La fureur de vivre

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Est-ce que ressentir de l'amour c'est vivre véritablement ? Ou est-ce que vivre c'est ressentir de l'amour ? Ou vivre c'est juste quelque chose de biologique, de scientifique. Un cœur qui bat dans une cage thoracique ?

Oui mais alors le cœur qui bat, c'est scientifique, mais l'amour fait battre notre cœur aussi non ? Du coup vivre c'est ressentir de l'amour. Quoique à ce moment-là, l'effort physique c'est vivre aussi non ? Le nombre de personnes qui font du sport pour se sentir exister en sont la preuve même.

Mais le nombre de personne qui recherche l'amour -avec un grand A- le prouve aussi. Pour certains c'est leur but ultime dans la vie. Enfin c'est le ressenti que j'en ai. Tout comme pour beaucoup, moi la première, la douleur est un bon exécutoire et moyen de se sentir vivant. La scarification m'en paraît un bon exemple. Encore que.

Et les gens qui se droguent, qui prennent des aphrodisiaques, c'est pas pour exactement les mêmes raisons ? Se sentir vivre en décuplant les sensations, les émotions et même le sexe pour certains. Les patries de jambes en l'air en étant sous drogue sont devenu la nouvelle mode à suivre pour bien des gens.

La recherche du plaisir, du débridement et de l'excès ne sont-elles pas les preuves premières de notre manque constant du sentiment de vivre ? Et l'alcool alors, à quoi sert-il à par avoir été un nutritif à une certaine époque ?

Mais revenons-en à nos mouton. Pourquoi tant de poètes, de peintres, de sculpteurs, de réalisateur, de troubadours, et bien d'autres encore parlent de cet idéal de vie qu'est l'amour ? Qui nous permettrait de vivre uniquement d'eau car si nourrissant ? Que cela nous comblerait pour l'éternité ?

Qui nous exalte, nous pousse à donner le meilleur de nous même, et surtout qui nous rend heureux. C'est de là que vient cet éternelle recherche de l'amour. De cet envie de vivre, qui fait que même les personnes les plus atteintes de la vie hésitent à se l'enlever, à se donner la mort. Car l'espoir de l'amour fait vivre, vibrer, donne des ailes en sommes.

La vie pour beaucoup ne se résume qu'à une chose, la quête de l'amour, des sensations, de l'impression de vivre. Il n'est sans doute qu'à moitié faux que l'on dise que bine des gens vont chez le psychologue pour se sentir exister.

On a ce feu en nous qui pousse souvent à faire des choses bien connes juste pour avoir l'impression d'exister -pour soi-même, ou pour quelqu'un d'autre- le temps d'un instant. Un moment si court dans notre longue existence, qu'il n'a valeur de rien, et se retrouve sans importance et insignifiant dans l'abondance de sensations qui nous submerge.

On recherche des moments forts, pour les oublier aussitôt car au final ils nous apportent rien. Peut-être un peu de réconfort et d'attention. Mais c'est tellement bref qu'au final on l'oublie, cela s'efface et perd toute sa valeur. Comme l'amour finalement.

Ce qui me fait questionner sur pourquoi quand on couche avec quelqu'un, bien des personnes aiment à dire « faire l'amour » ? Le sexe est quelque chose de naturel, d'archaïque, d'animal. Un acte sans grande valeur dans notre société qui permet au mieux d'atteindre un orgasme, au pire avoir eu droit à quelques bribes de plaisir par-ci par-là.

On dit faire l'amour pour faire rêver les enfants, cacher notre animalité et notre recherche constante de cette sensation de vivre même durant le sexe. Certains iront même raconter que le sexe, et c'est sans doute vrai, est un moment de partage entre deux êtres. On partage quoi ? De l'amour, c'est rare. Bien plus on partage des sensations et un court moment d'exaltation que nous procure le sexe.

L'amour c'est pour nous faire rêver et nous pousser à vivre dans cette recherche constante de sensations nous permettant de combler ce manque. On nous pousse à avoir la fureur de vivre pour ne pas culpabiliser quand elle nous abandonne.

Et elle nous abandonne bien plus souvent qu'on le croit. Et si elle ne nous abandonne pas, elle nous blesse car elle nous pousse à rechercher l'extrême pour ressentir l'infime moment de la sensation d'une vie heureuse.

On nous bassine avec ça alors même que c'est un idéal au même niveau que l'amour, pour nous pousser à vivre, à consommer, à faire quelque chose de notre vie courte et insignifiante.

On nous demande d'avoir la fureur de vivre en nourrissant ce feu constant en nous par l'espoir d'un faux idéal.

Jusqu'à ce qu'il ne s'éteigne par désespoir.  

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