Lundi 23 mai 2022, Mary.

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Mes chèr.e.s et tendres ami.e.s,
Ce sera sans doute ma toute dernière lettre, puisque bientôt, finalement, je m'en vais pour de bon. Je rentre finalement à la maison, je viens vous retrouver, enfin. Je ne peux plus survivre plus, et bien que je sois encore jeune, mon temps est passé. Malgré tout, il s'était mis en pause depuis un moment déjà, mais cette fois-ci, je sais, je sens, qu'il va finalement s'arrêter. Je sais que je vous avais promis silencieusement de tenir, de continuer à vivre sans vous, ça en devient trop compliqué, trop long, je veux vous retrouver tous, et je n'ai pas, plus, peur de partir. J'en suis même presque heureuse. Je suis en paix dorénavant, je vais alors bientôt rejoindre la mort comme une vieille amie. Comme le troisième frère du conte de Beedle le Barde qui accepte la mort et vient même à elle en paix, vous vous souvenez ? Après tout, je pense qu'elle est indirectement mon amie, vous étiez, êtes, mes meilleur.e.s ami.e.s, et vous vivez avec elle, alors, la rejoindre revient à vous rejoindre. Cependant, j'ai peur d'autre chose, j'ai peur d'être déçue. Et si je ne vous retrouvais pas là-bas ? Et si je me retrouvais seule à jamais ? Et pourtant, j'en ai besoin.

J'ai tellement de phrases à vous dire, phrases laissées en suspens depuis bien trop d'années déjà. Et puis j'ai aussi tant de nouvelles idées à vous expliquer, tant de nouvelles à vous apprendre. Dites-moi simplement que l'on va se revoir, se retrouver, c'est tout ce qui compte dorénavant, rien d'autre a plus d'importance. Promettez-moi que vous m'avez attendu s'il vous plaît bien que ce soit égoïste de ma part de demander cela, promettez-moi que je vais avoir la chance de revoir vos sourires et entendre vos rires. Parce que c'est tout ce que je veux, parce que c'est vous. Je veux vous revoir, je veux revoir vos joies, réellement, pas seulement dans mes rêves ou mes souvenirs. Je me souviens bien de vous tous, mais je veux plus que cela, je veux quelque chose de vrai, cela fait après tout trop longtemps que je n'ai pas vécu quelque chose de réel, que je ressens comme réel.

Car oui je me souviens, je nous revois. Je nous vois, Marlène et moi, dansant et courant dans les champs de tournesol au soleil couchant, j'entends nos rires et j'entends ta voix, j'entends ta joie. Elle était d'ailleurs si contagieuse. Je suis et étais intimement persuadée que les tournesols ne se tournaient plus vers le soleil quand tu étais là mais bien vers toi. Pourtant, maintenant, ils sont tristes, fades, ils ont perdu leur soleil, et moi aussi, et je ne les aime plus, je n'y danse plus.

Je nous vois, Dorcas et moi, patiner sur la glace du lac Noir, apprenant des figures si compliqué à la tombée de la nuit qu'on en oubliait le froid glaçant et on était si heureuses, si belles, que les chutes ne nous touchaient même plus. On se relevait tout simplement, et on recommençait. Pourtant, maintenant, elles me paraissent si simples, si vides de sens sans toi que je n'ai plus la force ni le goût de les faire. Je ne vois plus ton sourire fier lorsque j'en réussi une, je n'entends plus tes applaudissements et aussi, je n'entends plus ta voix inquiète lorsque l'on tombait. "Ça va ?" Oui, bien sûr. Et on riait. Et je ne ris plus.

Je nous vois, Lily et moi, s'éclipser tout un après-midi jusqu'à tard la nuit en été. On partait marcher, on partait parler. On regardait le monde, on regardait même au-delà. Les étoiles semblaient si proches, les arbres paraissaient participer à nos conversations. La nature souriait presque avec nous. Et malgré le froid de la nuit qui petit à petit s'installait, on n'avait même pas besoin de veste tellement nos cœurs nous réchauffaient d'eux-même. On était en paix toutes les deux et toutes les peines du monde ne semblaient pas pouvoir nous atteindre. J'aurais dû savoir que de telles choses sont impossibles. Maintenant, ça n'a plus rien de naturel, je ne peux plus voir tes yeux briller quand tu me parlais de James, je ne peux plus entendre ton rire qui faisait chanter les étoiles. Ça n'a plus aucun sens, et je ne sors plus pour faire encore ces sorties, sans toi, il manque une vie.

Je nous vois, Alice et moi, s'en allant un midi pour faire un pique-nique de notre côté au milieu d'un pré coloré de centaine de petites fleurs courageuses. On s'installait là, souriant à la vie et admirant chaque nouvelle fleurs et bien plus encore. C'était si pur, si simple, la vie était belle à cet instant. Tu prenais même parfois un instrument et tu en jouais, l'accompagnant de ta voix si douce qui m'emmenait dans un monde lointain si poétique. Tu chantais, tu jouais, et j'écoutais. Dire que je donnerai le monde pour t'entendre à nouveau. Je ne veux plus penser à toutes ses fleurs, je ne veux plus penser à ce monde où tu m'emmenais, car je ne peux pas y retourner sans toi, parce qu'elles sont dénuées de toutes couleurs sans ton sourire et ta poésie.

Je nous vois aussi, Remus et moi, s'installant sur les berges du lac Noir, dans les jardins de Poudlard, discutant sans fin des animaux fantastiques que l'on trouvait dans le monde sorcier, les comparants chacuns avec ceux du monde Moldus. C'était ici que tu m'avais avoué être un loup-garou, j'étais désolée pour toi, mais je voulais aussi te faire comprendre que ce n'était pas de ta faute, tu n'étais pas le monstre que tu croyais être. Tu étais si purement magique et j'avais une raison au fait que la lune me fasse penser à toi. Je ne la regarde plus sans pleurer cette lune, car elle reste haute dans le ciel, et toi tu es loin, là où je n'ai pu te suivre.

Je nous vois, Sirius et moi, préparant les fêtes clandestines surprises pour tout le monde. Je voyais ton sourire et ton excitement, je voyais que bien que tu dises le contraire, tu aimais nous faire plaisir et avant même que tu le saches, j'avais vu les étoiles dans tes yeux quand on organisait l'anniversaire de Remus, tu voulais le rendre heureux, tu voulais le voir sourire, lui faire oublier ses cauchemars et j'étais heureuse d'avoir le droit d'assister à cela. Pourtant, maintenant je suis seule, et je n'ai plus personne à qui organiser un anniversaire surprise, je n'aurais même pas envie de le faire sans toi.

Et je nous vois, James et moi. Essayant de trouver des idées de farces. Je t'entends encore leur expliquer nos idées et leur répondre "j'ai mes sources" quand ils te posaient la question alors que tu me lançais un regard en quoi un regard qui souriait. Je nous voyais rire et secrètement se raconter nos secrets. Je m'amusais à te voir me parler de Lily avec autant de passion, je m'amusais de t'entendre me parler de votre groupe et des futures farces que vous allez organiser. Nous étions le plus souvent dans la tour d'astronomie, parce que c'était le seul endroit où l'on arrivait à être seuls, le seul endroit où c'était... nous. Juste nous. Pourtant, maintenant, quelle idée d'essayer de faire des blagues ? Tu n'es plus ici pour rire à celle-ci, tu n'es plus ici pour me parler de celle que tu appelais 'l'amour de ta vie'. Et dorénavant ma vie n'a plus de sens.

Sans aucun d'entre vous, je me sens vide et sans vie. J'aurais voulu vous sauver, j'aurais voulu vous voir grandir tous, vous et votre familles à tous, vous et votre amour les uns pour les autres, que l'on continue de sourire ensemble, de vivre la vie comme elle est, parce que seule, je n'en peux plus, j'ai déjà tant donné. Je regrette de ne pas avoir pu vous sauver, bien que je sais que je ne l'aurais pas pu. Et pourtant, croyez-moi, je déteste les regrets, j'en ai très peu. J'ai arrêté d'en avoir, ça ne me servait à rien. Tout ce qu'il me reste à faire c'est rêver, rêver de nous voir de nouveau réunis, de pouvoir vous prendre dans mes bras. Mais il a empêché cela, et il est un de mes seuls regrets. Je rêve de ne l'avoir jamais aimé car je hais l'avoir fait. Cependant, je ne peux plus rien y changer. Ce qui a été fait, a été fait. Je ne crois pas que ressasser encore et encore arrange les choses. Je regrette bien de l'avoir aimé, d'avoir cru en lui, et d'à cause de cela, de ne pas avoir pu vous sauver, mais  c'est trop tard dorénavant. Mon cœur l'a aimé, et mon cœur, par deux fois, s'est brisé. C'est tout.

Il a été une partie de mon passé, j'ai été mon présent et maintenant, vous êtes mon futur. Et j'attends simplement de pouvoir prendre ce futur dans mes bras, j'attends vos rires et nos sourires, j'attends vos joies et nos souvenirs et j'attends de vous rejoindre. Tout cela fut trop long et j'en suis fatiguée, il est maintenant temps pour moi de revenir à la maison et car sans vous, je n'ai su continuer correctement. Je vous promets malgré tout d'avoir essayé, pourtant ma promesse de survivre était toute aussi vide de sens que celle d'une jonquille promettant de se protéger face à un ours. Maintenant, bientôt, je serais parmis vous et je saurais sourire de nouveau, je redeviendrai votre chandelle, à vous deux James et Lily, à vous deux Sirius et Remus, à vous deux, Marlène et Dorcas, car après tout, je ne détestais pas tant que cela cette place-là, bien au contraire.

Dites à la lune que je vous rejoins, à bientôt.
Rappelez-vous que quoi qu'il se soit passé et quoi qu'il se passera, je vous aimais, je vous aime et je vous aimerai.
    Mary.

𝐖𝐞 𝐜𝐚𝐧 𝐛𝐞 𝐡𝐞𝐫𝐨𝐬, 𝐣𝐮𝐬𝐭 𝐟𝐨𝐫 𝐨𝐧𝐞 𝐝𝐚𝐲.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant