« Dear Diary... »

• TEXTE XVI •

Mercredi 14 janvier

Suis-je pathétique ? Mes textes expriment de trop forts sentiments je l'avoue.

Ma vie est un secret en elle-même, imaginez-moi flottant dans un cocon remplit de "vide".
Parfaitement, vous aurez compris que je n'ai pas encore éclos. Jeune chenille, j'ai encore du temps pour devenir un beau papillon. Avant tout voilà ce qui inspire mes textes, ma vie.

Abandonnée à la naissance, à 3 mois de grossesse mon géniteur demanda à son épouse de me condamner à l'inexistence.
Comment réagir à cette vérité ? Je ne veux même plus en entendre parler !
Foutaises ! Je ne suis pas ce qu'ils pensent que je suis. Pour eux, je suis morte et inexistante ! Que feront-ils dans ma vie si je décidais de les accepter. Que savent-ils de mes sentiments ? De l'angoisse ? Et de la tristesse quand j'ai su la vérité ? Rien du tout.
Alors j'aime mieux qu'il me laisse tranquille, tout ça est bien mieux tel que ça l'est. Je suis bien mieux chez ces inconnus qui m'ont élevé. Je ne suis pas de leur sang mais j'ai tissé des liens bien au-delà de ce que l'on pense.

A 22 ans, j'ai ma fierté et ma gloire. Je connais la valeur de la vie, les souffrances de celle-ci.
Hélas pour moi, je n'ai pas eu une enfance normale ni une adolescence comme les autres.

Je ne connaissais pas le partage, je n'ai jamais connu la vie en communauté ni même une famille. Gâtée par un père presqu'absent. Lui me traitait comme une princesse, j'étais la plus mieux habillée de toutes les petites filles et je mangeais à ma faim, pour deux. J'eus une mère autoritaire mais aimante, malgré ses exigences pour que je réussisse dans mes études, aujourd'hui je me contente de donner aur autres. Mais ce qu'elle ne su qu'à quelques mois avant cette année : mon secret, mon sombre et mystérieux passé.

A 22 ans, je pus garder le silence, le sourire forcé aux lèvres. Continuant à vivre normalement, mais mère devait le savoir. Pourquoi me suis-je enfermée sur moi-même très tôt ?
Je n'ai même pas pu connaître les jeux d'enfants. Au lieu de connaître l'amour à 16 ans, j'ai commencé à visiter les enfers.
Marijuana, Héroïne, Cocaïne, Ecstasy, Alcool... A 16 ans, j'ai bu et me suis droguée. Quelle belle histoire à rencontrer à mes petits enfants.

Ma vertus je n'ai pas pu la préserver. Abusée dès l'enfance, je n'avais aucun pouvoir sur moi-même. Comment le dire à papa ? Comment me verrait maman ? S'ils le savaient ! Ils m'abandonneraient eux aussi, je n'existerais plus pour eux, je souhaiterai mourir s'ils apprenaient. Impossible... Je garderai ce secret pour moi. Je demanderai au ciel de m'aider à surmonter cela. Tout ça, n'est pas réel et je n'ai pas mal. A 6 ans, j'aurais pu vivre comme ma meilleure amie, j'aurais pu rire comme une enfant, jouet comme une enfant, profiter comme une enfant.
La petite chenille à 6 ans s'est renfermée sur elle-même pour ne plus connaître l'enfance. C'était trop tard, j'étais devenue une petite fille violente et je frappais tout ce qui bougeait autour de moi.

Laissez-moi en paix ! Je ne veux de personne dans ma bulle. Je suis bien mieux seule !
Non ne me touchez pas ! Vous me faites mal ! Qu'est-ce que vous faites ?
GRAND MÈRE !!! PAPA !!! MAMAN !!! Ou êtes-vous ???
Ils me font mal !!! Que me font-ils ???
Il fait noir !! Où êtes-vous ? Je veux rentrer grand père. Grand oncle ? Oncle ? Ramenez-moi chez moi, je veux ma maman.

- " Mon Dieu, pardonne-leur. Ils ne savent pas ce qu'ils me font. Prends-moi dans tes bras, je n'en peux plus. "

Des vases de larmes, j'aurais pu les remplir. 12 ans d'agonie, regardez-moi à présent je ne suis qu'une femme. Et je verse une nouvelle fois des larmes sans trop savoir pourquoi. 2 personnes ont trouvé le chemin des cieux, ou des enfers... Je l'ai souhaité durant ces 12 longues années, aujourd'hui il reste qu'un seul. Vous me trouverez cruelle mais je ne veux pas qu'il part maintenant, avant ça il aura mal... Vraiment très mal au point de demander sa propre mort. Il ne l'aura que lorsque je l'aurai voulu. Le papillon éclora que lorsque ce dernier rendra son dernier souffle et que je serai héritière de tout ses biens.

Suis-je vraiment sans cœur ?
C'est ainsi que la petite chenille a évolué...
Croyez-moi, l'histoire ne vient que commencer.

Elle est loin de se terminer.

© Arya.