Vendredi 19 Décembre 2014, Mary.

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Ma très chère Emmeline,

Je tremble d'écrire rien que ton nom. Les larmes coulent et rien ne semble pouvoir les arrêter. Pourtant, si tu savais combien je suis reconnaissante de pouvoir me rappeler. Je maudis cet instant autant que je le chérie. J'aurai voulu vivre encore, dans le déni de ce qui me manquait. Mais cela était bien trop dur pour la vie, pour le passé, pour l'univers. Il avait besoin que je me souvienne. Il avait besoin que ces larmes qui coulent sans s'arrêter sur mon visage, se montrent, s'expriment. Je ne sais pas tout à fait ce que je voulais. Je voulais sourire, cela au moins, c'est sûr. Je voulais vivre aussi. Pourtant, ces deux choses, pouvais-je réellement les avoir alors même que j'avais rejeté loin ce qui m'avait réellement rendu heureuse ? Je ne sais que penser et les larmes semblent vouloir penser à ma place. Elles savent. Elles savent que toutes les fois où j'ai pleuré ces dernières années, c'était seulement parce que tu, vous, me manquiez si fort que cela dépassait l'oublie. Tu sais, j'ai peur. Maintenant que je vous ai retrouvé, j'ai peur de vous oublier à nouveau. Je saurai que j'aurai perdu quelque chose ; je le savais sans pouvoir dire quoi. Maintenant, j'ai la pièce manquante et pour rien au monde je la laisserai partir. J'ai peur. Et si jamais je ne m'étais souvenue ? Et si à jamais vous manquiez à moi et mon esprit sans que je ne comprenne quoi ? Je sais pourquoi je l'ai fait, et si je revenais dans le temps, je ne changerais rien. J'avais besoin de cela, quelque soit la douleur que je ressens maintenant et la culpabilité avec, je ne changerais rien. De toute façon, je suis sûre que rien n'aurait pu changer ma décision. J'en avais besoin et j'étais persuadée que c'était le bon choix. Pourtant, je vous ai abandonné. Si lâchement. Peu gryffondor de ma part, je le sais. Tu disais toujours que j'étais ta boule de courage. L'étais-je ? Je m'en veux. Pourtant, je vous ai retrouvé. Et je me sens si vide de votre absence, si pleine de votre présence dans mes souvenirs.

Je voudrais dire tant de choses en fait. J'ai tant à te dire, à te raconter, à te chuchoter. Mais je crois que je ne peux rien exprimer d'autre que : après tout ce temps, tout cet oubli, je t'aime toujours Emmy. Je t'aime depuis bien longtemps, tu étais une partie de mon âme et en partant, je suis morte avec toi. Je savais sourire, tu réchauffais mon coeur d'une lumière si belle que le soleil semblait presque fade. Mais aujourd'hui ? J'ai des souvenirs, j'ai des images, j'ai des chansons. "I have loved you since we were eighteen, long before we both thought the same thing." Si tu savais à quel point ces enfants sont doués, tu les aurais adoré. Vous les auriez tous adoré. En fait, après réflexion, peut-être pas Remus. Mais il y a cette chanteuse, Taylor Swift. Je peux presque vous imaginer tous vous déhancher en chantant comme si vos vies en dépendaient. Vous l'auriez tous adoré avec une telle beauté. Vous auriez réellement vendu votre âme pour elle, je te jure. "We found Wonderland. You and I got lost in it, and we pretended it could last forever."

Mais vous n'êtes pas là. Et votre absence me tue. Je n'ai jamais voulu tout cela. Qu'ai-je donc fait pour mériter ça ? Vivre lorsque vous n'êtes plus ? Lorsque toi tu n'es plus ? C'est beaucoup demander et je ne suis pas sûre de pouvoir tenir ma très chère Emmeline. Les souvenirs me tuent autant qu'ils me gardent en vie. Vous auriez voulu que je vive pour vous. C'est ce que vous méritez. Donc, je vis. Un pas après l'autre. Une larme essuyée après une autre. Un mot écrit sur cette feuille de papier. J'ai mal au cœur. Les photos qui m'ont ramené mes souvenirs, elles sont ici et là, où que j'aille dans cette maison, vos sourires sont imprimés. Plus que cela, j'ai relu tes lettres, j'ai relu leurs histoires, j'ai ré-écouté leurs musiques, j'ai repris mes patins. J'ai revécu votre amour. J'ai chanté le mien pour vous. Et j'ai mal. Où sont donc Marlène et Dorcas pour venir danser et chanter ABBA avec moi ? Où est donc Lily pour venir m'offrir les fleurs qu'elle trouvait sur son passage ? Et Remus, James et Sirius ? Où sont leur pranks, leurs bêtises, leurs bonne humeurs. Même leurs disputes me manquent. Et Peter. Les souvenirs ont ramené ma colère. Il était adorable. Je comptais sur lui. Je pensais sincèrement qu'on serait toujours l'un à côté de l'autre. Comment ? Comment cela a pu changer ? Mais aussi Regulus. Mon dieu qu'il me manque. Avec qui je danse sur ce lac gelé à côté de ma maison maintenant ? Où sont les mains qui me retenaient de tomber ? Où sont les mains qui m'apprenaient telle ou telle figure ? Il me manque aussi.

Vous me manquez tous. Surtout toi, toi que je n'ai pas encore mentionné. Ma tendre Emmy. Toi qui m'a offert plus que de l'amour, toi qui m'a offert la vie. J'ai tant d'étoiles à te raconter, tant de poésies à me rappeler. Et pourtant, quand j'essaye de les penser, de les murmurer, de les exprimer, seuls sortent les mots 'je t'aime'. Ils résument tant ces mots si tu savais. Toutes nos nuits, tous nos rêves, toutes nos poésies. "If we could only have this life for one more day, if we could only turn back time." Je ferais tomber le monde si je savais que cela te ramènerait, ne serait-ce que pour quelques minutes. Je ferais tant juste pour te revoir. Je t'aime. Rien n'a changé, bien que malgré tout, tout a changé. Mais cela, ça ne changera jamais. Je le sais comme je sais la date d'aujourd'hui. On est le 19 Décembre 2014. J'ai cinquante-cinq ans aujourd'hui. Un simple anniversaire, rond tout plein. Un joli jour pour écrire. Un joli jour pour revivre les fêtes d'anniversaire que James nous organisait. Un joli jour que j'aurai aimé vivre avec toi. Un joli jour qui me ramène trente-quatre ans en arrière, où tout le monde était là. Harry venait de naître mais James m'avait quand même organisé une soirée. Je vois les sourires, j'entends les rires. Mais cela ne te frappe pas ? On était tous là. Et maintenant ? Je suis seule. Je n'ai pas envie d'être seule. Je pense que je viendrai vous rendre visite. La première depuis ce jour où j'ai décidé d'oublier. Ça va aller. Il y a trente-quatre ans, vous m'avez emmené à la maison de James et Lily. Aujourd'hui, je vais vous retrouver au cimetière. Qu'est-ce que je vous aime. Qu'est ce que vous me manquez. La vie semble vide et fade. Je vous aimais, je vous aime et vous aimerai. Surtout toi ma tendre Emmy, merci d'avoir éclairé ma vie quand j'arrivai plus à allumer ma bougie. Bon sang. Si seulement je pouvais vous joindre. "It's harder to reach you, even though I try."

Mais tout change, ma chère, c'est sensiblement effrayant. J'ai passé plus de temps sans vous qu'avec vous tous et pourtant mes larmes comblent ces années. Toutes ces années sans vous où je vous ai oublié mais où vous m'avez tous tellement manqué. Oh. Ne m'en veux pas Emmeline, je vais clore cette lettre par une autre référence à ce groupe. Tu l'aurais vraiment adoré je te jure...

"Does it ever drive you crazy

Just how fast the night changes?

Everything that you've ever dreamed of

Disappearing when you wake up."

Avec tout mon amour,

Mary.

P-S : "Right now, I wish you were here with me (Oh-ooh). 'Cause right now, Everything is new to me (Oh-ooh). You know I can't fight the feeling, And every night I feel it. Right now, I wish you were here with me."


***

Les musiques dans la lettre, dans l'ordre : 

18 - One Direction

Wonderland - Taylor Swift

Moments - One Direction

Spaces - One Direction

Night changes - One Direction

Right now - One Direction

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𝐖𝐞 𝐜𝐚𝐧 𝐛𝐞 𝐡𝐞𝐫𝐨𝐬, 𝐣𝐮𝐬𝐭 𝐟𝐨𝐫 𝐨𝐧𝐞 𝐝𝐚𝐲.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant