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— Fais bien attention à toi Persée !
— Ne t'en fais pas pour moi Einath, je reviendrai vite, promis !

Persée allait partir combattre Méduse. Personne n'osa se présenter pour se frotter à cette quête qui les terrifiait tous. Quittant les cuisines où elle salua tous ceux qui y travaillaient, elle rejoignit les salles d'entrainements. Le roi lui donna l'autorisation de se servir des armes mises à disposition en temps normal pour ses hommes. Elle ne se fit pas prier. Elle allait enfin pouvoir montrer de quoi elle était capable sans se cacher !

— Vous ne devriez pas partir seule pour une mission aussi risquée.

La châtain sursauta en entendant la voix derrière elle. Se retournant, elle fit face au même soldat qui l'avait défié le matin. Il se tenait à l'embouchure de la porte, l'observant déterminer quel était la meilleure arme qu'elle devait prendre.

— Comptez-vous m'escorter comme dans les légendes où le beau chevalier sauve la princesse ? ironisa-t-elle. Non merci. Je me débrouille bien toute seule.
— Je reconnais que vous pourriez y arriver seule, cependant, de la compagnie ne fait jamais de mal, d'autant plus, qu'être accompagné de quelqu'un avec de l'expérience, peut-être un plus, suggéra le soldat.
— Evidemment, souffla la jeune fille. Et c'est vous qui vous vous proposer pour réaliser cette infame tâche que d'accompagner une simple femme dans une aventure aussi périlleuse ?
— Proposé aussi gentiment, forcément que je vais accepter cette offre, exagéra-t-il.

Persée leva les yeux au ciel, exaspérée par la réaction du soldat, bien qu'au fond d'elle, elle était légèrement rassurée de ne pas se retrouver entièrement seule, loin des lieux qu'elle avait l'habitude de côtoyer.

— Avouez que ma présence vous fait plaisir, rajouta-t-il.
— Evidement, Ô monsieur le beau chevalier, votre présence ne fait que rajouter du baume à mon pauvre petit cœur qui se demandait comment il allait faire sans l'aide d'une personne aussi valeureuse que vous ! continua Persée dans ce petit jeu.
— Eleon, finit par dire le soldat en se présentant en lui tendant la main pour faire connaissance.
— Persée, répondit-elle en acceptant sa poignée de main. Et je pense que l'on peut se tutoyer si nous devons nous côtoyer.

Eleon acquiesça. Il s'approcha également des armes pour choisir celles qui l'accompagneront. Il se devait de faire un choix important, ne pouvant pas porter toutes celles qui souhaitaient. Il opta pour une épée, accompagnée d'une dague et un bouclier en termes de protection.

Persée, rejoint moi à l'extérieur du palais, j'ai des présents à t'offrir...

Encore et toujours cette voix. Elle se demandait réellement d'où elle pouvait provenir. Curieuse, elle n'hésita pas une seconde. Elle embarqua avec elle une dague qu'elle pris soin de cacher soigneusement dans ses vêtements. Après tout, elle n'était jamais trop prudente. Elle expliqua brièvement à Eleon qui s'occupa de préparer le reste des affaires qu'ils auraient besoin pour la mission. Ayant plus l'habitude, Persée accepta volontiers, pouvant ainsi enfin mettre un visage sur cette mystérieuse voix qui la hantait depuis un moment désormais.

Le ciel s'était légèrement éclaircit, contrairement à l'océan qui ne souhaitait pas prendre du repos. Cependant, personne n'osait franchir les portes du palais pour se rendre dehors, craignant un mauvais sort s'ils mettaient un pied à l'extérieur. La jeune fille avança, ne faisant pas attention aux quelques murmures des passants qui devaient très certainement savoir qu'elle s'apprêtait à les quitter pour trouver Méduse.

— Comment je vais faire pour savoir qui est la personne que je cherche ? Je sais même pas qui c'est..., se désespéra-t-elle.

Elle avança à l'extérieur, sans vraiment trop savoir qui elle devait retrouver. Scrutant de ses yeux, elle tenta de deviner à qui pouvait bien appartenir cette voix. Cependant, personne ne semblait se préoccuper d'elle parmi les rares à se trouver dans la cours.

— Persée.

Cette fois-ci, elle ne rêvait pas. Elle connaissait cette voix. Elle était bien réelle. Devant elle, la personne qui la hantait. Celle qui l'empêchait de dormir correctement. Alors que dans son esprit, de nombreuses insultes lui venaient, elle fut incapable d'aligner deux mots en croisant le regard de l'homme qui se tenait devant elle. Zeus. Dieu des Dieux. Celui qui contrôlait les cieux. Du moins, c'était sa forme humaine que sa mère n'avait cessé de lui décrire quand elle était plus jeune.

— Depuis tout ce temps, c'était vous ?
— Je veille sur toi depuis ta naissance Persée.
— Pourquoi moi ? Pourquoi pas une autre personne ?
— Je pense que tu le sais très bien au fond de toi.

Évidemment. Elle s'en doutait en l'ayant vu. Ou même avec l'orage, après tout, elle s'était toujours sentie apaisée, comme s'il l'écoutait. Forcément, celui qui le contrôlait était son père. Mais il se trouvait aussi être la cause du bannissement de sa mère et par la même occasion d'elle-même et qu'elle se retrouvait actuellement en tant qu'esclave, domestique dans un palais loin de ces terres natales. Elle voulait le haïr, le détester de lui avoir donné naissance et l'abandonner par la suite.

— Qu'est-ce que tu veux ? questionna la demi-déesse plus sèchement qu'elle ne l'aurait souhaité.
— Fais attention, pour trouver Méduse tu devras te rendre chez les Grées qui ne sont pas reconnu pour leur gentillesse.
— Je suis plus une petite fille, j'ai grandi, donc pas forcément besoin de tes conseils, surtout maintenant.
— Sache que j'ai toujours veillé sur toi Persée, je ne vous ai jamais abandonné ta mère et toi.

Persée n'en était pas entièrement convaincu. Mais elle fit tout comme. De toute manière, elle n'allait pas remettre en question la parole d'un Dieu, surtout quand il s'agit du Dieu tour puissant.

— Pour ta quête, voici des objets qui pourront t'être utile.

Zeus lui tendit une paire de chaussure. Cependant, elles étaient un peu particulières. Des petites ailes s'élevaient de chaque côté, battant dans le vide.

— Un cadeau de la part de Hermès.

Il lui tendit également une épée. Elle était parfaite, comme si elle s'adaptait au porteur. Légère et souple, elle se maniait facilement. Excellent pour affronter Méduse.

— Elle appartient à Athéna qui t'en fait don.

Persée ne savait pas vraiment quoi dire. Il s'agissait de deux cadeaux exceptionnels appartenant à des Dieux tout aussi exceptionnels.

— N'oublie pas, les Grées se partage un œil. Si tu l'as, tu peux négocier avec elles. Je ne te retiens pas plus longtemps. Bonne chance pour ta quête Persée.

La jeune fille n'en revenait toujours pas. Zeus s'était déplacé pour lui offrir en main propre deux cadeaux qu'elle comptait bien mettre en sûreté, en attendant le bon moment pour les utiliser. Un éclair zébra de nouveaux les cieux, comme pour lui insuffler de la force. Prenant un grand bol d'air, la châtain retourna au côté de Eleon qui finalisait les derniers détails avant leur départ.

Persée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant