Chapitre 5 : Un espoir ?

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Il était midi passé. Nous étions tous réunis dans la salle de conférence, même si, et personne ne le disait, le vide laissé par la perte d'une de nos camarades ne pouvait être comblé. Je repensais souvent à la promesse intérieure que je m'étais faite, en l'occurrence de ne jamais laisser ne serait-ce qu'une seule de mes amies mourir. Et voilà que, seulement un jour plus tard, je me rendais compte à quel point je me voilais la face. Quelle ironie du sort ! En surplus, en ajoutant le choc occasionné, il fallait faire face à des conflits intérieurs. En effet, à mon retour, j'avais bien senti le regard de Romane, fortement semblable à celui de Hanihei avant que je ne la fasse s'écrouler. J'avais cependant décidé de ne pas m'en formaliser.

Plus important, nous devions réunir ce que nous avions réussi à récupérer de notre dernière mission. Le premier duo s'approcha : Louane et Célia. Elles avaient récupéré une trousse de secours, bandages et pansements, ainsi que des médicaments, dont plusieurs antidouleurs. Malheureusement, cela pourrait nous être grandement utile à l'avenir, pensai-je.

Je laissai mon esprit dériver en pensant à la suite. Qu'allions-nous faire en cas de grave blessure ? Personne n'était assez expérimenté pour soigner cela. Le stage avec notre infirmière au collège sur les gestes qui sauvent me paraissait bien loin, me dis-je.

J'aurai dû m'y intéresser un peu plus. Néanmoins, il était trop tard pour ruminer des pensées qui ne mèneraient à aucune conclusion. Gabrielle s'avança. Sa mission avait, si on ne puit dire, complètement échoué, faute de pouvoir compter sur sa partenaire, et c'est avec appréhension qu'elle nous montra ce qu'elle avait ramené, en l'occurrence quelques couteaux. Ce n'était pas sa faute, et nous ferions avec. La recherche des téléphones, mission de la plus haute importance, avait-elle aussi échoué. Notre calvaire n'était pas près de se terminer. Le reste des personnes présentes avaient été chargées de la protection de la base, et c'était, si je ne m'abuse, la mission la plus réussie (et surtout la plus facile-n 'en prenons pas compte).

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La distribution des rations du midi terminée, j'étais en route vers mon siège, quand un reniflement discret m'interpella. Je m'approchai. Inès, tremblante, écrasait une larme et se mouchait, attirant l'attention des personnes présentes autour d'elle. Je ne savais vraiment pas quoi faire pour la consoler, aussi lui demandai-je directement la source du problème.

"C'est.... euh...., commençais-t-elle. Elle se moucha une seconde fois et, plus confiante, repris :

-Vous ne pensez pas que nous devrions retrouver le corps de Hanihei ? C'est notre amie quand même ! Je....Je refuse de l'abandonner comme ça ! ET SI ELLE ÉTAIT VIVANTE HEIN ? ET SI ELLE ÉTAIT TOUJOURS DEHORS ET QU'ELLE NOUS ATTENDAIT ? cria-t-elle.

J'avais moi même pensé à cette possibilité quelque temps auparavant. Seulement, avoir trop d'espoir pouvait aussi bien nous sauver que nous mener à notre perte. Je l'avais donc éliminée avant qu'elle ne prenne racine au plus profond de mon cœur meurtri.

-C'est impossi-, commençai-je mais Louane m'interrompis.

-Je suis d'accord avec Inès.

-Moi aussi, dit Ioanna. Shayna et Célia rejoignirent leur opinion.

-Apprenez à penser avec votre tête et pas avec votre cœur bande de débiles, contrecarra Maylis, les larmes aux yeux. Moi aussi j'aurais aimé qu'elle soit vivante, mais il faut voir la réalité en face.

- Mais comment tu peux dire ça Maylis..., enchaîna Maud.

La tension était palpable. J'avais en face de moi plusieurs possibilités. Je pouvais très bien leur refuser ce qu'elles espéraient, organiser une mission pour retrouver Hanihei, mais devrais alors me préparer à une élimination de mon rôle de chef si la majorité étaient d'accord. Car une seule erreur pourrait entraîner ma chute. Mon choix était donc vite décidé.

"Organisons une expédition pour sauver Hanihei, tonnai-je.

Maylis sursauta, mais ne dit rien.

-Inès, Louane et moi-même irons dehors. Gabrielle nous guidera afin de nous éviter des déplacements inutiles."

Mon air confiant était feint. Allais-je regretter ce choix ? Avais-je raison de nous exposer à un danger inutilement ?

L'apocalypseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant