les bras d'un être aimé - xiaoaether

three

il était tard, et il y avait du brouillard dehors.
j'avais pas de vélo. ni le permis.
ni de voiture, en fait. j'avais que mes pieds pour marcher et ma bouche pour me plaindre.
la maison d'aether n'était pas *si* loin. en plus, un peu de marche, ça fait pas de mal. il répond pas à mes messages, et moi je vais marcher. c'est super rentable.
je vais juste voir ce qu'il se passe, et je reviens chez moi.
oui, il y a du brouillard.
oui, il pleut.
oui, il fait nuit.
mais si c'est pour aether, je suis prêt à rencontrer n'importe quel obstacle.

*TOC, TOC!*

- aether, c'est xiao.

*TOC, TOC!*

- ouvre, aether.

*TOC, TOC!*

- ...bon, tu me laisses pas vraiment le choix...

je m'écartais de la porte.
je suis pas très grand, mais j'ai de bonnes épaules. ça devrait le faire.
okay. un, deux...

*CRACK!*

...trois!

c'était sombre. tout etait éteint.
aether ne vivait pas tout seul, mais ses parents travaillaient de nuit. donc ça ne m'étonnait pas qu'ils soient absents.
j'allumais frénétiquement la lumière.
je suis pas du genre à avoir peur. mais... là, cette vue m'a terrifié.

- AETHER !

j'ai couru vers aether.
aether, agonisant au sol.
aether, avec une marre de sang autour de lui.

- aether. aether, réveille-toi.

- ghn...

il respirait. et moi, j'ai soupiré.

- aether, je suis là, ça va aller. attends deux minutes.

- ah... xiao...

j'essayais de me lever, mais aether me tirait vers lui.

- ...reste, xiao.

- a-aether, t'es en danger. laisse-moi te soigner. je vais chopper quelques trucs dans la salle de bain, je jure--

j'ai jamais beaucoup pleuré dans ma vie. en fait, j'ai beaucoup pleuré une fois, puis après plus rien. c'est peut-etre pour ça qu'on disait que j'étais un rabat-joie. je ressens ni joie, ni tristesse.
pourtant, à ce moment précis, je n'avais jamais autant senti les larmes couler.

- laisse-moi partir.

- me laisse pas seul, xiao...

- je veux juste te soigner. qu'est-ce qu'il s'est passé ?

je demandais, mais au fond de moi, j'avais déjà eu une idée.

- le mec... il... il a dit...

le stalker.
ce putain de stalker.

- arrête de parler, t'épuises tes dernières forces...

- xiao... serre-moi dans tes bras, s'il te plaît..

je le serrai. le plus fort possible. j'aurais voulu mourir étouffé, à ce moment là.

- aether, meurs pas. je t'aime, aether.

- ah... xiao... tu sais quoi...?

- aether, meurs pas.

- mourir dans les bras d'un être aimé...

- me laisse pas seul, aether.

- ...c'est pas si terrible.