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<  MATHIEU PRUSKIOCTOBRE 2020

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OCTOBRE 2020

Sa main toute tremblante avait trahi toutes ses angoisses, l'empêchant formellement de toquer à cette porte en bois.

Je la comprenais. L'appréhension coulait dans mes veines comme une drogue, avec ses effets propres à elle, mais je me devais de garder la face. Pour Dune.
Car si la jolie blonde était incapable de bouleverser l'enquête avec un simple mouvement de main, moi, je me devais de le faire. On avait besoin de réponses. Seul un mur nous séparait d'elles.
Et d'une vérité tant convoitée.

Si convoitée que dès que Dune avait pleinement compris ce qu'elle tenait devant elle, cette nuit-là sur la plage, la douleur de ses yeux s'était mutée en lueur d'espoir.

La vraie identité de Victoire, elle s'offrait à nous sur un plateau d'argent. Récompense de l'univers pour ces heures de travail acharné avec un cruel manque d'indices.
On l'avait trouvée, l'aiguille dans la botte de foin.

J'avais vu ma blonde renier sa peine et la ranger sur le côté, comme on rangerait un couvert dans un tiroir fermé. Et moi qui avais craint une dispute, je m'étais retrouvé à tenir sa main pour l'encourager à tenir en lui contant juste comment le détail de ses origines m'était revenu en la tête.
Là-dedans, le deal était simple. Je prétextais un putain de manque de créativité pour venir ici et la mettait autant que possible à l'écart, jusqu'à ce que ça aboutisse.
Si seulement ça aboutissait.
Alors ensemble, un peu maladroitement et sans grande confiance, on avait envoyé un message au numéro indiqué sur la feuille.
Et presque immédiatement, le numéro nous avait appelé. J'avais foncé dans mes notes d'iphone pour marquer l'adresse que la fille derrière le combiné nous avait communiqué, et Dune avait tout géré l'appel toute seule comme une grande. Sans pleurer.

À peine deux minutes plus tard, un nouveau message sonnait son arrivée.
Ils étaient réveillés, et plus que prêts à nous rencontrer. Malgré l'heure tardive.
Rien que pour ça, je ne m'étais jamais autant félicité d'avoir eu le culot de freiner la conso de quelqu'un, puisqu'un seul coup d'œil vers mon amie me montrait qu'elle n'avait pas l'air trop ailleurs. Se ramener défoncée devant les parents de son amie disparue, laquelle mentait sur son identité depuis le début, c'était archi pas idéal.
Mais pas besoin de drogue pour que la situation devienne oppressante.

Seules vingt minutes de marche nous avaient séparés de cette angoisse maladive mais exaltante. Paralysante par sa terreur mais stimulante de sa hâte.

Puisque c'était ce que nous avions, hâte. Mais peur. Mais hâte quand même.
Un mélange tout sauf sain.
Putain.

La peur avait retenu la main de Dune. La hâte avait dépêché la mienne. Et repris la sienne, avec mon autre.
Le temps semblait s'être arrêté pendant que nous attendions, la respiration coupée quand je venais de toquer.

promiscuous - 𝘱𝘭𝘬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant