Les héritiers d'Alexio D'Ario. (Tome 1 De La Saga Des D'Ario.)

Chapitre 31

  

   Arabella souffla de soulagement lorsqu'elle vit son ex-mari atteindre finalement le rivage et s'effondrer sur le sable brillant de la plage.

     Désormais elle n'avait plus qu'à attendre les secours, tout en espérant qu'ils se pressent. 

    Dans un dernier regard pour Alexio, qui se relevait à présent, elle longea les quelques centimètres qui la séparaient du siège le plus proche, cherchant à calmer les battements effrénés de son cœur, et la sensation de nausée qui s'emparait d'elle.

    Bien vite, elle se laissa bercer par le son des vagues, et finit par sombrer dans un sommeil sans rêve, l'esprit animé de remords et d'inquiétudes.

    Quelle genre de Mère abandonnait ses enfants pour une promenade en mer? 

  

   Un peu plus tard, alors que le soleil  se couchait lentement, Arabella se fit réveiller par un homme, qui portait un uniforme d'agent côtier. Les secours avaient finalement mis plus longtemps que prévu. 

    Aussitôt revenue à elle-même, elle se releva tout en cherchant du regard Alexio. Celui-ci était en train de passer par-dessus bord afin de la rejoindre. Dès qu'ils furent près l'un de l'autre, c'est tout naturellement qu'Arabella se blottit contre le corps chaud de son ex-mari, qui la serra un peu plus fort contre lui. Puis, elle se laissa bercer par la voix chaude et vibrante d'Alexio, qui entamait une conversation avec l'un des agents présent à bord.

     Elle n'écoutait pas trop à vrai dire, ils discutaient en grec, et la conversation semblait animée. Mais elle nota tout de même quelques phrases qui la laissèrent perplexe.

   Juste assez de carburant pour rejoindre l'île à nouveau.

Pas avant deux jours malheureusement.

   Au fond d'elle, elle espérait sincèrement qu'il ne s'agisse que d'une simple blague, et qu'ils se mettraient rapidement en route vers Athènes, et qu'elle retrouverait ses chéris.

    -Bella?

  Bella…

  Depuis combien de temps n'avait-elle pas entendu ce surnom ? Huit ans ? Un peu plus ?

   En tout cas, il sonnait merveilleusement bien à son oreille, et elle aurait voulu lui demander de le dire encore, et encore sans jamais s'arrêter.

    Et à cet instant, pressée contre le torse puissant de son ex-mari, perdue en pleine mer, elle réalisa enfin. Elle avait perdu la guerre, et rendait les armes. Alexio pouvait bien lui demander la lune elle le lui offrirait sans broncher. Inévitablement elle était tombée amoureuse. À nouveau. Et le seul fait de se l'admettre la bouleversait et la soulageait à la fois.

  
     - Arabella… Bella, les secours nous disent qu'il n'y a pas de moyen de rentrer aujourd'hui, et qu'il serait préférable de rejoindre l'île et de réserver à l'hôtel. Nous allons rentrer d'accord ?

     Sa voix, chaude, résonna doucement à ses oreilles comme une mélodie, et elle n'opposa aucune résistance, lorsqu'il l'aida à se relever. À traverser le paquebot, et à s'installer dans le bateau des agents.

      Elle ne fut que ravie, lorsqu'il passa sur ses épaules, une couverture et qu'il se rapprocha d'elle.

         Définitivement, elle devait être vraiment sonnée, pour penser ainsi. Ou alors le soleil avait dû taper très fort durant sa longue sieste, pour qu'elle divague à ce point.

   

                                ***

   À leur retour à Kea, Alexio a tout de suite pris en main les choses. Ils se sont arrêtés dans un petit hôtel chaleureux, non loin de la place qu'ils avaient visité en compagnie d'Emilios et d'Akia. La façade du petit hôtel donnait sur l'entrée de la place et ils l'avaient directement remarquée.

    Ayant réservé une chambre pour deux, ils se sont empressés de monter, désireux de se reposer après cette éprouvante journée.

    La pièce qu'ils allaient partager pour les deux prochains jours était accueillante, juste assez grande pour deux, mais accueillante.

   Eh bien oui, d'après les dires des patrouilleurs de la côte, étant éloignée de la capitale, l'île était ravitaillée en produits de première nécessité, et en carburant, chaque deux semaines, et le bateau de ravitaillement devait arriver dans deux jours. Alors ils étaient bloqués ensemble, pour deux jours. 

   N'était-ce pas romantique ?

À vrai dire, aucun des deux n'avait envie de se plaindre. En fait, ils étaient même contents de la tournure que prenait cette promenade improvisée. Même s'ils ne l'avoueront jamais, ils espéraient se rapprocher durant ces deux jours qu'ils avaient. Il espéraient pouvoir renouer, et s'expliquer. Ils avaient tant d'attentes.

     Un peu dans la gêne, ils  entrèrent dans la pièce, et aussitôt Alexio se dirigea vers la salle de bain, laissant son ex-femme hésitante.

     Il devait sûrement prendre un bain. Se dit-elle.

  Voulant profiter de ce moment d'intimité pour se changer et troquer ses vêtements sales pour une robe de chambre propre, elle se mit rapidement en tenue d'Ève, oubliant presque la présence de son ex-mari dans la pièce adjacente. 

     Ce n'est que lorsqu'elle trouva enfin le vêtement, qu'un raclement de gorge se fit entendre. Sursautant sur le moment, elle essaya, dans un dernier espoir de cacher sa nudité avec l'habit de l'hôtel, mais c'est sans compter la lueur ardente de désir qui brillait dans le regard Alexio. Une lueur pour le moins dangereuse.

Celle du prédateur, guettant sa proie.

          

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Salut les amis.

Nouveau chapitre comme promis 💜💜

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Narcisse