Liliael, Une Lady Solitaire

Chapitre 1

1880, Londres, Angleterre.

Nous étions dans une période de prospérité où la révolution industrielle avait fait son œuvre. Le Royaume-Uni était le pays où le soleil ne se couche pas car très active. La tempérance, le romantisme, la reine Victoria gouvernait le pays comme elle le faisait depuis des années. Au printemps, cette année-là, à la sortie de la ville, dans une campagne préservée, trônait le manoir de la famille O'Murphy. Ce clan, comme on l'appelait dans la région avait fait fortune dans l'alcool et l'immobilier. Le père, Harold O'Murphy dirigeait la société familiale nommée Murphy's Corporated situé en plein cœur de Londres. Sa femme, Silvia, dirigeait la partie des ventes. Mais le couple avait aussi deux enfants qu'ils appréciaient énormément. Le premier était Andras, 16 ans, il avait les cheveux blonds et les yeux bleus. Il ressemblait beaucoup à son père. Lui, dirigeait la partie fabrication de l'alcool produit et des transactions immobilières. Les rumeurs dans leur entourage étaient d'accord pour dire que ce serait le successeur désigné de l'entreprise.

Mais ils avaient aussi une fille. Cette dernière était plus réservée et surtout plus jeune. Elle s'appelait Liliael, elle avait 12 ans, ses cheveux étaient argentée et avaient les yeux jaunes. Tout le contraire de son grand frère. D'ailleurs, nombreux étaient les enfants à ne pas la fréquenter. De ce fait, Liliael restait toute seule chaque jour qui passaient. D'ailleurs, dans le jardin, Liliael, installée à une chaise près d'une table avec une tasse de thé, se prélassait en train de lire un livre. Elle passait le plus clair de son temps à lire et se cultiver. Clairement, Liliael n'était pas une imbécile. Lors de ses cours particuliers, elle se donnait à fond. En fait, Liliael était brillante certes, mais elle était plus discrète. On pouvait même dire qu'elle vivait dans l'ombre de son grand frère, talentueux et charmant. Liliael passait en dernier dans la famille. Alors qu'elle eut fini de lire son chapitre, elle referma le livre, prit une gorgée de son thé, et dit alors un peu énervée:

- Qu'est-ce que je m'ennuie. J'ai beau lire et m'occuper de toutes les manières qui soient, je suis tout le temps seule.

La jeune lady sentait bien qu'elle était seule. Elle n'avait pas un seul ami dans son collège. Et lors des réceptions, elle restait dans son coin, telle une vitrine pour décorer. Ce n'est pas qu'elle ne cherchait pas à se défiler pour discuter avec ses pairs, mais que personne ne voulait l'approcher. Mise à part son caractère, l'apparence physique de Liliael ne laissaient personne indifférent. Les cheveux gris argentés comme ceux d'une vieille dame et les yeux jaunes comme ceux des chats noirs lugubres, n'importe qui dirait que Liliael n'était pas du tout attirante.

Bien entendu, ses parents lui avait trouvé un fiancé, un certain Joan Stutler, le fils du Baron du même nom. Ils avaient le même âge, ils se voyaient souvent, mais Joan ne prenait aucun plaisir à voir Liliael. Chaque moment qu'elle passait avec lui, faisait naître un profond malaise. En se remémorant ce qu'elle vivait au quotidien depuis des années, Liliael ne put contenir ses émotions et se mis à verser des larmes de solitude profonde. Mais ses larmes n'allaient pas remplir l'océan de son cœur froid.

Elle avait eu à ce moment, un éclair de génie. Quelque chose de bien particulier qu'elle désirait faire depuis des années de solitude: Se faire remarquer par sa famille et être le centre d'attention. Mais du loin qu'elle se souvienne, elle n'avait vécu ce genre de chose que lorsqu'elle était un bébé jusqu'à ses cinq ans. Par la suite, elle a vécu les cours particuliers, les leçons d'étiquettes, les sports et les passions sans que ses parents ne se soucie d'elle de quelque manière que se soit.

- Mademoiselle, je vous ais entendu vous écrier, que vous arrive-t-il ? Demanda alors le majordome de la famille.

- Ah, désolé de vous avoir fait peur, Rudolph. Je viens d'avoir une idée. Répondit Liliael.

- Et quelle idée avez-vous eu, mademoiselle ? Demanda Rudolph interloqué.

- Je vais attirer l'attention de ma famille pour que je ne sois plus seule dans la vie. Lui dit Liliael.

- Je ne vous cache pas que j'ai un peu peur de votre idée. S'inquiéta le majordome.

- Ne vous faites pas de fausses idées, Rudolph. Je vais juste me faire remarquer de part mes talents et que ma famille puisse passer du temps avec moi. Expliqua Liliael bien décidée.

- Et comment allez-vous procéder, mademoiselle ? Demanda Rudolph impassible.

- Vous allez voir. Quand je vais le faire, vous le saurez. Répondit la jeune lady.

- Est-ce que j'ai des raisons de m'inquiéter, mademoiselle ? Redemanda le majordome.

- Je vous dis que vous n'avez aucune raison de vous en faire, je vais juste me faire remarquer de la meilleure manière qui soit. Il n'est pas question de me tourner en ridicule, je dois être une lady respectable tout de même. Rassura la jeune fille.

Il était difficile pour le majordome d'imaginer ce que la jeune lady avait dans la tête. Il était au service de la famille O'Murphy depuis des années et il n'avait toujours pas comprit le caractère de Liliael toujours mystérieuse. La première étape du plan de la demoiselle, allait désormais commencer. Les jours à venir allaient se révéler très intéressants pour Liliael, une Lady Solitaire.