L'apocalypse

Chapitre 6 : L'espoir nous coûte

Le silence. Une obscurité noire et profonde. Le sentiment d'avoir perdu, encore et toujours. Bien des personnes décriraient cela comme de la lassitude . Étonnement, moi, je le considère comme une forme de défaite. J'ai failli à mon devoir. La douleur dans mon cœur n'arrange en rien le fait de devoir afficher un semblant de confiance. Un semblant d'espoir.

L'espoir. De nombreuses personnes l'ont perdu au fil du temps. Ne reste plus que le désespoir.

J'aurais dû écouter mon instinct. Il me disait de ne pas y aller. Maintenant, c'est trop tard.

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Je me réveillai en sursaut et regardai autour de moi, m'attendant à voir surgir un zombie. Il n'y avait rien. Cependant, je ressentais comme un étrange sentiment, sans parvenir à mettre la main dessus. Je chassais ces idées brumeuses de ma tête et me levais. Certaines étaient déjà réveillées, et prenaient leurs petits déjeuners. Je m'installais à côté d'elles et recevais la maigre ration m'étant destinée. Le manque de nourriture commençait à peser. Nous n'allions pas tenir encore très longtemps, je le sentais. Mon petit-déjeuner fini, j'allais préparer les affaires nécessaires à notre mission, si on pouvait l'appeler comme ça. Les dernières personnes se réveillèrent et, une heure plus tard, nous étions prêts à sortir.

 Après de nombreux avertissements de ma part et des encouragements de la part des autres, l'expédition commença. Un pas après l'autre. Une respiration suivant celle d'avant. Il fallait tout maîtriser et en aucun cas ne faire ne serait-ce qu'un minuscule bruit. Nos efforts payèrent. Après seulement quelques minutes, nous étions arrivés à notre destination. Nous n'avions vu aucun zombie, ce dont je me réjoui. C'était là le périple le plus simple depuis le début de nos mésaventures. J'avais cependant quelques doutes. N'était-ce pas justement trop simple ? Les zombies étaient partout, et nous aurions dû au moins en croiser un. Mais mes attentes firent oublier mes craintes. L'espoir, ce sentiment ridicule, commença à percer mon cœur. Allions nous retrouver Hanihei sauve et en pleine forme ? Mes yeux scrutèrent les environs. Je ressentais la joie de la retrouver avant même de la voir. Je me promis, une deuxième fois ,après l'avoir retrouvé, de ne jamais en perdre une seule.

Espoir futile. L'Homme apprend-t-il seulement de ses erreurs et de ses promesses ?

Rien. Pas âme qui vive. Hanihei ne sortit pas et ne courut pas vers nous. Comme un seau d'eau glacé versé sur ma tête, je repris mes esprits. Quel idiot ai-je été d'avoir cru au retour de notre amie. Les morts ne reviennent pas à la vie.

Voilà le prix de mon inutile et impossible promesse. Une disparition. Combien y'en aura-t-il d'autres encore ?

Inès prit parole :

-Ne perdons pas espoir ! Elle s'est peut-être déplacée et s'est réfugiée ailleurs ! Continuons à chercher !

J'approuvai. Je continuai donc à chercher. Les minutes passèrent. Silencieuses. Trop silencieuses. Mais je ne repartirai pas avant d'avoir accompli ma mission. Il fallait donc se donner du courage et continuer. Je m'approchai d'un mur et le contournai. Tout d'un coup, j'entendis un bruit. Enfin, un grognement plutôt. J'alertai les filles et courut vers l'endroit que j'avais pointé du doigt.

Il y avait Hanihei, seine et sauve. J'allai courir vers elle et des larmes de joie s'échappaient de mes yeux quand Louane m'arrêta :

-Ash, regarde bien. Ce n'est pas Hanihei ! cria-t-elle.

Effectivement. Ses yeux avaient changés. Sa posture aussi. Elle était accompagnée d'autres personnes.

Elle était devenue zombie.

Louane m'avait stoppé dans ma course folle vers Hanihei. Je la remerciai d'un geste. Qui sait ce qui serait arrivé si je m'étais jeté sur elle. Peut-être me serai-je à mon tour transformée en zombie.

Seulement, personne n'avait arrêté Inès dans sa course vers Hanihei.

Les zombies se jetèrent sur nous. Et Hanihei se jeta sur Inès.

Nous devions revenir à 5. Nous voilà désormais à 3.