Je ne sais pas où je me trouve. D'ailleurs, personne ne le sait. Mais il arrive tout de même régulièrement que quelqu'un émette une théorie. Aujourd'hui, c'est Félicien qui m'expose son idée.
-Je pense qu'on n'est pas si coupé du monde que ça...
-Ah vraiment ?
Je dois avouer que c'est un des premier que j'entends dire ça.
-Oui, je pense que nous sommes enfermés dans une sorte de bâtiment qui serait au milieu d'un champs ou perdu en plein milieu d'une forêt.
-Et qu'est-ce qui te fais croire une chose pareille ?
-Le ciel.
-Le ciel qui est noir au dessus de nous ?
-Il n'est pas seulement noir. Regarde !
Je ne pris pas la peine de relever la tête. Je connaissais déjà très bien ce ciel.
-Allez fais le !
-Et pourquoi je le ferais ?
-Comme ça tu te rendrais compte que les couleurs changent légèrement !
Je relevais la tête et ne vis rien à part un ciel aussi noir que de l'encre.
-Je ne vois pas de couleurs qui changent. C'est juste du noir.
-Ne sois pas aussi butée ! Regarde mieux !
-De toute manière, qu'est-ce que cela pourrait me faire de savoir que notre ciel change légèrement de couleur ?
-Imagine que nous soyons enfermés dans une espèce de bulle géante, le soleil et les nuages passeraient donc au dessus de nous. Et si notre ciel change c'est parce que le ciel bleu d'avant notre emprisonnement est au dessus...
-Tu te répète, lui fis-je remarquer.
-Peu importe ! Ce que j'essaye de te dire c'est que le vrai ciel est juste au dessus de nous ! Donc qu'on est pas en enfer ou dans une autre dimension comme le pense certains d'entre nous ! Alors maintenant regarde le ciel !
Je m'exécutai et après quelques dizaines de minutes d'observation, je pus me rendre compte qu'il avait raison. Parfois un bout du ciel devenait bleu marine et non noir. Sa théorie était donc certainement la plus vraisemblable que j'ai entendu jusqu'ici.
-Effectivement, tu as probablement raison.
Il souriait, visiblement fière de lui. Je ne saurais dire si c'est lui qui en faisait tout un plat ou si c'est moi qui ne me rends pas compte de l'importance de l'information.
-Comme ça, on pourra s'échapper plus facilement !
Je sens que déjà des regards se tourne vers nous. Je ne répond pas. Je préfère replonger le visage dans mon carnet et faire comme si je n'avais rien entendu. Félicien essaya plusieurs fois d'attirer mon attention sur lui à nouveau mais aux bouts d'une vingtaine de tentatives infructueuses, il se leva et s'en alla. Moi je préférais rester la tête baissée. J'espère que quelqu'un se chargera de lui dire que son idée est stupide car on ne peut pas sortir d'ici.