Chapitre 5

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Le soir tombait, la famille O'Murphy se mettait à table. Le repas était plutôt appétissant. Et tout le monde mangeait sans mot dire. Mais le silence allait bientôt se rompre quand le père de la famille demanda à Liliael:

- Alors, Liliael, qu'as-tu fais de beau aujourd'hui ?

Liliael se disait bien que ce genre de question allait finir par arriver. Elle savait que si ses parents et surtout son père savait qu'elle s'était adonnée à des tâches ménagères, elle allait sûrement avoir de graves ennuis. Car dans la famille, jamais encore un seul membre n'avait osé se salir les mains pour ce genre de choses. Alors, la réponde de Liliael était:

- J'ai passé un grand moment à lire plusieurs livres. Et après j'ai pris le thé avant de mettre à reprendre ma broderie de la dernière fois.

- Très bien, ma fille. Félicita la mère. Même quand tu n'es pas au collège tu ne te relâches pas.

- D'ailleurs, à ce propos, il serait peut-être temps que tu y retournes ? Sinon tu risques de louper ton année. Intervint Andras.

Liliael n'avait pas prévu cette partie-là de l'histoire. Il était vrai qu'elle n'avait pas reprit les cours depuis plusieurs jours. La raison de son absence, une grippe qui l'avait obligé à se retirer du collège pour se reposer mais sans négliger ses cours qu'elle prenait petit à petit. Mais cela faisait deux semaines qu'elle était en convalescence, il était donc nécessaire de reprendre les cours. Car oui, Liliael se sentait mieux et donc les cours au collège devaient reprendre. Qu'allait devenir son plan ? Elle n'avait jamais envisagé cette hypothèse.

- Oui, tu as raison, grand frère. Je devrais reprendre les cours. Je me sens un peu mieux. Répondit Liliael.

Mais très vite, le repas allait brutalement changer lorsque arriva le dessert. Le fameux fraisier fait quelques heures plus tôt. Comment allait être le résultat ? Le majordome servit les membres de la famille, et lors de la première bouchée, quelque chose avait changé:

- Tiens, le goût du fraisier est différent des autres fois. Se dit le père attentif aux goûts qu'il découvrait.

- C'est vrai. Ajouta la mère. Ce n'est pas mauvais certes, mais on a l'impression que le fraisier a été fait par une autre personne.

- Vous avez modifié la recette d'origine ? Demanda Andras au majordome.

- Non, pas que je sache. Il faudrait demander au cuisinier. Répondit le majordome.

- Si c'est le cas, pouvez-vous dire à celui-ci que le fraisier est exquis. Nous avons adoré. Intervint la mère.

Liliael s'était fait une raison. Même si c'était elle qui avait modifié la recette, elle ne pourrait pas en retirer le mérite. Seul le cuisinier allait être féliciter. Peut-être que cela passera inaperçu, mais si le cuisinier ne pouvait pas reproduire le même résultat, la famille allait se douter qu'une autre personne avait préparé le fraisier.

Mais Liliael n'avait pas dit son dernier mot. Elle avait une autre idée en tête: préparer le petit déjeuner. Mais pour cela, elle allait avoir besoin de la complicité de sa femme de chambre, Maria. Une fois le repas terminé, il a été décidé qu'après le week-end, Liliael allait retourner au collège. Mais elle allait devoir aller au dortoir du collège car l'école était à une distance trop importante du château. C'est alors qu'une autre idée lui était venue en tête: faire les tâches ménagères au sein du collège en dehors des cours bien sûr.

- Dormez bien, mademoiselle. Dit Maria à Liliael.

- D'ailleurs, Maria. Je voudrais que vous me réveillez à la même heure que les domestiques. Demanda Liliael.

- Pourquoi voulez-vous que je fasse cela, mademoiselle ? S'étonna la femme de chambre.

- Parce que je veux aider à préparer le petit déjeuner de demain matin. Répondit Liliael.

- Mais enfin, mademoiselle, vous ne pouvez pas me demander cela. D'abord, le fraisier, ensuitele petit déjeuner, qu'est-ce que ce sera la prochaine fois ? Le ménage ? La vaisselle ? La lessive ? S'emballa la Maria.

- C'est le but. Répondit Liliael.

- Je ne vous reconnais plus mademoiselle. Pourquoi vous adonner à cela ? Ce n'est pas digne d'une lady. S'inquiéta la femme de chambre.

- Rassurez-vous, Maria. Je suis toujours la même, mais je veux que mes parents me remarque. Répondit Liliael sûre d'elle.

- Bon, si c'est ce que vous voulez. Je vous connais depuis votre naissance, mademoiselle. Je sais que rien ne vous fera changer d'avis. Je viendrai vous réveiller à 6 heures. Mais je vous préviens, vous allez être fatiguée demain matin, alors dormez dès maintenant. A demain matin. Termina la femme de chambre.

Puis, Maria tira les rideaux, baissait les lumières de la lampes à huile et ferma la porte avec soin pour ne pas réveiller Liliael qui avait fini par s'endormir profondément lorsqu'elle avait compris qu'il fallait dormir tôt.

Le lendemain matin comme convenu, à six heures du matin, Liliael était tiré du lit par Maria et directement, sans perdre de temps, Liliael fit sa toilette, s'habilla, mais ne prenait pas le temps de se maquiller car en cuisine, pas le temps pour le maquillage. Une fois dans la cuisine, sous l'aile du cuisinier et de Maria, Liliael revêtis un tablier, et se mit au travail pour le petit déjeuner: le pain à pétrir et mettre au four, faire la salade, préparer le thé, et rassembler les condiments. Le petit déjeuner était presque prêt. Elle aida à mettre la table, sans trop faire de bruit et sans se salir. Mais au moment de terminer, il restait encore quelques minutes, et si ses parents la voyait levé avant eux, ils se poseraient sûrement des questions, alors elle prit un livre de la bibliothèque, et se mit alors dans le salon pour lire. Tout était à présent en place. Qu'allait-il se passer ? Liliael n'en savait rien, mais elle n'allait pas être déçu du résultat.

Liliael, Une Lady SolitaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant