Des maux et des mots

19. Isadora

Consigne : Choisir un personnage inventé par l'un de vos camarades, puis écrire une courte histoire en respectant les caractéristiques de ce dernier.

Résumé du personnage choisi :

Isadora. Elle s'appelle Isadora. Elle a vingt-deux ans, elle est jeune, rebelle et mystérieuse. Ses yeux sont de la couleur de l'émeraude, envoûtant tout homme qui aurait l'audace de croiser son regard. Ses cheveux sont aussi noirs que l'ébène, le fait qu'elle ait des cheveux courts n'enlève rien à son charme, bien au contraire. On pense qu'elle les a coupés bien avant que ça ne devienne la mode à Paris. Elle aime se qualifier de danseuse étoile, mais la vérité est qu'elle travaille dans un cabaret, et que le soir, pour arrondir ses fins de mois, elle quitte son lieu de travail nommé le Rouge Écarlate, au bras d'hommes plus ou moins influents. Ne vous méprenez pas, elle n'aime pas son métier. Le soir, lorsqu'elle rentre dans sa petite chambre qu'elle a louée dans le deuxième arrondissement de Lyon, le sentiment de solitude revient peser dans son cœur.

Isadora ouvrit la porte de son petit appartement, elle retira ses talons et souffla. Il était 6h du matin, et à l'heure où beaucoup de gens se levaient pour aller travailler, elle rentrait chez elle après une longue et éprouvante soirée de boulot. Elle retira son long manteau noir qu'elle accrocha sur son porte manteau, puis elle se dirigea vers sa cuisine. Elle se servit un verre d'eau, qu'elle prit avec un comprimé pour lutter contre ses maux de tête, elle n'avait qu'une hâte, se coucher. Assise sur le plan de travail de sa cuisine, elle avait le regard dans le vide, et sa vieille amie la solitude revint la hanter. Isadora aurait aimé changer de vie, ou tout du moins, changer de métier. Elle aurait aimé reprendre ses cours de danse qu'elle avait été contrainte d'arrêter, faute de pouvoir payer son école. Elle aurait aimé sortir avec ses amies de temps en temps, mais ces dernières l'avaient toutes abandonnée quand elles avaient découvert ce qu'Isadora faisait pour subvenir à ses besoins. Elle n'avait plus personne vers qui se tourner, personne sur qui elle pouvait vraiment compter. Elle avait bien des collègues, mais justement, ce ne n'étaient que des collègues, et puis elle ne voulait pas mélanger vie privée et vie professionnelle. Tout le monde pensait que son métier n'était pas si compliqué, qu'il suffisait de faire les yeux doux à un homme et le tour était joué, mais ça ne se passait jamais comme ça. Elle avait l'impression d'être un objet qu'on exposait chaque soir, et c'était avec celui qui voudrait bien d'elle qu'elle passerait la soirée. Non, ce n'était définitivement pas la vie dont elle avait rêvé. Elle faisait ça depuis sa majorité, et elle commençait à en avoir plus que marre. Pourtant, elle se trouvait au pied du mur. Si elle arrêtait tout ce cirque, elle n'aurait plus aucune rentrée d'argent, ce qui signifiait plus aucun moyen de payer son loyer, elle serait mise à la porte et n'aurait nul part où aller. Une larme solitaire coula le long de sa joue à cette pensée, mais elle l'essuya bien vite. Il ne fallait pas qu'elle pense à tout ça, trop réfléchir n'était pas bon. Sa vie était telle qu'elle était, et il fallait qu'elle se fasse une raison.