Chapitre 6

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Le soleil s'était levé plus haut que tout à l'heure où Liliael s'était réveillée. Dans peu de temps, ses parents et son grand frère se prépareront pour aller prendre le petit déjeuner avec elle. Et la jeune Lady ne demandait que cela. Elle avait hâte de voir le résultat, car pour ne pas attirer l'attention, elle n'avait pas goûté les préparations qu'elle a effectuée, c'est le cuisinier et sa femme de chambre qui l'ont fait. Bien sûr, Liliael a demandé à ce que les avis soient objectifs, et les employés de maisons n'ont pas jugé que le goût était fade, il était acceptable. Après, seuls ses parents pourront juger si la jeune fille a réussi son coup ou pas.

Le reste de la famille arriva et en passant devant, ils aperçurent Liliael en train de lire un livre dans le salon. Étonnés, ils dirent à leur fille:

- Liliael ? Tu es déjà levé ma chérie ? Demanda la mère.

- Oui, mère. Répondit Liliael.

- Que fais-tu dans le salon avant nous ? Demanda le père.

- Je suis navré, père. Je me suis réveillée plus tôt que prévu et je n'arrivais pas à me rendormir. Je me suis donc levé pour aller lire un livre en attendant votre réveil. Répondit à nouveau Liliael.

- Je vois. Tu es plus studieuse que je ne le pensais, ma chère sœur. Remarqua Andras retroussant ses lunettes.

- Et si nous allions prendre le petit déjeuner ? Proposa la mère qui invita tout le monde à prendre place à table.

La famille s'assit à la place habituelle de chacun. La table était bien dressée, quoique certaines choses semblaient différentes, et cela, les parents ainsi que Andras l'avaient remarqué.

- Dites-moi, Rudolph ? Intervint le père.

- Oui, maître ? Demanda le majordome.

- Les couverts sont différents de d'habitude. Ce ne sont pas ceux-là que nous utilisions habituellement. Dit le père.

- C'est vrai, et le service à thé est également différent. Quand bien même il s'accorde avec la situation du moment, cela semble étrange. Ajouta la mère.

- Vraiment ? Voulez-vous que je change ? Demanda le majordome confus.

- Pas du tout, Rudolph. Au contraire, je pense que cela colle mieux par rapport à d'habitude. Répondit Andras surpris mais aussi satisfait.

- Vous m'en voyez ravit, monsieur. Remercia le majordome en laissant ses maître savourer leur repas.

Le petit déjeuner se poursuivit. Et encore une fois, le goût avait changé pour la plupart des aliments. Que ce soit les scones, le pain, l'omelette ou même le thé, chacun constata que tout était différent. Comme si une autre personne avait participé à la mise en place du petit déjeuner. Cela commençait à faire beaucoup pour le père qui n'était pas dupe. Il rappela alors le majordome déjà assez angoissé.

- Rudolph. Que se passe-t-il en ce moment ? Demanda le père.

- Que voulez-vous dire, maître ? S'étonna le majordome.

- D'abord le gâteau d'hier soir, ensuite le dressage de la table et maintenant le repas du petit déjeuner. Comment expliquez-vous autant de changement en l'espace de si peu de temps ? Questionna le père.

- Vous aurez préféré que cela soit différent d'aujourd'hui ? Demanda le majordome plus qu'inquiet.

- Bien au contraire, c'est mieux. Répondit la mère. Tout le monde est d'accord pour le dire, n'est-ce pas, Andras ?

- Oui, c'est exact, mère. On sent bien que c'est quelqu'un qui y a mis son cœur qui a fait tout cela. On ressent les émotions que la personne a voulu transmettre dans le repas, le dressage lui semble personnel mais en même temps en accord avec les maîtres de maison. Et cela fait des années maintenant que le personnel n'a pas fait cet effort-là. Développa Andras.

- A tout hasard, une autre personne a-t-elle participé à l'élaboration du gâteau d'hier et du petit déjeuner de ce matin ? Demanda la mère impatiente de connaître la réponse.

- Pas que je sache. Je ne suis au courant de rien. Répondit le majordome qui voulait que l'interrogatoire se termine.

- Très bien, Rudolph. Vous pouvez disposer. Remercia le père.

Le petit déjeuner reprit. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que tout le monde se régalait. Même Liliael goûtait à sa propre réussite. Elle n'était pas déçue du résultat. Mais en même temps, elle était surprit. Elle visait un bon score, mais pas à ce point-là. Finalement, la jeune fille se dit que s'adonner aux tâches domestiques n'étaient pas si difficile que cela. Mais pourrait-elle le faire longtemps sans que ses parents s'en aperçoivent ? Heureusement, il lui restait encore quelques jours avant de reprendre les cours au collège. Donc, il était clair que Liliael n'allait pas se contenter de faire la cuisine et mettre la table. Une autre idée lui ait venu en tête: s'occuper des fleurs mais aussi du potager. Une tâche qu'elle n'aurait jamais imaginé faire jusqu'à aujourd'hui. Cette fois, il fallait convaincre le jardinier Thomas de lui enseigner les rudiments du jardinage pour ne pas qu'elle se rate.

Bien entendu, aujourd'hui pas de cours, elle avait quartier libre. De plus, ce jour-là, les parents et Andras avaient rendez-vous avec un investisseur étranger dans la capitale autour d'un repas dans un bon restaurant. Elle allait pouvoir mettre la suite de son plan à exécution. Y aura-t-il une troisième victoire consécutive ? Liliael espérait bien que oui.

Liliael, Une Lady SolitaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant