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<  MATHIEU PRUSKIOCTOBRE 2020

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< MATHIEU PRUSKI
OCTOBRE 2020

Je pouvais entendre sa voix s'échapper de la pièce lorsque je me tenais devant la porte de sa chambre. Elle que j'avais toujours connue lugubre semblait désormais rire, et ça, ça m'intriguait.
J'étais archi curieux, je voulais voir ce qui pouvait bien lui arracher ce son si rare lorsqu'il était sincère.
Alors doucement, j'ouvrais et rentrait.

Dune était en facetime, face à sa fenêtre ouverte sur la mer, une clope à la main. Le léger vent d'automne faisait voler ses cheveux blonds, sans trop en faire non plus. Juste assez pour qu'ils dégagent de temps à autre sa nuque que je voyais marquée d'une couleur violacée.

Mon œuvre à moi, pas à Victor.

Mes yeux ne pouvaient se détacher des traces que j'y avais laissé, et je sentais un sourire m'échapper en m'y attardant trop. Mon envie de sortir me promener avec la blonde se décuplait quand je comprenais que ce qu'elle arborait marquait mon territoire. J'avais terriblement envie de l'exposer à toute l'île, et qu'ils sachent tous qu'elle était à moi.

Pour ces quelques jours, en tout cas.

Je redoutais le retour sur Paris et donc la redescente sur Terre — ou aux enfers pour elle.
Son quotidien était synonyme de torture, elle et moi le savions parfaitement.
Je ne voulais pas de cette souffrance pour elle. Je voulais juste effacer les cicatrices que la douleur laissait en elle.
Alors à ce moment, rien n'importait plus que le bonheur que traduisait son rire. Je ne voulais pas non plus être son créateur. Je voulais juste qu'il soit créé.

Je voulais qu'elle soit heureuse ma Dune.

— Meuf, faudra que tu m'expliques comment t'as réussi à poser des congés aussi vite. Je pense que moi si j'en demande pour là demain tout c'que je pose c'est des heures supp frère.

Le nouveau rire de la vacancière me tirait une fois encore de mes pensées, sa douceur prônant sur le fatalisme de mes idées.

— Je peux même pas t'aider, c'est mon ami qui les a posé pour moi dieu merci, répondait-elle. Faut lui demander à lui.

Je lâchais un « de rien » presque inaudible et il provoquait un sourire de sa part quand elle se tournait vers moi, remarquant ma présence.

— Il est là ? Il ressemble à quoi ? Je peux le voir ?

— Ah désolée ma vie c'est un secret d'état ça.

— Secret de mon cul oui, espèce d'égoïste tu veux juste le garder pour toi. la meuf riait et la mienne aussi. Je vais te laisser faut que j'aille bosser moi. Passe vite à la casba quand tu rentreras, même Sohan demande de tes nouvelles.

— J'y penserais, elle concluait en relançant un peu de fumée au rythme de ses mots.

— T'es sûre tu veux pas me le montrer ?

promiscuous - 𝘱𝘭𝘬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant