyance dans la mienne, afin de lui faire entendre ma présence. Celui-ci fit un petit mouvement de recul sous le coup de la surprise, mais accepta ce geste lorsqu'il le comprit.

Nous marchâmes ensemble, puis, juste avant d'arriver à l'orphelinat, Croyance annonça à sa mère :
-« Je vais distribuer des prospectus. »

La vieille dame ne répondit pas, ne montra aucun signe d'objection, alors, Croyance et moi, nous nous éclipsions du groupe. Lorsque nous arrivâmes dans une petite ruelle où personne ne pu nous apercevoir, j'enlevai ma cape. J'embrassai sa joue froide, qui frémit à mon contact.

-« Comment vont tes blessures ? » demandai-je

-« La douleur se réveille, je recommence à avoir mal... »

-« Je ne peux pas te guérir complètement dans la rue, tout ce dont j'ai besoin est chez moi. Est-ce que tu... veux bien qu'on y aille ? »

-« Tant que je ne rentre pas après 17h30, ça me va. »

Je tendis ma main, et il l'attrapa.

-« Tu vas peut être avoir envie de vomir, mais tu vas vite t'y habituer. »

Il n'eut pas le temps de dire un mot, je transplanai dans ma maison. Croyance mit un peu de temps à retrouver ses esprits, et pendant ce temps j'allai chercher les médicaments nécessaires pour guérir ses blessures.

-« Assieds-toi. » lui dis-je poliment

Il observai avec émerveillement mon petit et étroit appartement, tout plein d'objets magiques inconnus pour lui.

-« Je... je pense que ça serait plus judicieux si tu... enfin... tu vois... » annonçais-je d'une voix tremblante

-« Si je ? » me demanda-t-il

-« Si tu enlevais ton haut, afin que je puisse avoir accès à ton dos... »

J'étais très gênée de faire cette demande, mais il ne broncha pas, et fit ce que je lui demandai.
Je me mis derrière lui, et observai attentivement les profondes coupures créées par la ceinture utilisée par la mère de Croyance.
J'avais mal pour lui. Je pris les éléments nécessaires pour la guérison, et lui annonçai :

-« Ça va piquer, mais c'est pour ton bien. »

L'ange gardienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant