Prologue

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" Bordel pourquoi je ne les aient pas fermé hier soir ?"

J'étouffai un bâillement tout en me frottant les yeux, en marmonnant plusieurs insultes envers mes volets grands ouverts, qui avaient laissé les rayons du soleil me réveiller de mon sommeil de plombs.

Tout en étirant  mes membres encore courbaturés par ma séance de sport de la veille, je repoussais ma couette avec mon pied, poussée par la faim qui me tiraillait le ventre, me rappelant qu'il allait bientôt être midi. 

En ouvrant la fenêtre, je découvris avec étonnement que les volets de Bénédicte Marceau était fermé. Notre voisine qui avait pour mauvaise habitude de tout le temps tout laisser ouvert au grand air, c'était cloîtrer chez elle aujourd'hui. Il fallait que j'en parle à mes grands parents, c'était étrange venant de cette femme qui, malgré son extravagance, était devenue une très bonne amie à nous.

Alors que je me dirigeais vers mon placard pour troquer mon pyjama yoshi, alias l'amour de ma vie, contre des vêtements plus décent, je stoppai mon geste, coupé par un vacarme qui se fit entendre dans le salon.

En tendant l'oreille, je me mis à froncer les sourcils, sceptique.

Une dispute semblait avoir éclatée en bas, me faisant tiquer. Je vivais avec mes grands parents depuis ma naissance, et je les connaissaient assez pour savoir qu'ils étaient de nature calme et silencieuse.

Le plus doucement possible, j'ouvris la porte et m'approchais des escaliers en colimaçon à pas de loup.

Des voix inconnues se firent entendre au rez de chaussée, faisant battre la chamade mon cœur. Sans même voir ce qu'il se passait, je sentais que quelque chose clochait.

" Où se trouve ta petite fille ? "

" Partez et ne revenez jamais saletés de sombrumes. Ella n'est pas dans cette maison !"

Je n'avais jamais entendus cette insulte de ma vie, surtout venant de mon grand père, qui malgré son caractère de cochon, n'élevait jamais le ton sur qui que se soit. Sans parler du fait que la voix qui s'était adressée à lui m'était parfaitement inconnus, nous n'avions pas l'habitude de recevoir beaucoup de monde à la maison.

Je me penchais vers la porte et d'autres mots parvinrent jusqu'à moi.

" Ne mentez pas mon vieux. Nous sentons sa présence. Avez vous oublié à qui vous vous adressez ? Je l'ai même entendu se lever. Elle a d'ailleurs dû nous entendre car plus rien ne bouge en haut."

Mon grand père balbutia quelque chose que je ne compris pas.

Je n'avais aucune idée de qui se trouvait dans ma maison, ni même de comment ils m'avaient entendu, mais je savais que je ne pouvait pas laisser ma famille s'en occuper seule. Mon opinel étant en bas sur la petit buffet du salon, je n'avais pas d'arme sur moi et espérais que mes poings et l'aide de mes grands parents seraient suffisant si cela dégénérerait.

Par précaution, je décidais de prendre mon téléphone pour appeler la police, mais me rendis compte avec étonnement qu'il n'avait plus de batterie.

Je vérifiais le chargeur et découvris en bougonnant que l'usure du temps l'avait emporté sur le câble.

Après avoir pris mon courage à deux mains, le plus silencieusement possible, je descendis les marches en bois.

Lorsque j'arrivais sur le pallier, je découvris avec étonnement que trois personnes drapées de noir se trouvaient dans le salon. Seulement leurs yeux, d'un or étrangement pur, dépassaient de leurs costumes, qui d'ailleurs, me fixaient intensément. Mes grands parents étaient en face d'eux, le visage déformé par la haine, me mettant directement en alerte.

Eleonora     Tome 1 : dévoiléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant