Chapitre 3

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Ils mangeaient dans leur coin, un dans le salon, l'autre dans la cuisine. Et ils ne disaient rien. Ne préférant rien dire pour éviter une nouvelle fois un de ces conflits stupides entre eux. Quand avait-il eu entre eux, la naissance de rivalité aussi forte. Cette concurrence qui prétend à la même chose, aux mêmes avantages... montrer et se prouvez qui est le meilleur, le plus fort... le plus digne de jouer sur ce terrain. Quand tout ça avait commencé ? Et pourquoi aimaient-ils ce semblant de rivalité ? Au lieu de ça, à cause de leur mail envoyé au capitaine, ils étaient privés d'entraînement. Tant qu'ils n'accepteraient pas le fait qu'ils soient des coéquipiers. Finalement il fallait faire la paix, après s'être geuler dessus, et puis quoi. Jamais. Mais c'est quoi être coéquipier, quand on ne peut pas voir l'autre ? Ils ne se supportaient ou il se disaient juste ça pour se convaincre ? Shôyô regardait son téléphone, relisant ce mail, envoyé à lui et à Kageyama. Il grimaçait à chaque fois qu'il le lisait. Pas d'entraînement tant qu'aucun des deux ne comprenne ce qu'est réellement une équipe... vous êtes coéquipiers... coéquipiers ? Le noiraud le dévisageait à chaque fois, et le peu qu'il parlait c'était pour le critiquer. Alors non, il n'allait pas être son ami, son coéquipier ou autre. Il souffla fortement, refroidissant ses nouilles instantanées dans son bol. Méritait-il tout ça ? Il avait tant d'effort pour que tout ne se réalise pas ? Et ses rêves, ses ambitions... il devait dire stop à cause de ça ? Non, mais avait-il le choix...
L'animosité d'une bataille commence toujours par prendre les gens de haut. Et Kageyama ne voulait pas se coltiner un garçon presque novice dans son équipe. Mais ce mail était clair : pas d'entraînement pour vous... il expira lourdement, regardant son assiette. Il manquait d'appétit, et se dirigea vers le frigo pour la rangeait ; il la mangerait plus tard au pire des cas. Pour le moment, il se sentait dégouté. Incapable de faire autre chose que les quatre cents pas dans cette cuisine trop petite. Alors c'était donc ça... être privé de la chose que l'on aime le plus ? Il ronchonna, tapotant ses doigts sur le plan de travail de manière frénétique. Tobio ne comprenait pas pourquoi le petit roux était dans son équipe. Hinata, avait soit du potentiel, mais il avait du mal à la trouver. Combien de fois, il l'avait énervé pour ça ? Il souffla encore une fois. L'attente de ça, et comprendre qu'il est son coéquipier et non son rival. Pourquoi devrait-il se laisser marcher sur les pieds par un troisième année déjà ? Le noiraud se redressa. Partant dans le salon pour se poster devant le petit roux qui était visiblement dans ses pensées les plus intimes.

- « On va s'entraîner toi et moi. » dit-il sèchement, en le regardant.

- « Pas avec toi. » rétorqua le plus petit qui le dévisagea. « Tu me parles mal, tu me dévisages et me rabaisse. Hors de question. »

- « Tu veux jouer et t'entraîner ? » reprit-il en faisant attention à son ton.

- « Oui. »

- « Alors on s'entraînera, et je proposerais un match d'admission. »

- « T'es sérieux ? » fit l'autre en se redressant, laissant un sourire niais sur ses lèvres apparaître.

- « Ouais... » murmura-t-il avant de retournait dans sa chambre afin de prendre son sac de sport et un ballon.

- « Tu vas où ? »

- « Bah, m'entraîner... » souffla-t-il en faisant rouler ses yeux avec dédain. « Bouges-toi. »

Avaient-ils transformé ça en compétition à deux. Pour, courir dans le parc voisin dans une course presque inutile ? Oui. Et ce, sans raison, juste par ego... Shôyô lança son sac dans l'herbe, faisant quelques étirements et squats, alors que Kageyama, lui souffla faisant quelque échauffement avec le ballon. Ses yeux bruns ne pouvaient se détacher du petit roux qui semblait s'amuser de tout, oubliant presque cette animosité entre eux. Il figea son regard, trouvant presque mignon cette façon de jouer avec la balle, et de pester à chaque fois qu'il ne réussissait pas un saut. Il avait un bon jeu de frappe, mais, ça ne valait rien pour le moment. Le soleil de l'après-midi chauffait légèrement sur leur peau. Leur tee-shirt se remplissait de sueur et il était en train de s'hydrater.

𝘔𝘢𝘶𝘥𝘪𝘵 𝘉𝘢𝘭𝘭𝘰𝘯 | ᵏᵃᵍᵉʰⁱⁿᵃ |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant