Thèmes imposés

Choisissez une planète

Thème : Choisissez une planète, l'une de notre système solaire, donnez lui uneHistoire, une population, un rêve de cette nation, et pourquoi pas un/une élu (e) ? 

Musique : https://www.youtube.com/watch?v=KoBvnRkuqxc 

NDA : Attention ! Passages pouvant choquer les âmes sensibles, merci de votre attention et bonnelecture. 

Aujourd'hui, je suis reine. 

Aujourd'hui je me prépare à voir mes mains tâchées de sang. 

D'abord c'est mon corps que l'on lave. Dans une pièce immense où seule se tient une baignoire, je m'avance. Mon corps entier s'immerge dans l'eau chaude, parfumée. Délicate. 

D'abord ce sont mes vêtements que j'enlève. J'enlève cette robe inutile pour une guerre. Son tissu est trop fluide, ma peau est nue, trop voyante. Vulnérable. 

Ensuite, c'est mon corps que l'on habille. 

Que l'on pare. 

Une tunique légère de mousseline. Puis la robe. Elle est magnifique, parfaite pour l'occasion. Sublime. Tout en volume, d'une couleur chatoyante rouge. 

Rouge...

 Je regarde mes mains. 

L'une des servantes me demande de lever les bras pour pouvoir me la passer. J'obéis, docile. Après tout, je viens de tout perdre. 

Ensuite, j'enfile le pantalon, la chemise de coton. Seule dans cette tente, je profite du silence relatif avant le bruit assourdissant des combats. 

Avant les cris de douleur. 

Avant la mort. 

Vêtue de cette robe magnifique, mes servantes s'affairent autour de moi pour poser des pigments sur mes yeux, rougir ma bouche, rendre ma peau plus semblable encore à l'éclat de la lune. Pendant que certaines s'occupent de parfaire mon teint, d'autres manipulent ma chevelure avec attention, et de leurs mains délicates, peignent ma chevelure argent. 

Vêtue de ma chemise et de mon pantalon, ne me reste plus qu'à enfiler mon armure. Elle est lourde, mais à l'inverse de ces robes inutiles et handicapantes, je me sens bien. 

J'aime cette pesanteur, tel le poids du fardeau qui pèse sur mes épaules. 

J'aime la protection qu'elle m'offre. 

J'aime l'anonymat qu'elle me donne. 

Ainsi vêtue, je ne suis qu'un soldat parmi d'autres. 

Je me regarde dans le miroir. 

Je regarde cette étrangère dans le miroir. Elle me fait face. 

Impassible. 

Pas une émotion n'est visible. Ses yeux ne sourient pas, ses lèvres sont figées en une expression de marbre. Mais ô combien superbe. Cette étrangère... 

Impassible.

 Mon cœur se serre, douloureux dans ma poitrine. 

J'aimerais crier. 

J'aimerais hurler. 

Non Je ne peux pas. 

Non 

Pas après tout ça. 

Non 

Non 

Non

L'heure est venue, l'assaut est donné. Je m'élance dans la mêlée arme au poing. Ma main agrippe fermement la poigne de mon épée.